Majors et Remasters : bientôt la fin ?

The Doors, Led Zeppelin, Pink Floyd, et des formations bien plus récentes, difficile de ne pas remarquer que les Remasters sont à la mode. S'il se peut que les artistes soient demandeurs (Iron Maiden par exemple) et impliqués dans le processus, il arrive également que ce soient les labels qui fassent pression, en se souciant comme d'une guigne des états d'âme de leurs poulains. Pour quelques Remasters intéressants, combien de nouveaux mixs parfaitement inutiles ? L'intérêt économique est évident. Remasteriser d'anciens albums permet d'obtenir un coup de projecteur, et habilement associés à un quelconque événement autour de l'artiste (20 ans de carrière, concert événementiel, etc...), l'opération peut s'avérer extrêmement profitable. En cette période troublée de crise de l'industrie du disque, se rabattre sur des valeurs sûres est également un bon moyen pour les maisons de disques de s'assurer des ventes substantielles sans avoir à investir en frais de développement/promotion/marketing, budgets qui ont été considérablement revus à la baisse depuis que les revenus issus de la vente de musique enregistrée se sont cassés la gueule.

Rien de nouveau sous le soleil donc. Ce qui est plus amusant, c'est un article paru cet été dans le New York Times qui rappelle qu'une disposition du droit américain a été adoptée en 1978 dans le Copyright Act, un droit de résiliation (Termination rights en VO) stipulant que les artistes peuvent récupérer l'intégralité de leurs droits au bout de 35 ans au lieu de 56. 1978 + 35 ans = 2013, on s'en rapproche à grands pas, un véritable scénario catastrophe pour les majors.
 


Plusieurs précisions sont à prendre en compte : cette disposition est limitée aux seuls Etats-Unis, aucune oeuvre sortie avant 1978 n'est concernée. Toutefois, la production post-1978 contient un grand nombre de classiques indémodables qui continuent de se vendre par camions. Ainsi, Bruce Springsteen, Bryan Adams, Bob Dylan, Tom Waits et les Eagles entre autres ont, selon le bureau américain des droits d'auteur, déjà formulé leur demande. Les labels n'ont pour leur part pas l'intention de céder un pouce de terrain, tout cela risquant de se régler devant la cour suprême. Tous les artistes ne seront vraisemblablement pas intéressés à l'idée de s'engager dans une longue bataille judiciaire à l'issue incertaine. Pourtant, ce pourrait également être l'occasion idéale pour re-négocier les royalties à la hausse. De quoi faire trembler les majors du disque, géants aux pieds d'argile qui pourraient voir de véritables trésors de guerre leur échapper.

Moralité, attendez-vous à voir débarquer encore plus de Remasters ces prochaines années, tant qu'ils peuvent encore en profiter.



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