Vendredi 6 juin, 15h30, les portes de la citadelle d’Arras s’ouvrent et voient s’engouffrer les milliers de festivaliers venus célébrer la quatorzième édition du Main Square Festival. Au programme, un ensemble d’artistes et de groupes plutôt éclectique pour une ambiance atypique ! La tête d’affiche était cette année portée par des pointures d’horizons variés comme Orelsan, Depeche Mode, Queens of The Stone Age, Justice, Iam ou encore Jamiroquai.
Et qui dit nouvelle édition dit aussi changements, à savoir l’ajout d’un parcours d’accrobranche pour les festivaliers, d’une expo’ photos, de divers stands dédiés à la restauration et à l’animation, mais surtout, la refonte de la décoration du festival qui s’est arborée de la magnifique palette de couleurs de l’affiche 2018. Comme beaucoup de festivals, le Main Square tente également de limiter son emprunte écologique et a décidé de réinvestir cinq tonnes de déchets dans la création de décors et d’infrastructures directement utilisés sur le site.
Alors, qu’en est-il de cette première journée du Main Square ? De prime abord, la diversité de la programmation du vendredi nous a fait douter sur la qualité de l’ambiance. Forcément, des artistes comme Nekfeu, Damian “Jr. Gong” Marley ou Gojira vont drainer un public totalement différent duquel découlera une appréhension des concerts et un investissement qui lui est propre.
Mais par chance, cette singularité exprimée par chaque public s’est vue dépassée par un rassemblement massif autour des matchs de la coupe du monde. Et on peut dire que cette dernière a largement régi l’ambiance du vendredi, si bien que chaque groupe y allait de son support, que ce soit Gojira ou Roméo Elvis, tous semblaient galvanisés par les matchs de la France et de la Belgique, au plaisir des festivaliers. Nombreux ont été les Belges et Français à porter les couleurs de leur nation, par le biais d’un drapeau, d’un maillot ou simplement d’une combinaison de couleurs, mais tous portaient en eux une excitation plus que palpable qui a fait un bien fou à l’ambiance générale du festival.
Pour nous, le festival s’est ouvert avec PVRIS, la jeune formation américaine de rock alternatif qui commence sérieusement à faire parler d’elle sur la scène internationale.
PVRIS
Emmenés par Lynn Gunn, PVRIS ont su se faire une place de choix dans le coeur du public français, du moins en ce qui concerne leurs productions studio, car leur dernier passage à Paris n’a pas vraiment fait l’unanimité, loin de là. Avec un set d’une petite heure, on s’attendait à ce que les Américains nous délivrent un rock alternatif riche en énergie, malheureusement, c’est un groupe essoufflé qui se produit devant un public du Main Square qui, lui, semble rester sur sa faim dès les premiers morceaux. Car si le mélange électro/rock de PVRIS fonctionne extrêmement bien en studio, leur musique peine un peu plus à s’exprimer en live.
Peut-être est-ce dû au manque de dynamisme des membres sur scène? Ou au fait qu’il est particulièrement difficile de lancer les hostilités sur ce genre de festival? Ou tout simplement que le début du set s’avère assez mou musicalement ? Parce qu’en effet, un manque de puissance assez flagrant se répercute directement sur le public qui, déjà peu nombreux, semble se lasser rapidement.
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Lynn Gunn semble toujours très peu à l’aise avec sa voix et n’assume clairement pas les morceaux, et ce à un point assez critique puisqu’elle laisse la parole au public sur les refrains les plus hargneux. Et le concert entier en est tributaire, car contre toute attente, sa voix reste l’un des principaux vecteurs de puissance du groupe.
Dommage, le set commençait bien avec cette belle série de tubes censés électrifier la foule, “Heaven” et son refrain accrocheur, “Mirrors” et son combo batterie - synthés écrasants, l’ultra-pop “St. Patrick” et la quasi classique “Smoke” avaient tout pour motiver les troupes, mais seuls les fans présents autour de la barrière semblaient transcendés alors qu’une majeure partie de l’auditoire restait de marbre. Puis un autre problème est survenu, celui du running order, car s’apprêtait alors à monter sur scène Damian “Jr. Gong” Marley, et poussés par la curiosité, on s'est laissé porter vers la Main Stage avec une bonne partie des festivaliers.
Damian “Jr. Gong” Marley
Quelques minutes avant le début du show de Damian Marley, un nuage opaque voile les quelques mètres qui surplombent le public. Avec un brin de naïveté, on pense d’abord à l’apparition d’un amas de poussière dû au mouvement de la foule, puis après une courte réflexion, et surtout après une inspiration à pleins poumons, et en esquissant un sourire, on en vient à réaliser qu’il s’agit plutôt d’un régiment de fumeurs qui s’est posé devant la Main Stage. On vous laisse d’ailleurs la liberté de juger de la légalité des substances présentes dans les roulées.
Mais trêve de plaisanteries, Damian monte sur scène devant un public déjà en transe, et de sa voix puissante, il vient poser un reggae qui embrasse parfaitement la chaleur et l’ambiance hyper décontractée du festival. On se laisse donc porter par le rythme ballant du premier morceau joué par le fils Marley qui brise totalement nos attentes et notre scepticisme. Il détruit clairement la Main Stage et amasse foule en jouant un “Make It Bun Them” des plus organiques, mais qui trouve un réel écho dans le public. La réceptivité de ce dernier est incroyable et propose l’une des meilleures ambiances de la journée ! Sous la chaleur écrasante, les corps se laissent porter et se meuvent au rythme parfait des différents hymnes à l’amour et à l’herbe (“Medication” c’est un peu “L’Apologie du Joint” marleyenne).
”¨Avec stupeur et une certaine honte d’être venu avec quelques préjugés, on profite d’un concert absolument rodé et exceptionnel. Trois chanteuses accompagnent le fils prodigue de Kingston afin d’ajouter un nuage de douceur supplémentaire, une basse et une guitare posent un groove dansant sur une batterie des plus carrées et un homme se charge d’agiter un drapeau pendant tout le concert, sûrement pour la beauté du geste.
Assemblés à la voix de Damian Marley, ces éléments assurent un tout jouissif, jouant sur la transe générale et forment un des meilleurs set du week-end. Loin du cliché du reggae hyper répétitif, la musique de Damian “Jr. Gong” Marley dévoile un style atypique boosté par le volume sonore et la balance minutieuse des instruments.
Pendant près d’une heure, le Jamaïcain transporte la foule, et c’est dans le dernier quart d’heure qu’il inflige un coup de grâce, en activant fortement le circuit de la récompense de certains, en jouant quelques classiques du paternel tels que “War”, “Exodus” ou, bien entendu, “Could You Be Loved”. En bref, Damian nous a servi un show absolument magnifique et a clairement prouvé que son succès n’était pas seulement du à son héritage. À voir si vous en avez l’occasion !
A la fin du concert on constate un glissement majeur du jeune public vers la Greenroom. La raison de ce mouvement ? Roméo Elvis, étoile montante du rap francophone qui, du haut de ses deux sorties studio, dont une de 24 titres, et quelques collaborations, a su s’imposer sur la scène comme un acteur majeur, la preuve étant sous nos yeux. Vous pensiez que le concert le plus mouvementé dans le pit serait celui de Gojira ? Que nenni, le set de Roméo Elvis se place clairement au-dessus.
Roméo Elvis
La recette du succès: une voix grave, suave qui pose un texte sans retenue mais plutôt poétique. Le flow entrainant du rappeur belge raisonne comme une évidence dans le public qui retourne la Greenroom dès le premier morceau. Des chaussures volent. Des gobelets volent. Des casquettes volent. Et dans ce balais d’objets volants tout à fait identifiables et identifiés se distingue une foule portée par un artiste qui galvanise par ses instrus et ses mots puissants. S’adressant comme à des potes, Roméo Elvis prend son public par la main et l’invite à un lâcher prise inédit au cours du week-end.
En véritable showman, Roméo Elvis impressionne par son aisance et sa puissance. Sûrement un poil énervé par son arrivée tardive due à la grève de la SNCF, il lâche les chiens pendant une heure. Sa voix se pose à merveille sur les mélodies de guitares planantes, mais elle est portée par les beats plutôt énervés qui posent les bases d’une instru’ somme toute originale et inattendue.
Et son public est clairement au rendez-vous ! Composé d’une bonne partie de Belges, l’auditoire fait raisonner les paroles de “Pogo”, de “Bébé aime la drogue” ou encore de “L’amour avec un croco” jusque dans le square et manifeste un enthousiasme vraiment singulier. Malheureusement, son set vient à empiéter sur celui de Gojira et on s'empresse de courir vers la Main Stage afin d’assister à la déferlante des français. On rate donc la fin de ce set qui promettait d’être un concert d’anthologie.
Gojira
Comme toujours et comme partout, Gojira sont magistraux au Main Square Festival. Devant un public revêtant majoritairement les couleurs de Magma, leur dernier album, les p’tit gars (devenus grands) d'Ondres viennent raser la citadelle de leur puissance musicale et de leur intensité émotionnelle. Véritable entité cosmique de la scène death metal/progressif, Gojira se sont fait une place de premier plan aux quatre coins du globe, mais c’est devant un public assez peu nombreux qu’ils se sont exprimés au Main Square, du moins peu nombreux par rapport à la marée que l’on aurait du surfer lors d’un Hellfest ou du Download. Mais rien ne saurait arrêter Gojira, rien.
En symbiose parfaite, les quatre musiciens offrent un florilège de leurs plus beaux titres, issus pour la plupart des derniers nés de la formation, et balancent leur rage comme à leur habitude. Et quoi de mieux pour lancer les hostilités qu’un morceau comme “Only Pain” et son refrain ravageur ? Toujours plus déchirée, la voix de Joe Duplantier trouve un réel écho dans le public qui se laisse soudainement envahir par l’intensité dégagée par la musique.
Et dans un naturel presque absurde, les membres lancent un “The Heaviest Matter of The Universe” qui emmène la déferlante dans le pit où les épaules entrent brutalement en collision avec les cages thoraciques. Puis vient ce cri guttural annonçant la fin du morceau, et la place et laissée aux généreux applaudissements du public.
Sans réelle transition, on entend les premières notes de guitare de “Love”, un témoin direct du génie de Gojira et de leur capacité à sublimer la violence, à rendre le brutal presque attendrissant tant il est maitrisé et justifié.
Le set n’a pas fini de monter en puissance et continuent à s’enchainer les classiques pour un plaisir auditif des plus attrayants. Mais c’est quand on croit avoir atteint l’apogée du concert que raisonne comme un hymne de ralliement le chant des baleines de “Flying Whales”. Et tout le monde le sait, tout le monde attend patiemment en se laissant porter par les cycles de guitares planants, à l’image de ces baleines. Tout le monde le voit arriver, ce riff qui va venir ravager le Main Square une bonne fois pour toutes.
Les gens s’écartent, tentent de profiter encore quelques instants de la mélodie berçante de l’intro du morceau, puis vient enfin le riff qui laisse place à un chaos ambiant absolument jouissif. En levant la tête du pit, on peut même apercevoir des baleines volantes, gonflables certes, mais rajoutant une belle dose d’humour. Et le “laisser aller” continue, il va toujours plus loin. Certains tentent en vain, d’autres avec succès, de monter les trois baleines présentes dans le public. Presque émerveillés, les musiciens continuent leur set avec le sourire jusqu’aux oreilles.
Pas le temps pour les festivaliers de reprendre leurs esprits, car de suite vient frapper “The Cell“, dont le refrain semble connu et entonné par la plupart. “The Cell“ transpire la régularité et il est toujours impressionnant de constater la précision de jeu de Mario Duplantier. Les contre-temps sont en place et déstabilisent autant qu'ils fascinent. Ce titre réunit tout ce que Gojira peut transmettre, tant dans les parties chantées que dans les riffs qui oscillent et vacillent entre technique et groove. Presque poétique, le chant crié de Joe Duplantier laisse transparaitre des notes portant un fort bagage émotionnel et avec elles, quelques mots qui raisonnent avec force dans les têtes.
On entame alors la deuxième partie du concert. Les corps portent déjà une certaine fatigue, mais l'intensité est loin de baisser puisque “Back-Fuckin'-Bone“ vient flanquer “The Cell“ au tapis de par la brutalité de ses blast-beats et la gravité de son son.
Arrivée à point nommée, “Terra Inc.“ est là pour bercer et laisser respirer tout le monde, et pendant quelques instants, les mélodies atmosphériques de Gojira portent hors du corps. Ces quelques minutes sont parfaites pour laisser paraître la finesse dont est capable de faire preuve la formation landaise qui nous habitue majoritairement à un répertoire de plomb.
S'en suivent quatre morceaux qui clôturent ce set plutôt court, du moins pour une telle pointure. Et surprise, “Liquid Fire“ se fait une place sur la setlist après plusieurs années d'absence ! Bien entendu, Gojira ne sauraient dire au-revoir sans “Vacuity“, et celle-ci a du provoquer plus d'un torticolis. La lourdeur des guitares a projeté le son hors de la citadelle, et la bête qu'est Gojira a montré une fois de plus que le mythe qui entourait ses concerts était bien réel. Même si le public semblaient en retrait, les musiciens, et surtout Jean-Michel Labadie qui est monstrueux sur scène, ont su offrir un show calibré, fort en émotions, en mouvements et en rage.
Pleymo
Le temps de nous remettre nos émotions, nous traversons une nouvelle fois l'espace vert qui sépare la Main Stage de la Greenroom pour assister au concert de Pleymo. Après quasiment dix ans d'absence et un concert mémorable au Hellfest, on attendait de pied ferme le groupe de nu metal au Main Square ! C'est devant une Greenroom qui s'apparente déjà à une petite fourmilière que les français viennent se produire, et force est de constater qu'ils n'ont clairement pas perdu de leur superbe.
Lorsque nous arrivons, le set est déjà bien entamé et les musiciens semblent déjà sacrément échauffés. Il faut dire que la chaleur écrasante du vendredi y est pour beaucoup, mais cela nous laisse entrevoir une belle énergie dégagée sur scène. Avant que le groupe ne lance “Adrénaline“, Mark Maggiori prend le temps de s'adresser à la foule en lui demandant si elle connait Gojira, et au vu de la réponse positive, il rétorque « Ah bah c'est très lourd hein ! Nous on est des playmobils à côté... ».
Pour des playmobils, il faut avouer que Pleymo en imposent ! En lâchant leur nu metal voguant entre émotionnel et brutal, ils ont réussi à lancer un pogo presque continu au milieu d'un public qui semble avoir ravivé le jeune adolescent des années 2000 qui gis en lui. C'est comme si le temps s'était figé et que les dix années de split du groupe n'avaient jamais existé. Les fans reprennent toujours en cœur les paroles de «Nawak», d' “Adrénaline“ et de la poignée d'autres tubes joués. Quant à eux, les musiciens sont toujours aussi énergiques et prêt à enflammer le pit !
Avec un certain regret, on quitte la Greenroom avant la fin du set pour ne pas rater le début du concert de Queens of The Stone Age. En tout cas, Pleymo n'ont pas fait un retour à demi-teinte, ils ont vu les choses en grand, et ça en valait le coup !
Queens of The Stone Age
Il fait quasiment nuit lorsque les lumières s'éteignent et que les écrans deviennent noirs. L'obscurité annonciatrice de la montée sur scène de la bande de Josh Homme est accompagnée d'une acclamation généreuse qui gronde partout dans la citadelle. Et alors que les premières notes de "Regular John" résonnent, c'est un magnifique lightshow qui se dessine sur scène où sont parsemés des néons montés sur ressors avec lesquels joueront les membres du groupe pendant tout le concert. Mais d'emblée, la magie semble brisée. À peine deux morceaux sont passés et Josh Homme insulte déjà son public.
On le savait assez vulgaire et pourvu d'un égo surdimensionné, mais son irrespect pour le public reste déplorable. La raison ? Trop peu de personnes connaissant les paroles ou les riffs du groupes. Alors certes, Queens of The Stone Age comptent dans leur discographie plus d'un classique dont on s'est d'ailleurs fait un plaisir d'écouter en live, mais le leader semble avoir oublié que l'affiche du vendredi était très éclectique et que tous les festivaliers n'étaient pas forcément présents pour lui.
Ceci étant dit, le reste du concert s'avère extrêmement bon, car oui, Queens of The Stone Age compte parmi ses membres des musiciens hors paire, dont Josh Homme, et les mélodies à la fois dissonantes et entraînantes de la formation américaine sont jouées ce soir avec virtuosité. Josh Homme se rattrape d'ailleurs plutôt bien en étalant sa joie de jouer au Main Square et en lançant au public « You look fucking beautiful ! ».
Plus les morceaux s'enchainent, plus la scénographie impressionne. Le lightshow est millimétré pour s'accorder à chaque note, à chaque frappe sur la batterie. Il met clairement en avant les musiciens importants dans les morceaux, sans pour autant laisser de côté le reste de la formation. Tout cela sert à merveille la musique de Queens of The Stone Age qui en devient encore plus visuelle. Les lumières accentuent clairement cette envie de bouger la tête qui ronge le public du Main Square !
Côté setlist, c'est Villains qui est mis à l'honneur, autant que Song For The Deaf. Ce choix est largement discutable au vu de la qualité de ce dernier album qui reste bon, bien que très en retrait par rapport à certaines productions de Queens of The Stone Age. On aurait aimé voir un peu plus de morceaux issus de …Like Clockworks, mais le temps de jeu réduit limitera la réponse à ce désir.
Toutefois, le choix des titres reste vraiment bien ficelé et le public accueille avec plaisir des classiques comme "No One Knows" ou "God Is The Sun". Et quoi de mieux que de clôturer le concert sur un combo "Go With The Flow" - "A Song For The Dead" ? Ce dernier titre fonctionne extrêmement bien en live, d'abord parce que les variantes qui marquent les fins de phrases sont quasiment toutes improvisées, mais surtout parce que les différents silences présents tout au long du morceau provoquent une tension dans le public qui attend impatiemment ses riffs si frénétiques.
Et c'est sur cette dernière note absolument géniale que nous laisse Queens of The Stone Age. Le concert donné ce soir était un peu à demi-teinte, déchiré entre le grandiose des musiciens et les premières réflexions de Josh Homme, mais on se souviendra d'avantage du couple musique-lumières que des petits dérapages du leader de la formation originaire de Palm Desert.
Ce vendredi aura été riche en styles, mais surtout en bonnes surprises. On aura pu assister à une ambiance de feu émanant de l'excitation procurée par les matchs du mondial et découvrir un festival hyper plaisant! Mais quoi de mieux pour conclure cette journée que les ambiances dansantes des deux derniers noms programmés sur la Greenroom, à savoir Paul Kalkbrenner et Jungle dont on vous laisse profiter des photos.
Jungle
Paul Kalkbrenner
Photos des concerts : © Nidhal Marzouk 2018
Photos d'ambiance : © Valentin Laurent 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite des photographes.