Le merveilleux festival itinérant Les Nuits de l’Alligator est revenu en très grande forme en ce mois de février pour sa 12ème édition. Les festivités ont débuté le 7 et se termineront le 18 février prochain. Défricheur de talents et de pépites rares à la sauce Blues et Rock‘n’Roll, on retrouve également à l’affiche et comme chaque année aux Nuits de l’Alligator des artistes connus et reconnus voire des légendes vivantes. L’évènement se déroule dans plusieurs villes en France et à Paris, cela se passe à la Maroquinerie dans le 20ème et il y aura 5 dates dans la capitale. Nous allons donc vous parler de la 1ère soirée parisienne qui a eu lieu le jeudi 9 février avec notamment notre dernier gros coup de coeur, les fantastiques belges de The Sore Losers.
Au programme de cette première date à la Maroquinerie, on retrouve à l’affiche les Espagnols de Guadalupe Plata, les belges de The Sore Losers et les New-Yorkais Boss Hog avec à sa tête le cultissime Jon Spencer. Nous aurons donc l’immense plaisir de vous faire partager la plupart des dates de la Maroquinerie d’ici à la fin du mois. Après avoir passé un excellent moment en compagnie de The Sore Losers dans le cadre d’une interview à paraître prochainement dans nos pages, il est temps de faire place à la musique et de retrouver la salle en sous-sol, il est déjà 20 heures.
GUADALUPE PLATA
C’est donc les Espagnols de Guadalupe Plata qui ouvre les hostilités devant une salle déjà bien remplie. D’ailleurs, ce soir, c’est complet. On ne connaît pas le groupe même pas de nom alors au début, on est plutôt absent et détaché. Par contre, dans la salle, nous avons des Espagnols qui eux sont visiblement fans du groupe et connaissent très bien leur musique. On aime d’ailleurs toujours autant la diversité et les différentes cultures qui se mélangent dans Les Nuits de l’Alligator. Le rock et le blues n’ont pas de frontière de toute façon. Au fur et à mesure des morceaux, on s’y intéresse de plus en plus à ces Guadalupe Plata pour finir par apprécier leur univers musical. Pedro De Dios guitare et voix, Carlos Jimena Batterie et Paco Luis Martos contrebasse/guitare donnent dans le rock’n’roll un peu déjanté avec une grosse teinte de blues. Ils joueront 40 minutes le temps de nous séduire car oui, nous aurons aimé en prendre un peu plus. C’est donc une jolie surprise qu’on a eu droit tant cette couleur hispanique fut fort plaisante.
THE SORE LOSERS
Faisons place maintenant aux Belges de The Sore losers qui nous a littéralement scotché avec leur dernier album Skydogs. On a d’ailleurs envie de le crier haut et fort, The Sore Losers, c’est énorme. Il est 20h40 et les quatres compères arrivent devant nous tout sourire et en nous saluant. Devant eux, plus de 400 personnes sont présentes dont quelques journalistes de la scène Rock. C’est qu’on n’est pas les seuls à avoir littéralement craqué pour ce groupe et fort heureusement d’ailleurs. On retrouve le guitariste Cedric Maes et Jan Straetemans au chant/guitare avec qui on a passé 30 minutes en interview tout à l’heure et Kevin Maenen à la basse ainsi que Alessio Di Turi à la batterie.
One, two, three, four, on démarre pied aux planchers par un titre extrait de leur dernier album, le si brillant Skydogs. Le son est puissant et fort d’entrée. Les garçons ont 40 minutes pour séduire une majorité du public qui ne les connait pas alors autant dire qu’ils ne sont pas là pour faire les choses à moitié. C’est si bon et tellement jouissif qu’ils mettent tout le monde d’accord en seulement un morceau. Que pouvons-nous dire de plus tant ils dégueulent de classe, de charisme, qu’ils sonnent d’enfer et que leurs chansons sont tout simplement parfaites.
On ressent le plaisir qu’ils ont de jouer ensemble et cela se transmet dans toute la salle qui bouillonne d’envie et d’enthousiasme. C’est rare de prendre une claque pareil et quand cela nous arrive, c’est un vrai bonheur. On aimerait d’ailleurs le partager à la terre entière. La musique de The Sore Losers nous saute à la gorge pour plus nous lâcher.
Leur rock énervé teinté de blues et de punk est remarquable et on pense aux Stooges, aux Black Keys, à Jack White, à Jon Spencer et à la classe des Triggerfingers ou encore à Wolfmother. Les garçons nous envoient du lourd sur scène bien à l’image de leur troisième et dernier album Skydogs si brut, immédiat, si parfait. On entendra une grosse majorité de ce dernier dans le show qui va passer à la vitesse de la lumière. C’est notre seul gros point noir de la soirée, ces 40 minutes. On en aurait aimé tellement plus. Ils nous quittent déjà sur le coup des 21 heures 20 après nous avoir bien décrassé les oreilles et nous font mettre deux genoux à terre.
On est très impatient de la suite, un quatrième album est d’ailleurs en préparation alors la prochaine fois, on compte sur vous car nous, de notre côté, soyez-en sur, on sera de la partie et on est même prêt à y aller en rampant tant The Sore Losers nous a illuminés notre début d’année.
BOSS HOG
En clôture de cette soirée magnifique, c’est Boss Hog qui assumera la lourde responsabilité de passer après le tsunami belge et même si on s’appelle Jon Spencer, ça ne sera pas aussi simple que cela peut paraître sur le papier. En effet, malgré le retour de ce groupe culte des années 90, Boss Hog ne nous aura pas fait décoller autant.
Le très grand Jon Spencer (Heavy Trash, Blues Explosion) et sa douce Christina Martinez nous offrirons un panel de chansons extraites de leurs trois albums. On passera une belle heure en leur compagnie car cela envoie bien, les titres sont toujours aussi bons. Ce n’est pas la faute au groupe car avec Jon Spencer sur scène à la guitare et aux voix (en retrait par rapport à ses deux autres formations) et une Christina Martinez qui dispose d’une belle voix rauque et accrocheuse, on avait tout de même de sacrés clients sur scène qui ont joué devant une Maro' pleine à craquer !
L'ensemble des musiciens de cette formidable soirée
BOSS HOG GUADALUPE PLATA THE SORE LOSERS
Un grand merci à Isabelle Beranger des Nuits de l’Alligator/agence Bipcom
à Michel et Fargomafia, à The Sore Losers et la team Rock de la Grosse Radio
Crédit photos: Jérôme Agier et Yann Landry (La Tête de l'Artiste)