Xentrix – Seven Words

Revenus d’entre les morts du thrash old school, Xentrix a sorti en 2019 son premier album en 23 ans, Bury The Pain. En pleine vague de thrash revival, il était effectivement temps que les Anglais en profitent. Tellement d'ailleurs qu’un nouvel album est paru ce 11 novembre, Seven Words. Et il s'avère aussi puissant, sinon plus, que son prédécesseur…

Parlons d’abord de l’artwork signé Dan Goldsworthy, illustrateur déjà iconique qui s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Dan Seagrave et Ed Repka, tous deux spécialisés dans la réalisation de pochettes d'album de metal avec un style reconnaissable au premier coup d’oeil. Il est à l'origine des artworks de Alestorm, Sylosis, Gloryhammer, dernièrement Inhuman Condition et bien sûr les deux derniers Xentrix !

Sur la pochette de Bury the Pain, un personnage en intérieur semblait prisonnier, arme au poing et entouré de démons. Seven Words présente un homme en costume, masque à gaz sur le visage, tenant un cocktail Molotov et un drapeau, marchant sur des cadavres de CRS.

Ça ne vous rappelle rien ? On peut faire un clair parallèle avec les deux premiers albums du groupe : Shattered Existence (1989) et For Whose Advantage ? (1990). On pouvait imaginer pour Bury the Pain un personnage semblable à celui de Shattered Existence, cloîtré, accompagné de ses démons. Mais c'est encore plus évident sur Seven Words, le capitaliste de For Whose Advantage ? semble s'être violemment révolté envers l'obstacle à son appât du gain : la police/la justice.

En somme, un artwork trouvable chez Razor, Evildead ou Burning Nitrum pas bien original pour un sous-genre aussi anti-système que le thrash, mais néanmoins efficace et démontrant une véritable identité graphique.

De gauche à droite : Dennis Gasser (batterie), Kristian Havard (guitare rythmique), Jay Walsh (guitare solo & chant) et Chris Shires (basse). Crédits photo : Graham Finney, Nicholas Beverage, Lucie Malfait.

Côté musical, le groupe originaire de Preston livre une prestation mieux produite et moins groove que Bury the Pain. Certes, la guitare rythmique et certaines phases beaucoup plus lentes sonnent comme les récents travaux d’Exhorder, mais l'insistance sur les solos et les riffs plus variés démontre une orientation vers le thrash mélodique. Le morceau représentatif de cette intention étant le troisième « Spit Coin ».

L’album n'est globalement pas avare de riffs destructeurs, les compositions sont franchement intéressantes par leur aspect thrash mélodique parfois comparable à celles des derniers Annihilator.

« The Alter of Nothing », « Ghost Tape Number 10 » ou « Kill and Protect » sont de leur côté des démonstrations jouissives de thrash standard à la Exodus, les plus à même de provoquer des moshpit en concert !

On peut déceler aussi deux similitudes avec des riffs d'autres albums, celui principal du titre éponyme « Seven Words » par exemple ressemble à « Let the World Burn » de leur album précédent. Une partie du riff principal de « Everybody Loves You When You’re Dead » s’apparente à celui de « Bitter Pill » du groupe Overkill, rien de méchant en somme tant cela est mineur au milieu d'une profusion de très bons riffs.

Au niveau de la production, il faut noter moins d’insistance dans les basses et une guitare rythmique moins étouffée, de bons ajustements de la part de Andy Sneap qui donne à l'album des allures à la Blood In Blood Out et Persona Non Grata d’Exodus.

Si l’inclusion de davantage de solos et la recherche de mélodies démontrent une tentative de diversification dans le genre, on espèrera juste plus de technicité à l’avenir. Au final, avec ce très bon Seven Words , Xentrix respecte le cahier des charges du classic thrash et reste dans la continuité de son prédecesseur Bury the Pain.

Tracklist :

1. Behind the Walls of Treachery
2. Seven Words
3. Spit Coin
4. The Alter of Nothing
5. Everybody Loves You When You're Dead
6. Reckless with a Smile
7. Ghost Tape Number 10
8. My War
9. Kill and Protect
10. Anything but the Truth

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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