Présent dans la scène metal depuis plus de trente ans, Behemoth fait partie des groupes de metal extrême les plus connus. Quatre ans après leur dernier opus, I Loved You at Your Darkest, les Polonais reviennent avec un album « de la maturité », décrit comme étant à « contre-courant ». Forcément pour une aussi longue carrière, le public attend cet album de pied ferme en espérant de la nouveauté. La question se pose donc de savoir si Opvs Contra Natvram a relevé ce défi.
"Post-God Nirvana" exprime le calme avant la tempête avec son introduction, digne d’une épopée tribale ou d’une incantation, et son tempo lent. "Malaria Vvlgata" ouvre les hostilités avec son rythme effréné et sa durée très courte.
Behemoth avait déjà dévoilé quatre singles. "The Deathless Sun", plutôt lourde et brute, reste fidèle aux sonorités blackened death que l’on connait du groupe. D’ailleurs, son refrain se retient facilement, un peu comme " Blow Your Trumpets Gabriel" (The Satanist - 2014). "Off To War", un peu plus rythmée, ne sort pas non plus vraiment du lot. La rapide "Thy Becoming Eternal" se termine en un long passage aérien d’environ deux minutes qui n'est pas sans rappeler "Post-God Nirvana". Ces trois morceaux ne sont pas si exceptionnels que cela, sans pour autant être mauvais, loin de là. Ils sont simplement typiques de ce que Behemoth produit, et l’on reste un peu sur sa faim.
Il n’y a que "Ov My Herculean Exile", le tout premier single du groupe, disponible depuis mai, qui sort réellement du lot. Son introduction lente puis son solo de guitare suivi d’une explosion à la batterie la rendent unique.
Jusqu’ici, l’écoute de ce nouvel opus peut être déroutante, d’autant plus après un I Loved You At Your Darkest qui avait reçu un accueil mitigé en 2018. Certes, le défi de faire mieux était compliqué, surtout après un excellent The Satanist en 2014, mais ce n'était pas non plus irréalisable ou inatteignable après huit ans.
Quant à l’artwork d’Opvs Contra Natvram, il est simple, magnifique et illustre cet esthétisme très poussé, théâtral et versé dans le satanisme.
La dernière chanson d’Opvs Contra Natvram « Versvs Christvs » est clairement le meilleur titre qui compose ce nouvel opus. Souvent le final des albums des Polonais est important, et c'est encore le cas ici. La voix de Nergal, susurrée sur piano sombre, est suivie de riffs dissonants et percutants, avant qu’un solo de guitare bien agressif nous soit proposé. Le titre de six minutes et demi est prenant, d’une violence inouïe, et il est impossible d'en détacher l'oreille. Encore faut-il en être arrivé à ce dernier morceau pour découvrir que Behemoth nous réserve toujours des surprises.
En conclusion, Opvs Contra Natvram n’est ni mauvais ni excellent. Malgré quelques titres qui se démarquent, l’opus est assez classique et n’offre que très peu de nouveauté. Il contentera aisément de nombreuses personnes, mais beaucoup d’autres seront sur leur faim pour un album décrit par Nergal comme étant « à contre-courant ». C’est plutôt l’inverse finalement…
Quoiqu’il en soit Opvs Contra Natvram est bel et bien construit pour être joué en live. Le public pourra découvrir ces morceaux sur scène lors de leurs prochains passages en France aux côtés d’Arch Enemy, de Carcass et d’Unto Others, le 4 octobre à Paris, le 5 octobre à Ramonville puis le 11 octobre à Lyon.
Tracklist :
Post-God
Malaria Vvlgata
The Deathless Sun
Herculean Exile
Neo-Spartacvs
Disinheritance
Off to War !
Once Upon A Pale Horse
Thy Becoming Eternal
Versvs Christvs
Opvs Contra Natvram est disponible le 16 septembre via Nuclear Blast Records.