La Suisse : pays du chocolat, du fromage, du ski mais également riche viviers de groupes musicaux tous plus intéressants les uns que les autres. Et cela tombe bien, car aujourd'hui nous allons nous pencher sur un quatuor au style si particulier : Herod, qui présente aujourd'hui son troisième album Iconoclast.
S'il fallait introduire Herod, une simple citation de Pierre Carroz, guitariste du groupe devrait suffire : "Je suis obsédé par les Meshuggah de la fin des années 90, les premiers Dillinger Escape Plan et les premiers Cult of Luna."
Ainsi, l'auditeur se fait accueillir d'emblée par une série de riffs dissonants à la rythmique complexe et recherchée. Nous sommes donc prêts à nous plonger tout droit dans un album qui s'annonce ô combien riche et dont l'unicité lui permet de se démarquer de ce qu'on entend régulièrement dans le monde du post metal. Et c'est là toute la force qu'a ce sous-genre, cette capacité à sans cesse se réinventer, rechercher la petite corde sensible qui fera résonner en vous quelque chose qui vous est propre.
Un aspect intéressant sur lequel il est nécessaire de se pencher concerne la dualité constante qu'opère Herod sur toute la durée de l'album. On est en effet sans cesse balancé entre riffs puissants aux rythmiques syncopés et riffs lancinants, presque oniriques. Et ce combat constant permet ainsi d'offrir un second souffle à l'album. On est comme chahuté sur une mer musicale, naviguant en pleine tempête, luttant pour ne pas chavirer dans cet océan dissonant.
Cet enchaînement se fait ainsi parfaitement ressentir entre "The Icon", "The Girl with a Balloon" et "The Edifice" où le second morceau vient comme le creux d'une vague, avant que la prochaine, scélérate cette fois, ne vienne frapper.
Un autre élément majeur à noter qui vient enrichir la pièce du quartet provient du quatrième morceau de l'album "The Ode to..." qui, à l'aspect d'un score, vient nous transporter dans une sorte de Space Odyssey unique. La collaboration ici avec quatre membres de la chorale Les Mystères des Voix Bulgares y est très certainement pour quelque chose.
Et c'est d'un interlude éthéré que sert ce morceau pour nous délivrer la suite tout autant groovy et puissante de l'album. Ainsi, chaque morceau apporte sa pierre et sa petite touche, si bien qu'à la fin, on est surpris que l'album soit déjà fini tant sa richesse est importante. Et quoi de mieux pour clore ce dernier que la présence de Loïc Rossetti, actuel chanteur de The Ocean sur "The Prophecy". C'est ainsi sous la forme d'une joute verbale que les deux chanteurs se répondent autour d'un titre qui ressemble plus à l'hommage à ce groupe titanesque qu'est The Ocean. Élément d'autant plus logique et compréhensible lorsqu'on sait que Michael Pilat a chanté pour The Ocean sur Precambrian, qui était le quatrième album des Berlinois.
En conclusion, Iconoclast est un album qui ne laisse pas de marbre, une performance musicale de très haute voltige. Il s'agit ici très certainement d'une sortie majeure et d'une future référence pour le genre. Rien n'est à jeter, tout est à conserver et à savourer. Alors installez-vous confortablement au fond de votre fauteuil, montez le volume, et rendez-vous au dernier titre !
Tracklist
The Icon
The Girl With a Balloon
The Edifice
The Ode to ...
The Becoming
The Intergloom
The Obsolete
The Prophecy
L'album Iconoclast est disponible via Pelagic Records.