Pour celles et ceux qui ont lu mes articles concernant le streaming, les droits d'auteurs et le projet de Loi Liberté de Création (voir liens sous l'article), de l'eau vient d'être ajoutée à mon moulin par le RIAA (Recording Industry Association of America) avec le fait que la vente de vinyles génère plus d'argent que les écoutes sur les sites de streaming à pub aux Etats-Unis.
En effet, si je combats violemment le streaming, c'est pour son mode de fonctionnement même et les contrats que passent les plateformes avec les majors et à travers elles, les artistes. Ces derniers ne recevant que les miettes de ce système (pour rappel, sur un abonnement mensuel à 9,99€ seul 1,68€ est réparti au prorata à l'ensemble des auteurs, compositeurs, éditeurs...). Pire, les plateformes se gavent en publicité (Vous avez déjà écouté un album en entier sur Deezer ?...) avec les écoutes des usagers inscrits mais non-abonnés pour lesquelles les artistes touchent 0,01 centime.
Pour la seconde année consécutive, les revenus liés à la ventes d'albums vinyles ont dépassé les revenus générés par les sites de streaming à pub comme Youtube et consorts (et non pas le streaming à abonnement comme Deezer et ses collègues).
source infographie : RIAA
Les ventes de vinyles ont rapporté 416 millions de dollars alors que le streaming à pub 385 millions de dollars... Et cela pose encore des questions quant au partage des revenus publicitaires du streaming "gratuit". Mais cela nous rassure aussi sur la relance de la vente d'albums, génératrice de meilleurs revenus pour les artistes. Attention, les ventes d'albums vinyles sont toujours trustées par les "gros" comme Adele, Taylor Swift, les légendaires Beatles et Pink Floyd ainsi que le roi Miles Davis (avec la place de ce dernier, on peut réfléchir à quel type de public écoute leurs idoles sur quel support...). Les ventes de vinyles augmentent depuis 2010 et ont désormais atteint leur niveau de la fin des années 80, moment où elles étaient attaquées par la forte hausse de ventes de CD.
Les revenus du streaming dépassent les 50 % de revenu de l'industrie musicale en ligne mais ne représentent que 12% du chiffre d'affaire de la musique en France en 2014 (source : SNEP). La révolution numérique est incessante mais il ne faut pas pour autant que les artistes soient lésés, comme c'est le cas actuellement. Et si le pourcentage de revenus lié au streaming continue d'augmenter, il faut aussi que de meilleures dispositions soient prises pour les revenus des artistes.
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