Rock en Seine 2019 – Jour 3 (25/08/2019)

Déjà le dernier jour pour l'équipe de La Grosse Radio à Rock en Seine ! Mais ce dernier n'est pas des moindres, car il fallait être là ce dimanche pour assister à la journée assurément la plus rock du festival. Au programme notamment, le rock planant de Mini Mansions, les incontournables Two Door Cinema Club, le pop rock du prometteur Sam Fender, le metal emo de Bring me the Horizon, le duo Royal Blood ou encore les bêtes de scène Foals. Mais on notera également la venue exceptionnelle du DJ Aphex Twin ainsi que de belles découvertes avec Villejuif Underground, Decibelles, ou encore les Irelandais de The Murder Capital. Tous ces beaux concerts sont à (re)découvrir dès maintenant ! 

Mini Mansions - Scène Cascade - 15h15


Ecrit par Antoine_Donnay


Pour commencer l'après-midi direction la scène Cascade pour redécouvrir le groupe qui avait fait la première partie de Muse au Stade de France en juillet dernier. Il s'avère que pour cette date dans un grand stade, les américains avaient pu paraitre plutôt mous, voire peu audibles. Distance et configuration sonore obligent après tout... Mais dans cette nouvelle configuration, le changement d'impression est direct. Le titre un peu féérique qu'est "Freak Out", donne tout de suite le sourire et nous fait présentir qu'on va passer un bon moment.

Mini Mansions, Rock en Seine 2019

Le rock aux touches indie pop très planantes de Mini Mansions nous prend par les tripes. Car il faut dire que les musiciens ont une présence sur scène tout simplement excellente. A commencer par le bassiste Zach Dawes qui porte tous les morceaux. Il n'y a qu'à écouter un morceau comme "Works everytime" pour s'en rendre compte. Mais ce qui marque encore plus, c'est le charisme des artistes lors du show et en particulier celui du bassiste de Queens of The Stone Age, Michael Schuman, ici guitariste et chanteur. L'eye-contact de l'artiste est indéniable et on sent véritablement cette communion et cette spontanéité avec le public. Sans parler aussi de l' incroyable énergie du nouveau batteur, Jon Theodore, aussi actuel batteur des QOTSA, et cela malgré la chaleur déjà proche de la canicule. 

Rock en Seine 2019, Mini Mansions

Malgré quelques problèmes techniques sur le son de la batterie qui empêchent le groupe de jouer l'intégralité de leur setlist, il y'a eu ce quelque chose de psychédélique et de magique dans le show des Mini Mansions. Et on ne pourrait que vous recommander d'aller les voir et d'aller les écouter. En même tant, il faut dire que les artistes ont des CV plutôt sympatiques. Pour conclure, les quelques privilégiés qui auront assisté à ce show en ce début d'après-midi se seront  donc avérés  plutôt chanceux ! Un gros coup de coeur de cette édition 2019. 

Mini Mansions

Villejuif Underground - Scène des 4 vents - 15h20

Ecrit par Charliedub

Rien que le nom, on kiffe ! C'est d'ailleurs ce qui nous a motivé à prendre la direction de la scène 4 vents en ce début d'après-midi, vu qu'à vrai dire, on ne connaissait absolument rien de ce groupe, hormis le fait qu'il vient de Villejuif. Logique, nous direz-vous. Sauf que le chanteur, lui, n'est pas originaire de la ville, mais d'Australie, expliquant ainsi que le Villejuif Underground fasse partie de ces nombreux groupes français qui s'expriment dans la langue de Shakespeare. Et pourtant, ce même chanteur, dans son attitude et ses expressions a quelque chose qui nous rappelle les grands interprètes hexagonaux, oscillant entre la nonchalance d'un Gainsbourg et le timbre d'un Bashung ; on décèle même un peu de Renaud chez lui. Ajoutez à ce charisme, une bonne dose d'improvisation pour pallier différents défauts techniques, un son très blues et groovy et vous obtenez ce qui fut, pour nous, l'une des meilleures révélations de ce Rock En Seine 2019. Et même si on a pu souffrir de la chaleur étouffante devant le manque d'ombre face à la scène, à tel point qu'on a failli partir pour rechercher un peu de fraîcheur, le Villejuif Underground nous a littéralement aimanté.

Rock en Seine


Two Door Cinema Club - Grande Scène - 16h00
 

Ecrit par Antoine_Donnay


Après l'interview du bassiste Kevin Baird une heure plus tôt, c'est maintenant l'heure du show pour le trio pop-rock des Two Door Cinema Club sur la Grande scène. Ce qui frappe tout de suite, c'est l'évolution du groupe année après année. Car oui, il y'a déjà bien plus d'une dizaine d'années que les Irelandais font parler d'eux... Et oui, fini les coupes de cheveux long des jeunes adolescents. Il faut faire place à des looks tout de suite beaucoup plus branchés.

Kevin baird, Two door cinema club, Rock en seine 2019

Notez surtout celui du chanteur guitariste Alex Trimble par exemple, qui se permet même de boire devant le public quelques gorgées de vin blanc. Mais ce côté hipster branché se retrouve aussi au niveau de la mise en scène et du décor, avec des petites animations en arrière plan plutôt épurées et modernes qui apportent vraiment quelque chose dans le style de groupe. Ici, le groupe joue clairement sur la couleur du rouge, une couleur qui frappe directement à l'oeil et qui est faite pour se faire remarquer. 

Rock en Seine 2019, Singer, Two Door Cinema Club

Mais ce qu'on peut reprocher, ou pas, au groupe, c'est peut être justement de jouer un peu plus sur l'apparence, les décors et sur le style et de délaisser l'aspect musical, maintenant plutôt bien ficelé. On sent effectivement que le show est millimétré, calculé et manque peut être un peu de spontanéité et d'originalité. Mais on ne boudera quand même pas son plaisir d'entendre des grands classiques du trio comme "What You Know", "Something Good Can Work" ou encore "Undercover Martyn". Il faut aussi reconnaitre que les titres du dernier album comme "Bad Decisions" ou "Satellite" sont très efficaces en live. Mention aussi spéciale pour le son d'une très bonne qualité. Mais pour un show de 45 minutes seulement, les Irelandais n'auront pas pris trop de risques pour satisfaire un public visiblement très réceptif et qui a assurément passé un bon moment ! 

Alex trimble, rock en Seine 2019, Rock

Décibelles - Scène Firestone - 16h05

Ecrit par Charliedub

Après avoir bien souffert de la chaleur devant le Villejuif Underground, on est parti se mettre à l'ombre scène Firestone pour découvrir Décibelles qu'on nous présentait comme un combo punk. Un peu de punk dans un festival de rock, ça fait toujours beaucoup de bien. Suite au show brut et explosif des We Hate You Please Die le vendredi, on avait donc rendez-vous avec ce groupe mixte (deux femmes à la batterie et à la guitare/chant et un homme à la basse) qui ne se prend pas trop au sérieux et qui dénonce les maux de notre monde avec pas mal d'humour : le titre "Manger Mon Ex" en est un bon exemple. Pas de discours moralisateur donc, et on apprécie plutôt bien les quelques invectives de la chanteuse avant les morceaux. Sinon, musicalement, le groupe déploie cette force énergique et spontanée du punk, mais les interprétations sont plutôt pop. Qu'à cela ne tienne, ce qu'on demandait nous, c'était de pouvoir bouger et de ne pas trop se lasser ; et de ce point de vue-là, Decibelles a rempli son pari avec une efficacité indéniable.


Sam Fender - Scène Cascade - 16h45
 

Ecrit par Antoine_Donnay

Si un artiste a bien été boudé ce dimanche, c'est sûrement le jeune talent prometteur qu'est Sam Fender. Ce dernier n'état d'ailleurs pas prévu pour jouer ce dimanche à Rock en Seine. Il faut dire que c'était sûrement l'heure du goûter pour nombre de festivaliers, en témoigne le nombre de personnes assises devant la scène.

Sam Fender, Rock en Seine

C'est pourtant bien dommage, car en plus d'un look assez old-school qui a sans doute plus à de nombreuses spectactrices, Sam Fender est aussi et surtout un grand musicien. Il délivre en effet, une pop travaillée qui sort des chantiers battus et le set s'avère finalement une grande suprise qui donnera envie à ceux qui ne connaissaient pas l'artiste d'aller écouter son premier album sorti récemment. En plus de la voix de Sam Fender qui nous interpelle et qui fait preuve d'une grande spontanéité, les arrangements musicaux avec notamment la basse et le saxophone ont une importance tout aussi grande que celle du chanteur. Enfin on ne peut que saluer le caractère de l'artiste, à la fois humble et timide avec le public. Il nous montre qu'il est content d'être là. Et c'est réciproque, car nous nous aussi, on était bien contents d'être devant ce show qui est passé beaucoup trop vite !

Sam Fender, bass player, rock en seine 2019

 


Bring Me The Horizon - Grande Scène - 17h30


Ecrit par Antoine_Donnay

Un peu de metal pour cette fin d'après-midi à Rock en Seine ? Oui c'est possible avec les Britanniques  de Bring Me The Horizon qui reviennent après un passage réussi au Zenith de Paris, ainsi qu'un show au Main square festival. Mais en terme de programmation metal à rock en Seine, on ne cachera quand même pas que certains puissent être déçus si on compare cette édition à celles des années précédentes lorsque Rage Against The Machine, System of a Down ou encore TOOL étaient passés sur la Grande scène du Parc de Saint Cloud. 

Bring the horizon, Rock en Seine 2019

Mais rassurez-vous, car les Britanniques sont là pour vous en mettre plein la vue et délivrer un show millimétré à l'américaine avec confettis, fuméees et autres subterfuges. D'ailleurs notons que le public a laissé place aux fans emo bien visibles du groupe qui sont apparus comme par magie dans les premiers rangs du public, seulement pour ce concert, évidemment... Au niveau de l'énergie, on sent que le groupe veut faire le show et faire bouger le public avec des titres efficaces et directs comme les nouveaux "Mantra", "Wonderful Life' ou les plus vieux "The House of Wolves" ou "Throne". Et étonamment, le public est vraiment réceptif. C'est d'ailleurs lors de concert que les chapeaux rouges et laids (soyons hônnetes) de la scène Firestone ont commencé à voler dans le public, ce qui a fait sourrire un bon nombre de festivaliers qui se sont pris pleinement au jeu. 

Bring Me the Horizon, Rock en Sein 2019

Niveau décor, le groupe assume pleinement son style avec une mise en scène post-apocalyptique à la The Walking Dead. Cela est particulièrement visible dans les tenues en combinaison blanche des artistes et des danceuses, ainsi que les animations 3D à grosse production sur un écran derrière la scène qui rendent le show encore plus immersif. En bref, Bring Me The Horizon a été fidèle à sa réputation en offrant un show comme il sait bien le faire. Après tout, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas avec Bring me... ! 

BMTH, Rock en Seine 2019
 

 


The Murder Capital - Scène Firestone - 17h50
 

Ecrit par Charliedub

Ce qui nous a plu, bien avant que l'on ne découvre leur musique, avec The Murder Capital, c'est le nom même du groupe. L'intitulé est suffisamment évocateur pour qu'on s'y attarde, mais, en toute honnêteté, on pensait découvrir du gros punk qui tâche, alors que pas du tout.

The Murder Capital, RES2019

L'esprit y est, mais pas la musique, car le collectif se situerait plutôt du côté de Joy Division avec un son brut, épais et dissonnant mais au tempo assez lent, des interprétations quasi incantatoires de la part du chanteur et des morceaux qui dépassent tous très largement les 5 ou 6 minutes. On entend ainsi de longues digressions à la guitare qui nous rappellent des sonorités de rock progressif.

The Murder Capital

Mais au-delà de la musique, c'est l'attitude même des musiciens sur scène qui nous a beaucoup plu. En effet, ceux-ci se partagent leurs cigarettes, s'embrassent, se font des câlins et invitent le public à en faire de même. Un peu comme à la messe alors ? Tout à fait Marc-Edouard ! Car il y a quand même quelque chose de très religieux et de très mystique dans un show de The Murder Capital. 

The Murder Capital, Rock en Seine 2019

ROYAL BLOOD - Grande Scène - 19h30
 

Ecrit par Antoine_Donnay

Pour ne pas râter le show le plus rock du week-end, il fallait être devant Royal Blood pour une date unique en France. Il faut dire que le groupe est un peu unique en son genre puisqu'il n'est constitué que d'un batteur et d'un guitariste, à savoir Ben Thatcher et Mike Kerr. Et le plus impressionant, c'est de voir la qualité du son proposé, et plus particulièrement de la basse de Mike Kerr. En effet, on a clairement l'impression d'entendre un groupe à deux guitares et une basse, alors qu'il n'y a en fait qu'une seule basse. 

Royal Blood, rock en seine

Royal Blood, ce sont des classiques pendant plus d'une heure sur des titres auxquels le public adhère dès la première seconde. Dans la setlist, on peut trouver "I only lie when i love you", "Lights Out" ou encore "Little Monster" et plein d'autres titres aux riffs super entrainants, accompagnés de solo simples mais exécutés à la perfection ! Le groupe profite d'ailleurs pour l'occasion de présenter "Boilermaker", un morceau de son prochain album.

royal blood, rock en seine

Mais surtout, le plus notable est certainement le jeu de scène plein de spontanéité du duo. Le batteur est complètement fou. Entre autres, il fait tourner ses cymbales comme une toupie, allume une cigarette puis la lance et l'éteint dans la seconde, boit dans sa bouteille de whisky ou frappe sur son gong (oui un gong...) entre les morceaux. Il se permet même de partager un moment sur scène avec le batteur de Mini Mansions, aussi batteur de Queens of The Stone Age. Et que dire du final avec la chanson prolongée "Out of The Black" et son riff si charactéristique qui finit par mettre tout le monde d'accord. Mike Kerr, quant à lui, termine sans surprise dans le public ! Finalement, Rock en Seine aura enfin eu après tant d'attente, son moment rock du week-end ! Merci Royal Blood

Royal Blood, Rock en Seine

FOALS - Scène Cascade - 21h00

Ecrit par Antoine_Donnay

Pour le dernier set rock de Rock en Seine, quoi de mieux que les bêtes de scène britanniques de Foals. Le public, lui est clairement au rendez-vous tant la scène cascade affiche complet, ce qui ne sera pas le cas pour Aphex Twin qui suivra après sur la Grande Scène. Tout de suite, les Anglais nous plongent dans un rock hypnotisant, mais entrainant avec quelques sonorités pop exotiques.

FOals, Rock en Seine 2019

D'ailleurs quand on assiste au concert de FOALS, il y'a bien ce côté Beach Boys remodernisé à la sauce rock alternatif. Le décor et la mise en scène le montrent bien, avec non seulement des palmiers, des chemisettes à fleur, mais aussi des jeux de lumière violets qui apportent une touche ambivalente assez moderne et branchée au show. S'il fallait décrire le concert en un mot, le terme aérien serait d'ailleurs extrêmement approprié à l'image de la coiffure du batteur, portée par le ventilateur placé à ses pieds. 

FOALS, Rock en Seine 2019

Mais le plus important, c'est que le rock délivré par FOALS est bigrement efficace. En effet, les titres font tout de suite mouche avec par exemple "On the Luna" et son riff accrocheur, le nouveau "Black Bull" tiré de leur dernier album, ou encore un de leur grand classique, "Inhaler". En bref, la musique est tout de suite accessible et cela même pour des festivaliers qui ne connaissent pas le groupe. 

Ce qui frappe également, c'est le fait que le groupe soit véritablement porté par le charismatique guitariste chanteur Yannis Philippakis et ses fameuses chemisettes exotiques. Ce dernier sait d'ailleurs particulièrement faire le show, en témoigne sa classique descente dans le public et sa proximité avec les fans. 

Yannis philippakis, FOALS, ROck en seine 2019

Enfin, on ne pourra pas passer à côté de l'intervention du chanteur en fin de set lorsque ce dernier annonce fièrement "être fier de pouvoir jouer dans un festival européen" en taclant de manière très directe les dirigeants politiques de on propre pays avec des mots très forts :  "F*** Brexit, F*** the UK, F*** Theresa May, F*** Boris Johnson". Foals est la preuve que la musique est aussi toujours le moyen d'être engagé pour des causes politiques, économiques ou environnementales qui nous tiennent à coeur. Il faut d'aileurs souligner que le festival était lui même engagé pour l'Europe en ayant installé un stand de sensibilisation aux actions de l'Union Européenne. 

Foals, singer, res2019

Aphex Twin - Grande Scène - 22h00

Ecrit par Charliedub

Que peut-on dire sur le show d'Aphex Twin ? Qu'il a permis de conclure en beauté cette édition du festival ? Oui. Qu'il a fédéré l'ensemble des festivaliers sur sa personne ? Non. En effet, malgré la superbe mise en scène du show (lasers, écran vidéo, etc...), à vrai dire, la fosse n'était pas du tout remplie, même devant les barrières.

Aphex Twin, Rock en Seine

On peut comprendre cette grosse partie du public qui a préféré boudé l'un des meilleurs DJs au monde, car Aphex Twin a déjà mis une bonne vingtaine de minutes avant d'envoyer la sauce. Mais c'est toute la magie éclectique et inclassable de l'artiste qui s'est retrouvée incarnée à Rock En Seine avec une intro terriblement dissonante, puis des parties beaucoup plus dancefloor avec de la techno, de la jungle, de la house ou de la drum n'bass. Dès lors, on devine mieux pourquoi Aphex Twin a autant influencé Daft Punk que High Tone. Quant au clou du spectacle, il sera atteint avec cet hommage désopilant rendu à la France pendant lequel l'écran géant a fait défiler les visages distordus de Mélenchon, Booba, Louis de Funès ou encore Coluche. Chapeau l'artiste !

Aphex Twin, Rock en Seine

Merci Rock en Seine et à l'année prochaine ! 

RES 2019

Crédits Photo: David Poulain Live Photography, toute reproduction sans autorisation du photographe est interdite. 



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