Festivals et concerts en baisse… de son !

À partir du 1er octobre 2018, les festivals et salles de concert devront baisser le son à 102 décibels, contre 105 aujourd'hui. C'est un décret paru le 9 août dernier qui rendra obligatoire cette nouvelle limite, avec des sanctions économiques pour ceux qui ne respecteront pas la loi. Dans le principe, cette nouvelle peut paraître appréciable, dans la mesure où il en va de la santé des oreilles françaises. Et puis, 3 décibels, ce n'est pas grand chose. Détrompez-vous...

Car baisser le son de 3 décibels, selon Aurélien Dubois, le président de la CSCAD (la Chambre syndicale des cabarets artistiques et discothèques) revient tout simplement à diviser l'intensité sonore par deux. "Descendre de 105 à 102 dB, au niveau du ressenti physique, c’est comme si on diminuait le volume de moitié. C'est énorme, le public ne va pas comprendre. Le son, c'est l'ADN des grands clubs. Avec cette nouvelle réglementation, on va tuer la culture des clubs et des festivals, mais aussi les autres. Un concert de metal à 102 dB, ça n'existe pas. Des artistes refuseront de venir jouer en France à ce niveau sonore [...]. Une bonne partie du public nous reproche déjà de ne pas mettre le son assez fort. Notre métier n'est pas compatible avec une diffusion à 102 décibels."

Il conclut par cette réflexion : "Je ne crois pas qu’aller une fois dans le mois à un concert ou dans un club pour écouter de la musique fort – des endroits où des bouchons d'oreille sont à disposition – soit plus dangereux qu’écouter de la musique à fond dans le casque tous les jours."

Selon Joseph Gatineau, ingénieur du son, "avec la batterie seule, on peut déjà être à 101 décibels." De plus, les salles devront, toujours selon ce décret, disposer d'un espace de repos auditif ou à défaut, proposer une période où le son ne dépassera pas les 80 décibels. Impossible financièrement pour beaucoup d'enceintes en France, qui nous proposent chaque semaine une programmation variée visant à ouvrir l'esprit des auditeurs bloqués par la FM.

David Rousseau, quant à lui, exprime tout simplement une inquiétude réelle : "Il y a des salles où on ne pourra techniquement plus jouer."

L'arrêté qui précisera ce décret est attendu par beaucoup d'organisateurs et responsables de salles de concert et festivals.



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