C’est le 1er septembre dernier que Polaris sortait Fatalism, son troisième album studio dont la partie instrumentale a été enregistrée, masteristée et mixée par Lance Prenc tandis que les voix ont été captées par Scottie Simpson. Devenus rapidement un groupe référence de la scène metalcore, le combo australien nous revient malgré la récente tragédie qui les a marqués dans leur chair. C’est donc avec une grande émotion et une pensée toute particulière pour Ryan Siew, tragiquement disparu le 19 juin dernier, que nous écrivons ces quelques lignes en guise d'hommage.
L’ascension de Polaris est véritablement fulgurante. Rapidement lancés comme des frelons sur les scènes australiennes et océaniennes avec leurs deux EP Dichotomy et The Guild & The Grief, les natifs de Sydney s’ouvrent les portes de Resist Records et SharpTone Records qu’ils n’ont jamais quittés depuis. The Mortal Coil les expose aux yeux de tous avec notamment leur participation très remarquée à l’Impericon Never Say Die Tour 2017 en compagnie de Lorna Shore, Sworn In, Kublai Khan, Chelsea Grin, Deez Nuts et enfin Emmure.
C’est en 2020 et en pleine période pandémique qu’ils assoient un peu plus leur talent avec l’excellent The Death of Me un album marquant tant par le son que par son artwork. Trois années de travail ont donc été suffisantes à Polaris pour revenir avec Fatalism se voulant dans la directe lignée de son prédécesseur mais avec un côté un peu plus sombre et lourd. Orphelins de leur guitariste Ryan Siew, la volonté de continuer de ses camarades mais surtout amis dans la vie de tous les jours reste intacte malgré la douleur.
La première chose qui nous marque à l’écoute de ce troisième opus, c’est son homogénéité en terme de qualité. Pas une seule des onze pistes qui composent Fatalism n’est en dessous de l’autre, gage de la maturité atteinte par Polaris. « Harbinger » ouvre les débats et se positionne comme un véritable échantillon de tout ce que nous allons découvrir par la suite. Une touche de modernité tout d’abord avec les notes électroniques introductives que nous retrouveront par la suite aux débuts de « Parasites », et « Overflow », la fin de « With Regards » et avec parcimonie tout au long des autres titres
Puis de l’émotion et de la douceur dans la voix de Jamie et dans les chœurs de Jake avant que le scream du frontman, les riffs et blasts de ses comparses ne prennent rapidement le dessus dans un son metalcore brutal comme on les aime. Nous sommes en face d’une construction sonore jouant sur la dualité de la douceur couplée à la mélodie et de la violence mêlée à la saturation, un classique dans le death mélodique qui vient donc s’appliquer parfaitement au metalcore des Australiens.
De nombreuses chansons sortent du lot avec notamment « Parasites », « Dissipate » et « Fault Line » les plus deathcore et hardcore de l’album de par leur saturation, rapidité de riffs, blasts et doubles mais aussi et surtout l'agressivité sonore de la dissonance de certains accords de Ryan. Ces deux dernières citées n’en finiront pas d’animer violemment les pits lors de leurs prochaines prestations live. La très groovy « Inhumane » (premier single dévoilé le 25 mai dernier) n'est pas en reste, avec les bonnes lignes de basse de Jake qui sont mises en valeur par la rythmique mid-tempo teintée de neo-metal. On imagine de là l’énorme wall of death qui animera la fosse sur le breakdown final.
C’est avec ce Fatalism de très bonne facture que Polaris continue son ascension dans le monde du metalcore avec, on leur souhaite, la même trajectoire que leurs compatriotes de Parkway Drive. Endeuillés par la récente disparition soudaine et brutale de leur lead guitariste de toujours Ryan, c’est avec lui à leurs côtés et veillant sur chacun des musiciens qu’ils viendront prochainement nous rendre visite. Une belle note d’émotion sera forcément au rendez-vous.
Tracklist
Harbinger
Nightmare
Parasites
Overflow
With Regards
Inhumane
The Crossfire
Dissipate
Aftertouch
Fault Line
All In Vain
