Après un premier EP auto-produit And Then Emptiness et deux albums studio Something In Us Died et Time Doesn’t Anything, tous deux produits via Klonosphere et distribués par Season Of Mist, Lodz était de retour le mois dernier avec Moons and Hideaways. Toujours distribué par Season of Mist, c’est du côté de Crimson Productions (Destinity, Lokurah, Scritikall) que les Lyonnais se sont tournés pour ce nouveau départ.
Navigant depuis ses débuts dans un univers death mélodique avec des soupçons de post black voire de post rock à certains moments, Lodz a accompagné de grands noms de la scène metal notamment lors du festival Sonisphère de 2012. Nous avions vécu l’expérience live de Time Doesn’t Anything lors du tout premier Lions Metal Fest ainsi que pour leur passage en première partie de Solstafir, mais depuis 2017, le lineup du groupe a bien changé.
Ben et Vince ont cédé leur place à la basse et à la batterie à Julien et Erik. C’est avec ces deux nouveaux éléments et en plein milieu de la période covid qu’Eric et Olivier ont donc décidé de s’isoler afin d’écrire Moons and Hideaways. Mixé par Nikita Kamprad (Der Weig Einer Freiheit) et dirigé par Ladislav Agabekov (Nostromo) les quatre Rhodaniens se sont entourés de personnes partageant la même vision émotionnelle de la musique, et cela se ressent.
« Pyramids », qui lance les hostilités de ce dernier album, est une sorte de mise en bouche du son de Lodz. Pour ceux qui connaissent : c’est une bonne piqûre de rappel. Pour ceux qui ne connaissent pas : c’est une initiation. Avec seulement l’instrumentale, douce au début, le combo nous plonge dans son univers brumeux. Par la suite, les riffs lourds et saturés de la rythmique viennent se faire découper par le son mélodique de la lead. Une sorte de lueur dans l’obscurité, c’est un résumé de ce qui nous attend par la suite. « You’ll Become A Memory », le premier single, lui emboite le pas et garde la même ligne de conduite structurelle. On (re)découvre le chant clair mélodique d’Eric appuyé par la guitare lead pendant que ses screams et growls gutturaux sont amplifiés par la lourdeur saturée de la guitare rythmique et de la basse.
Véritable colonne vertébrale de l'album, les deux autres singles que sont « Fast Rewind », placé au centre de l’album, et « This Mistake Again », en avant dernière place, structurent parfaitement ce Moons and Hideaways. « Fast Rewind » se veut plus rock que celles qui l’entourent. Eric met de côté ses screams pour mettre à profit sa voix claire éraillée mais langoureuse à la fois. « Sorry For September », qui la suit directement, est du même acabit avec cette mélancolie omniprésente. Après ces deux instants de calme, « This Mistake Again », véritable pépite de l’album, nous replonge dans les racines et dans l’essence même de Lodz, telle une madeleine de Proust : le son mélodique et entêtant de la guitare des refrains nous ramène à celui déjà entendu sur « Pyramids ».
A l’image de la totalité des pistes de ce dernier album studio, aucun des protagonistes n’est mis en avant, même Eric qui assure pourtant la partie chant mais aussi la rythmique à la guitare. L’homogénéité est totale. Avec les deux nouveaux venus, le son, mais surtout l’univers (plus mélancolique que jamais) ont légèrement évolué sans renier ce qu’était Lodz à ses débuts. Nous aurions bien voulu prolonger l’expérience, mais les neuf pistes de l’album sont trop vite passées. Nous aurons l’occasion de recroiser la route du quatuor lyonnais qui donnera son premier concert de 2023 aux côtés de Tarld, The Amsterdam Red District , Mother & Pearl et Kamikrazy au Festirock Metal.
Tracklist
Pyramids
You’ll Become A Memory
Chimeras
Ghosts of Confusion
Play Dead
Fast Rewind
Sorry For September
This Mistake Again
We’ll Have To