Et hop vite fait bien fait au tout début de l'été sans trop de bruit dans les médias, HADOPI vient d'être boostée par un élément supplémentaire qui est loin d'être de l'ordre du pédagogique.
Un élément - qui avait pourtant été refusé par le Conseil Constitutionnel - a refait surface grâce à un tour de passe-passe utilisé par le législateur : l'ordonnance pénale.
Adoptée dans la nuit d'hier, (4 au 5 juillet 2011), cette nouvelle disposition permet à Hadopi de durcir considérablement les sanctions contre les pirates pilleur (qui sont rappelons le les plus gros acheteurs de disques). Plus d'infos ici.
Jusqu'ici et comme vous le saviez, les internautes se rendant coupables de téléchargements illégaux risquaient après 3 avertissements (riposte graduée) la coupure de leur connexion internet.
Dorénavant, les ayants droit floués pourront poursuivre ces internautes et leur demander réparation en fonction du préjudice subi et donc de prétendre à des dommages et intérêts. A quand les dédommagements des préjudices moraux subis par Pascal Nègre ?
Précisons que l'ordonnance pénale (procédure simplifiée), ne prévoit pas de débat contradictoire ce qui handicape très lourdement et honteusement les coupables qui auront le plus grand mal à se défendre.
Saluons la réponse du député de gauche Jean-Pierre Brard qui a répondu à cette annonce avec ces mots :
"De quelle victime parlez-vous ? " //
"Ceux que vous appelez vos victimes sont des personnes qui vont s’enrichir sur le dos de personnes que vous avez transformées en victime" //
"Est-ce que Monsieur Nègre, par exemple, qui s’enrichit grâce à vos lois, a un profil de victime ?"
Bref, après l'immonde campagne publicitaire honteusement coûteuse, Hadopi bascule clairement du côté des intérets des majors et des grosses maisons de disques, piétinant de fait les magnifiques opportunités que peut offrir le web 2.0 en terme de diversité musicale et promotion des artistes indépendants et autoproduits.