La nouvelle est tombée il y a quelques jours et est sans appel. La Grosse Radio ne sera plus partenaire du festival Sziget de Budapest en 2015. Souci de communication, mésentente avec les organisateurs ? Pas du tout.
- Un donnant-donnant dont chacun était très heureux
Quatre éditions. De 2011 à 2014. Voici donc le total, malheureusement définitif. Chaque année, vous retrouviez les annonces du Sziget (diffusées en général en avant-première chez nous), un habillage complet du site aux couleurs du festival, un concours sur 15 jours pour gagner deux pass d'une semaine, une playlist spéciale avec artistes à l'affiche mis en avant et, depuis l'édition 2014, le tremplin hébergé sur notre site et préparé en grande partie par nos soins (et puisque c'est l'auteur de ces lignes qui s'en chargeait, je peux vous dire que ce n'était pas une petite affaire pour une structure associative comme la nôtre). Un gros travail et une très belle exposition pour notre ex-partenaire. En retour, notre logo en bas des affiches et de la promotion française. Un donnant-donnant dont chacun était très heureux jusqu'à...
La fréquentation de ces pages étaient énormes, le tremplin Sziget a pulvérisé son record de participants durant la seule année où nous avions les commandes et je peux dire avec beaucoup de fierté que nous avons fait un très beau travail de promotion d'un évènement qui nous tenait à coeur et que nous avons activement participé à la notoriété du Sziget Festival en France.
Tout ceci, l'organisation nous l'a dit à plusieurs reprises, y compris lors de notre dernier contact. Alors quoi ? Pourquoi tout arrêter ?
- Une webradio associative ferait de l'ombre à une radio FM. Vraiment ?
Pas le choix nous dit-on. Une radio FM nationale au nom de boisson pétillante a posé un "package promo" énorme sur la table. Pensez donc : spots, grosse équipe en direct, captage télé... et avec ces moyens, des conditions évidemment. Une, particulièrement : aucune webradio ne pourrait être partenaire et apparaitre sur le matériel de promotion.
Et pourtant, on pourrait rétorquer à la direction de cette radio que l'auditoriat webradio est très différent (en fait pas le même du tout) que l'auditoriat FM.
Que poser son véto sur la présence d'une webradio, c'est comme si elle demandait l'exclusivité presse ou webzine : ça n'a tout simplement pas de sens.
Que jusque là elle n'avait montré absolument aucun intérêt particulier pour le Sziget et que ça ne peut pas être une question de principe... Ou bien l'est-ce tout de même ?
Permettez que je me pose une question naïve : n'est-il pas étrange que ces tractations aient trainé et que, jusqu'au dernier moment, avant, probablement, que le contrat n'arrive sur le bureau de le direction de ladite radio, la présence de La Grosse Radio sur les affiches ne semblait pas gêner le moins du monde ? En fait, est-ce vraiment le fait qu'une webradio associative puisse faire de l'ombre à l'empire média dont il est question qui faisait trembler la direction ?
Ou bien peut-on poser l'hypothèse plus raisonnable que la direction de cette FM cherche à bloquer PARCE QUE c'est de La Grosse Radio dont il s'agit ? N'a-t-elle toujours pas avalé nos critiques acerbes lors de l'épisode -fameux dans le petit milieu de la webradio hexagonale- de sa "première radio numérique" (du Monde probablement ?)
Ce bouquet de webradios - pardon je n'aurais pas du employer ce terme insultant pour eux puisque, pour les citer ça "n'a rien à voir avec de la webradio (...),'il s'agit d"une véritable radio" - que la direction actuelle de cette FM avait monté et vendu comme la révolution radiophonique du siècle à ses clients et dont il a été établi que les chiffres d'audiences avaient été gonflés. Involontairement ? (voir notamment à ce propos les articles de Radioactu et du Monde) On parlera, au minimum, de maladresse. Ce même bouquet donc, qui avait jeté le discrédit sur toutes les webradios et fait se détourner tous les clients potentiels, sciant méthodiquement la branche-même où elle était assise en mettant à terre toute une économie alors naissante ? Est-ce donc parce que nous -et quand je dis "nous", je pense particulièrement au président de La Grosse Radio, Mallis- n'avions pas manqué de dénoncer ces comportements honteux que nous payons aujourd'hui ? Nous n'aurons pas de réponse bien entendu, mais voilà que vous, chers auditeurs, avez les questions.
- La Grosse Radio n'a JAMAIS imposé d'exclusivité à ses partenaires
Non, La Grosse Radio n'a JAMAIS imposé d'exclusivité à ses partenaires, y compris quand elle avait toutes les cartes en main pour le faire.
La raison est simple : nous sommes des passionnés de musique et, lorsque nous soutenons un artiste ou un évènement, le but n'est pas de cyniquement nous emparer de son image pour embellir la nôtre, mais de l'aider au maximum dans sa promotion. Que voudrait alors dire lui fermer les portes vers les autres médias ?
Je vais être très honnête : ce que j'écris là, nous ne sommes pas les seuls à le penser et nous avons très souvent partagé des partenariats avec d'autres médias FM - y compris avec lesquels les rapports pouvaient être tendus - sans qu'ils n'émettent la moindre demande pour que nous soyons éclipsés. Il en a été ainsi avec OUÏ FM ou Le Mouv' (devenu Mouv') pour ne citer qu'eux.
Leurs services communication ne sont pas composés d'enfants de choeur, loin s'en faut, mais il y a là des principes qu'ils n'enfreignent pas ("barrer la route à une radio ou webradio associative qui n'est pas en concurrence frontale" pour un des-dits principes s'il faut que je précise)
Nous souhaitons une belle édition aux organisateurs du Sziget Festival envers lesquels nous ne gardons pas rancune, même si la pilule est (forcément) très dure à avaler et leur conseillons gentiment de faire relire et vérifier -sait-on jamais- les chiffres qu'on ne manquera pas de leur communiquer.