Vous le savez nous suivons de très près cette affaire d'amendement sur la loi des quotas de chansons françaises à la radio.
Nous avons publié des témoigagnes et des informations à retrouver ici, pour que chacun puisse se faire sa propre opinion, chose peu aisée dans ce vacarme organisé par les grandes radios commerciales.
La loi impose aux radios 40% (35% pour les radios "jeunes") de titres francophones sur leurs antennes, et ce, depuis 1994, en réaction au fait que la plupart des grands opérateurs boycottaient beaucoup trop ces oeuvres au profit de la sule musique anglo-saxonne.
Les radios ont finalement réussi à contourner cette loi pour en minimiser les effets, selon elles intolérables, en surdiffusant les quelques titres qu'ils jugeaient être les seuls que les auditeurs voulaient entendre.
Le nouveau texte légifère sur un détail qui pourrait donner un peu d'air aux playlist étriquées de ces radios. Si plus de la moitié des diffusions de titres en français est concentrée sur dix titres, leurs diffusions supplémentaires ne seront pas comptabilisées dans les quotas d’œuvres françaises imposés aux radios. Plusieurs estimations nous indiquent que pour les radios il s'agirait d'ajouter 2 ou 3 titres en français de plus à leurs playlists pour rester dans les clous.
Intolérable et inadmissible ont rétorqué les radios (Groupes NRJ, RTL, SIRTI) en lançant une campagne brouillone destinée à manipuler les auditeurs afin qu'ils appellent le ministère pour lui lancer le cri qui tue "A la radio j'écoute ce que je veux". Voir notre billet d'humeur sur ce point.
Tout y est passé, la liberté d'expression soi-disant bafouée et autre arguments approximatifs tendant à motiver les auditeurs en leur laissant croire que cette loi allait les empêcher d'entendre ce qu'ils veulent à la radio. Certaines radios ont même fait la grève des quotas hier, pétinant de fait les souhaits des auditeurs d'écouter ce qu'ils veulent (selon ces mêmes radios) à l'antenne.
« On va les faire plier, et on va gagner ! » promettait il y a quelques jours le directeur des antennes du groupe NRJ à ses collaborateurs pour les motiver à partir en guerre. Certaines sources indiquent même que le numéro personnel du 1er ministre aurait été divulgué...
Les députés ne se sont visiblement pas laissés impressionner par ce haka, qui n'a, selon nos observations, eu qu'un impact très limité sur les auditeurs, et ont décidé de valider hier 30 septembre, malgré tout cet amendement. C'est donc une première victoire pour ceux qui, comme nous, soutiennent cet amendement. La parcours législatif n'étant pas terminé il ne faut pas crier victoire, mais saluer et prendre comme un encouragement cette première bataille remportée.
A suivre...