Le Forum de Vauréal n’est pas rempli. Dommage pour les absents, ce qui nous permet d’avoir plus d’oxygène et de ne pas étouffer dans nos vêtements quand on circule dans la salle.
Les anglais de Stone Broken jouent un hard rock ancré dans les années 80/90 non pas de l’autre côté de la Manche mais plutôt de l’autre côté de l’Atlantique. La dernière fois qu’ils étaient passés c’était en première partie de Glenn Hugues le 4 février 2017. Rich Moss a toujours sa casquette vissée sur la tête. Chris Davis et Kieron Conroy prennent toujours des poses bien rock ‘n roll les jambes écartées.
Les mélodies guimauves sont trop propres et un peu trop attendues. Plus tard on a le droit au double cliché : le « fameux » solo de batterie avec une Robyn Haycock toute souriante suivi juste après du « son de la fréquence que l’on recherche sur la bande FM US en sillonnant la Route 66 » (on y entend même « Girls, Girls Girls » de Mötley Crüe) avant que les autres musiciens reviennent sur scène.
L’accueil est toujours chaleureux et poli mais les ersatz de Nickelback ne marqueront pas les esprits.
Jared James Nichols est un guitariste/chanteur de blues-rock américain originaire du Wisconsin mais résidant à Los Angeles, en Californie. Il est connu pour sa technique de jeu de guitare sans médiator. Son groupe est un "power-trio" enraciné dans la veine hard rock blues des années 1970 de Cream à Mountain en passant par la musique sudiste. Après des passages en France au Hellfest, en première partie de Lynyrd Skynyrd ou de Zakk Wylde, Jared reste peu connu en France. Mais avec cette prestation au Forum Vauréal, on peut être sûr que sa renommée va encore croître dans l’hexagone.
Les musiciens arrivent sur scène, le sourire aux lèvres. Jarred, guitariste à la Ted Nugent assure le chant (et quel chant !) et possède un toucher de guitare avec un naturel époustouflant. Le rock délivré ici est de belle facture, patiné aux sonorités des 70’s avec des passages de blues à faire pleurer le Mississipi. Avec sa Gibson Les Paul noire surnommée « Old Glory » dont il a gardé seulement un micro (Seymour Duncan Antiquity p90), il est accompagné de Dennis Holm à la batterie et de Gregg Cash à la basse bien groovy, fraichement arrivé et complètement adopté par les deux lascars. L’intégration est parfaite.
Le guitariste est joyeux, plaisante avec le public, bouge sur scène, se retourne avec Gregg vers la batterie sur laquelle ils ont accroché le T-Shirt représentant la pochette du nouvel album Black Magic qu’ils sont venu défendre avec des titres comme « Last Chance », « The Gun », « Don’t be scared »…les solos tout en picking qu’il nous distille sont longs, mélodiques et gorgés de feeling.
Les trois Américains donnent tout, ils ne le font pas à l’économie avec un son monumental délivré par un ingénieur du son très en forme.
On assiste à un concert assez magique, avec un Jared qui fait même un solo dans la fausse sous le regard admiratif du public. Un mec au talent immense qui n’hésite pas à la fin du concert à signer des autographes, faire des photos et discuter avec les fans autour du stand de merchandising. Bravo Monsieur, vous repassez quand vous voulez ! Le trio termine comme à l’accoutumée avec « Mississipi Queen » de Mountain bien sûr !!
Une prestation qui fait un grand bien avec des riffs qui font échos à la musique américaine qui reste toujours d’actualité.
Photos : © 2018 Lionel / Born 666
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