Tout nouveau, tout beau, un nouveau groupe de synthwave fait surface ! Issu du principal pays producteur du genre, la France, le guitariste Jean-Jérôme Souladié dont on a pu entendre le jeu de guitare chez Regarde les Hommes Tomber arrive avec son side-project Ultra Balance accompagné d’un second EP : Mental Escape, suite à un premier EP sans titre faisant office d’essai. Bien loin de ses standards post-black, on décèle dans ce projet un certain talent pour ce genre qui lui est nouveau.
Commençons tout d'abord par l’artwork de l’album, dans un style alliant photographie et graphisme pour l'imagerie et la simplicité du côté des titres. Là où la pochette de synthwave standard opte pour des néons et une iconographie de villes comme Los Angeles, les inscrivant dans une démarche nostalgique, celle de Mental Escape est tout autre. Couleur sable, hypnotique avec un logo en son centre, on peut penser à l’album Focus de Cynic, aux imageries tribales qui se combineraient au verso d’une carte Yu-Gi-Oh!. Au même titre que les Floridiens de Cynic, Jean-Jérôme Souladié va expérimenter, à travers cet EP, la synthwave à sa manière.
Composé de 6 titres pour une durée respective de 4 à 5 minutes 30, force est de constater que l’on nous propose ici des pistes vraiment inspirées pour un premier EP !
Chacun des morceaux possède une veine assez envoûtante avec quelques touches de guitare électrique en fond comme le ferait un Carpenter Brut. L'exemple le plus flagrant de morceau ressemblant à l’œuvre de ce dernier est « Water Ritual » par son bruitisme en fond, une rythmique assez rapide grâce à des drum machines et une puissance proche de ce qui se fait dans le metal. C’est également perceptible sur « And She Became The Wind ».
Pour l'aspect plus dansant, il y a « Celestial Night » accompagné de Alice Ha du groupe nantais Middle Child, qui évoque ce qu’ont pu faire des The Midnight, Miami Nights 1984, Am 1984 et surtout FM-84, le genre de synthwave à écouter en sillonnant les routes de nuit.
On retrouve également quelques idées proches de ce que pouvait proposer un John Carpenter, en particulier sur les 2 premières minutes du morceau « Departure ». Sur les dernières minutes qui concluent « Departure » ainsi que l'entièreté du morceau « Tree of Forgetfullness », la frénésie électronique et métallisée couplée à la mélodie du synthétiseur ont aussi une connotation cinématographique. On peut notamment citer le travail du compositeur Jon McCallum, compositeur sur diverses séries B voire Z.
On peut percevoir aussi sur « Departure » un rythme régulier de la 35ème seconde à la première minute qui rappelle ce que l’on retrouve chez Fabio Frizzi et son morceau « Mystery’s Apotheosis » issu de la bande-originale du film d’horreur Frayeurs.
Riche en influences et en idées, cet EP confirme un amour certain de l’auteur pour la synthwave, qu’elle soit moderne comme plus ancienne, ainsi qu'une maîtrise certaine. On est encore au stade expérimental du côté de Jean-Jérôme Souladié, mais son style prend forme et laisse présager un bel avenir.
Tracklist :
01. Water Ritual
02. Celestial Nights
03. And She Became The Wind
04. Great Cosmic Magick
05. Departure
06. Tree Of Forgetfulness