DSK libéré sans caution

Petit billet d'humeur pendant la nouvelle audience de DSK à New-York

Suite aux révélations publiées par le New York Time ce jour, une nouvelle audience surprise a été organisée à New York pour reconsidérer la situation de DSK.

Sur Twitter c'est l'euphorie, les journalistes présents à l'audience Twittent et retwittent mais l'on sent une petite retenue, une petite gène. Peur de retomber dans les excès médiatiques de l'arrestation de DSK ?

Certes l'affaire est juteuse. Un homme à la carrière internationale top niveau, candidat pressenti pour l'élection présidentielle française de 2012 aux couleurs du PS et incorrigible dragueur, cavaleur, libertin ?, pris en flagrant délit d'aimer les voitures honteusement chères se fait arrêter pour agression sexuelle crade. Tous les ingrédients sont là pour vendre du papier, enfin des pixels.

Les amis lâchent, les ennemis se lâchent, vont trop vite, ne savent plus sont perdus, font semblant de faire attention de ne pas se réjouir trop vite. Mais DSK est incarcéré à l'américaine (logique mais dégueu quand même) devant les photographes. Je ne conteste pas la méthode dans le cas d'un accusé jugé coupable, mais dans le cas d'un présumé innocent c'est absolument dégueulasse.

On s'est tous laissé emporter par l'affaire, je pensais qu'il n'était pas coupable sans aucune information particulière, en bon couillon qui croit que les politiques de son camp ne peuvent pas être aussi pourris.

Mais devant le flot d'infos, d'analyses, de faits, de caution gigantesque et de condamnation j'ai évidement été convaincu de la culpabilité probable de DSK.

Sans preuve, avant la fin de toutes les enquêtes, et avec la certitude de réfléchir sereinement à tout cela et de faire attention. J'ai honte et ce même si au bout du compte DSK devait être reconnu coupable de cette agression.

Une fois de plus dans cette affaire comme dans tant d'autres, les médias et les réseaux sociaux ont perdu la tête en portant des accusations hâtives en violant plus que souvent la présomption d’innocence.

Tout le monde a construit sur les hypothèses et ragots de tout le monde, et tout ce monde s'est auto convaincu d'une réalité virtuelle des faits, des faits qui ne pouvaient que condamner DSK par la seule présomption de culpabilité forgée à force d'infos en temps réel et d'éditions très spéciales des télévisions et radios.

Dans quelques minutes nous saurons si le procureur libèrera ou non DSK, ce qui est certain c'est que s'il le fait c'est qu'il aura la certitude que DSK n'aura commis aucun crime. La justice américaine en prendra un bon coup dans sa tronche, comme la notre au moment d'Outreau ce qui ne changera probablement rien du tout dans l'avenir.

Hum si, ça a permit de délier des langues et de faire tomber Tron pour viol en réunion. Et merde ça y est je recommence.

17H36 le procès commence dans quelques secondes, le temps de le dire et hop c'est fini. DSK est libéré sur parole à 17H40 et n'est plus assigné à résidence, peut retirer son bracelet électronique  mais son passeport lui est confisqué.

L'accusation souhaite continuer le procès, l'audience du 18 juillet prochain est donc maintenue et l'affaire n'est pas close. Restons au centre des éléments fournis sans pencher d'un côté ni de l'autre.

Faisons tous attention à ne pas contribuer à emballer la machine et à ne pas se laisser embarquer.

Accuser c'est condamner ?

Allez, rien que pour rire, ci dessous-la une du Figaro reprenant l'histoire précisément depuis le début pour refaire un peu de blé avec les voyeurs. L'info remettant en cause le témoignage de la présumée victime est tombée après le bouclage du quotidien. Amusant non ?

Une du Figaro DSK



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :