Cinq années ont passé depuis la sortie de Chaos, le dernier album en date de Widespread Disease. Ce dernier opus, les deux EP Infection et Death of Mnemosyne ainsi que la démo (Arsenic) les ayant précédé ont permis aux Parisiens de partager l’affiche avec The Black Dalhia Murder, Whitechapel ou encore Napalm Death. Que reste-t-il aujourd'hui du deathcore incisif faisant leur renommée ? C’est ce que nous allons découvrir !
Entre la belle soirée de Widespread Disease en compagnie de Napalm Death à La Clef de Saint Germain en Laye en 2018 et la toute récente sortie de son dernier EP éponyme, disponible depuis le 3 décembre dernier chez Homeless Records, la pandémie mondiale est passée par là. Le line-up a bien évolué avec les arrivées successives en 2019 d’Eric Teuma (Assiah, Mekaora) au chant et Théo Gendron (Master Crown, Exocrine, Dagoba) à la batterie. Avec les guitaristes de toujours Sylvain Valette et Pierre Mocrette, les deux nouveaux venus ont mis à profit cette mise en pause forcée pour écrire et composer Widespread Disease, marquant l’évolution artistique du quatuor.
C’est avec "The Condemned", le premier single dévoilé en avril 2021, que les Franciliens lancent les hostilités. Le tout début de la piste résonne légèrement comme Lorna Shore sur leur dernier album Pain Remains. La musicalité de cette intro réalisée avec un orchestre philarmonique contrebalance totalement la suite qui se veut résolument deathcore.
La double de Théo ainsi que ses salves de caisses claires sulfatent nos tympans. Les riffs de Pierre et Sylvain viennent nous briser la nuque sur les breakdowns. Quant à Eric, sa palette vocale est impressionnante. Les screams déchirants laissent place au growls gutturaux jusqu’à l’ultime pig squeal qui clôture cette exceptionnelle entrée en matière.
A l’instar de Lorna Shore précédemment cité mais aussi de Parkway Drive sur "The Greatest Fear", Widespread Disease apporte avec parcimonie des touches harmoniques à son blackened deathcore. Quelques légères touches de violon, carillon et piano agrémentent l’ultra-violence de "Slaughterhouse" jusqu’à la fin marquée par des chants lyriques de chorale couplés aux riffs. Il en est de même pour l’ultime piste, la plus longue de l’album (plus de 7 minutes tout de même) qui clôture magistralement cet EP.
"Creator of All" est la chanson la plus marquante de la galette. Outre un son death teinté des aspects les plus sombres du black et les plus violents du core, l’instrumental du refrain à la guitare vient s’incruster dans le crâne, sans plus en sortir de la journée.
La seule piste légèrement en deçà des autres serait "The Tide", le dernier single dévoilé le 2 décembre dernier, un jour avant la sortie officielle de l’EP. Emotionnellement plus chargée que ses consœurs, la rythmique générale de la piste est ici moins rapide, plus mid-tempo, mais cela n’enlève rien à la prestation des quatre protagonistes qui nous offrent un son de très bonne facture.
Très homogène et de qualité, ce Widespread Disease en ravira plus d’un. Pour les plus curieux d’entre vous, jetez-vous sur les places de leur prochain passage à l’Extreme Metal Night. à Achères près de Poissy (78) le 4 février 2023. Vous ne serez pas déçu !
Tracklist :
The Condemned
The Tide
Slaughterhouse
Creator of All
Widespread Disease
