Après leur premier essai de fusion sonore avec le metal en 2018 avec W.O.M.P. (Weapons Of Mass Percussion), Les Tambours du Bronx avaient à cœur de renouveler l’expérience. C’est donc avec l’évolution logique de leur empreinte sonore si particulière qu’ils marquent leur retour ce 2 juin avec un nouvel opus metal, Evilution.
Martyrisant depuis 1987 leurs bidons de 225 litres monostress avec leurs mailloches, Les Tambours du Bronx ont sillonné les scènes américaines, asiatiques mais surtout du vieux continent. Par le passé, les natifs de Varennes-Vauzelles (le Bronx local de la Nièvre), avaient déjà touché du bout des doigts la voie du metal en ouvrant pour Korn mais surtout lors de leur spectacle commun au Rock in Rio 2011 avec Sepultura. C’est d’ailleurs de cette dernière collaboration qu’est né Weapons Of Mass Percussion il y a cinq ans.
Avec Ben, Dom et Sid qui sont passés des bidons aux guitares et à la basse, ils se sont entourés de Francky Costanza (ex-Dagoba) à la batterie, Stéphane Buriez (Loudblast, Sinsaenum) et Reuno Wangermez (Lofofora) au chant et Arco Trauma (Sonic Area) au clavier. Ayant goûté à la rage et à la puissance du metal, ce renouveau ne pouvait pas retourner au silence et c’est avec le renfort de Renato Di Folco (Dropdead Chaos, Trepalium) au chant qu’ils marquent leur grand retour qui sera, à coup sûr, percutant!
Crédit photo: @ Moland Fengkov
Nous avions été marqués par l’artwork de Fabien Courtoux pour Weapons Of Mass Percussion, il en est de même pour celui d’Evilution. Ayant travaillé pour Napalm Death, Kreator ou encore Misery Index, Gary Ronaldson de chez Bite Radius Design a totalement pensé et réalisé le design de la pochette de ce dernier opus. Représentant leur volonté de tout renverser sur leur passage, un rhinocéros agressif grimé de piercings, chaînes, skulls et d’une ceinture de balles en guise de collier trône en plein centre: une symbolique très punk/metal pour le coup.
Même leur logo représentant un skull transpercé de deux mailloches a évolué vers un aspect plus brutal et primitif. Contraction évidente des mots Evil et Evolution, c’est avec ce dernier symbole que nous constatons l’évolution de leur son du côté démoniaque du metal. Partons maintnant donc à la découverte de ces douze pistes enregistrées, mixées et masterisées par Nico aka HK au Vamacara Studio !
« Alerte, tour de contrôle répondez, tous les voyants s’affolent » les TDB débarquent avec « Le Début de la Fin ». Une introduction articulée principalement sur les coups de mailloches des percussionnistes nous met tout de suite dans l’ambiance sonore de l’album. Rapidement les blasts de de Francky et les riffs s’additionnent au chant de Reuno qui, comme pour leur précédent opus, marque sa similitude avec le son de Lofofora. Elle sera d’ailleurs la seule avec « Mortel Ami » et « The Power » a être chantée dans la langue de Molière.
Le relais est passé à Renato pour « Ghost », le second single de cet album, mettant à profit son timbre rocailleux au refrain marquant et entêtant (dans le bon sens du terme) de cette piste. Nous retrouvons d’ailleurs ce dernier pour « U Lost », méritant tout autant le statut de single, sa voix rocailleuse et plus mélodique qu’à l’accoutumée accompagne parfaitement la rythmique de l’instrumentale très orientée rock.
Comme un symbole du passage du côté metal, c’est avec Andreas Kisser (guitariste du mythique combo brésilien de Sepultura) à leurs côtés que les riffs incisifs résonnent pour la très neo-thrash « Chaos ». « Razorback », premier single et second featuring de l’album, se tourne sans concession vers le nü avec le groupe de rapcore néerlandais Dope D.O.D qui donne la réplique à Stéphane mais aussi et surtout la lourdeur et le groove des lignes de basse de Sid. Cette belle et marquante présence de la basse est mise en exergue avec « Lions Share » et ses influences très typées industrielles grâce au son électronique d’Arco à la prog et aux claviers. Pour finir de marquer le virage total des Tambours du Bronx en direction du metal, l’instrumentale « Double Devils » confronte les percussions des TDB aux riffs et blasts de leurs compères ce qui, au final, scelle symboliquement ce beau mariage.
Après ces six premières pistes qui lancent sur des chapeaux de roues Evilution, on perd un peu de notre élan avec « Child of Sin » qui, malgré le passage au micro de Reuno cette fois-ci en anglais, marque le pas avec un rythme plus mid-tempo que ses sœurettes. Ce sera d’ailleurs le seul léger bémol de cet opus.
Mission réussie pour Les Tambours du Bronx qui avaient la volonté de basculer du côté metal tout en gardant leur son et leur philosophie d'origine. Résultat c’est avec un Evilution complexe, abordant un panel de styles différents sans tomber dans l’extrême, mais puissant qu’ils transforment avec succès l’essai W.O.M.P de 2018. Nous avons hâte de voir ce que cela va pouvoir donner en live lors de la prochaine tournée prévue en mars 2024 avec Klone, Nanowar of Steel et Psykup - nous serons évidement au rendez-vous !
Tracklist
Le Début de la Fin
Ghost
Chaos
Razorback
Lions Share
Double Devils
Child of Sin
U Lost
True Hate
Mortel Ami
Denials
The Power
Evilution sort le 2 juin 2023 via TDB Production / Bloodblast Distribution