Décidément, l’année 2023 aura été plus que productive pour Code Orange. Seulement sept petits mois après la sortie de What Is Really Underneath, les natifs de Pittsburgh signent d’ores et déjà leur retour sur les devants de la scène. Répondant au doux nom de The Above, ce nouvel opus studio est disponible dans les bacs ce 29 septembre. Le groupe étant connus et reconnus pour proposer une bonne dose de violence et de fougue dans son style, ce cinquième album reste-t-il dans cette droite lignée ? Voici notre ressenti.
Initialement formé en 2008 sous le nom de Code Orange kids, le groupe originaire de Pennsylvanie prend tout d’abord une orientation punk dans le son. C’est après sa rencontre avec Bob Rizzo que son punk incisif incorpore une bonne dose de hardcore. Les musiciens signent avec Deathwish Inc puis entrent en studio dans la foulée avec Kurt Ballou (Converge) pour enregistrer leur premier album Love Is Love/Return to Dust. Deux ans plus tard, l’âge adulte étant atteint par tous les membres, ils perdent leur particule « kids » et retrouvent Kurt en studio pour enregistrer leur premier opus sous le nom de Code Orange : I Am King.
Passés chez le géant Roadrunner Records en 2016, ils réalisent l’année suivante le très metalcore Forever qui leur ouvre ainsi les portes des plus grandes scènes du milieu hardcore. Underneath, réalisé en pleine pandémie et What Is Really Underneath, enregistré après une signature chez Blue Grape Music et grandement inspiré du précédent cité, voient tous deux l’incursion d’éléments de prog et d'électronique apportant de l’harmonie et de la modernité à leur son typé core. Mais qu'en est-il donc de The Above ?
Photo : Florentine Pautet. Toute reproduction interdite sans l'autorisation de la photographe.
C’est « Never Far Apart » qui nous apporte les premiers éléments de réponse. L’introduction très texturée, composée majoritairement de samples et percussions électroniques d’Eric Balderose et du flow growlé de Jami Morgan, tourne au rapcore léger. Une partition au piano et la douceur du chant clair de Reba Meyers leur emboîtent le pas et nous prennent, par la même occasion, totalement à contre-pieds. Le son hardcore reprend à deux reprises seulement ses droits avec les bons riffs saturés d’antan, les blasts et les coups de double percutants de Max Portnoy, le nouveau venu derrière les fûts en studio. Les screams de Jami dont nous avons tant l’habitude apportent leur lot de violence, quelques peu estompés par leur électronisation. C’est donc un début mi figue mi raisin qui nous est proposé et que nous retrouverons en grande partie par la suite.
Une piste telle que le second single « Mirror », bien que très bien réalisée, prend une orientation diamétralement opposée au son originel de Code Orange. C’est donc un titre clairement pop-rock auquel nous avons droit. La voix suave de Reba est accompagnée par les guitares et le clavier d’Eric en acoustique tandis que Joe Goldman troque son instrument de prédilection pour une contrebasse. Il en est de même pour les entraînantes « I Fly », « Snapshot », « Circle Thought » et « But A Dream... », qui elles aussi sont très typées hard-rock de par la rythmique groove mid-tempo emmenée par la basse de Joe et la sonorité grunge des riffs. Les puristes du genre et les fans de la première heure de Code Orange se sentiront, pour sûr déroutés par l’orientation musicale que prend le sextette américain.
Heureusement, des pistes comme « A Drone Opting Out Of The Hive », « The Game » ou encore « Grooming My Replacement » sont d’une grande rapidité dans la rythmique punk, proposant une grosse puissance dans la saturation et une agressivité inouïe, ainsi que de la dissonance à travers les accords de Dominic Landolina. Ces éléments raccrochent les wagons au son originel de Code Orange. Ces trois titres là sont réellement taillés pour le live et sauront décrocher les mâchoires des plus valeureux d’entre nous dans les moshs qui animeront les futurs pits. The Above nous laisse un sentiment très mitigé sur l’orientation musicale que souhaite prendre Code Orange par la suite. Après son écoute on se retrouve un petit peu perdu, en espérant que leurs prochaines prestations live seront à l’image de la dernière délivrée au Hellfest et nous feront oublier ce léger petit accroc.
Tracklist
Never Far Apart
Theatre Of Cruelty
Take Shape
The Mask Of Sanity Slips
Mirror
A Drone Opting Out Of The Hive
I Fly
Splinter The Soul
The Game
Grooming My Replacement
Snapshot
Circle Though
But A Dream…
The Above