Princesses Leya – Big Bang Therapy

On avait découvert les Princesses Leya il y a quelques temps avec leur album L'histoire sans fond et ils nous avaient bien fait rigoler et headbanguer. Mais pas que. Le groupe le plus marrant du monde (oui oui, il n'y a pas que Tenacious D, Ultra Vomit, Nanowar of Steel ou Indochine) revient pour un nouvel album intitulé Big Bang Therapy. Au programme du fun, du metal et une moultitude (ce mot existe, c'est wikipédia qui le dit) de genres et de références à la pop culture de notre enfance.

Princesses Leya,Antoine Schoumsky, Dédo, Cléo Bigontina, Xavier Gauduel, Big bang Therapy, Emmanuel Curtil

Par rapport au premier album, la formule reste quasiment la même puisqu'on alterne entre chansons et sketchs mais globalement, le groupe a quand même reserré son propos. Exit les reprises assez fun qui mixaient Sabrina et RammsteinBig Bang Therapy propose du 100% inédit, 100% made in France. L'histoire globale a été également réduite par rapport au premier opus. En résumé : Jim Carrey ou Matthew Perry ou Simba (entendez par là, la voix d'Emmanuel Curtil, la légende du doublage) charge nos héros de sauver tous les univers de l'extinction. On sent direct l'influence Marvel avec un petit côté Gardien de la série What If. Après avoir visité plusieurs univers correspondant à une chanson chacun, le groupe, en mode bobo hipster drogué à la vaporette, se rend compte que la solution à tous les problèmes est une bonne vasectomie. On sent bien que l'histoire globale a été créée pour relier tant bien que mal les chansons et elle est plus de l'ordre de l'anecdotique. On n'est pas dans une narration à la Naheulbeuk. Cela nous permet quand même d'avoir des sketchs avec en guest Véronique Augereau et Philippe Peythieu, les voix françaises d'Homer et Marge Simpsons. Plutôt classe quand même ! Mais on sent bien que l'important dans l'histoire c'est la musique et les paroles.

Les Princesses Leya continuent de nous montrer leur côté caméléon avec des influences extrêmement variées. L'album démarre avec "Push", une critique de notre société débilisante qui nous fait pousser des boutons jusqu'à l'implosion. C'est direct, efficace, bien metal avec un petit côté Linkin Park. Ne manque plus que les scratchs de Joe Hahn et on peut ressortir les baggies et les ethnies. Le groupe reste dans des terrains connus avec notamment "Analfabet", une chanson dédiée à un univers rempli de trolls ne connaissant pas le Bescherelle. Même constat, classique, efficace mais quand même avec, la production laisse apparaître des petites choses sympas en arrière plan comme des lignes de synthés. Par contre, comme sur le premier opus, les paroles restent un peu en retrait pour laisser de la place aux guitares. Un peu dommage car si votre système audio est un peu défaillant, on perd les paroles "subtiles" du groupe.

Cela nous permet de faire une très belle transition vers "Baise tout seul", un autre single déjà dévoilé par les Princesses Leya et que les fans connaissent bien puisqu'ils l'ont sorti en version acoustique lors de la pandémie. Ode à l'onanisme qui a rendu service à bon nombre de concitoyens en période de confinement, le groupe a décidé de rendre hommage à tous ces groupes de punk des années 2000. On pense bien sûr à Blink 182 ou Sum 41. Nulle doute qu'avec son refrain entêtant et ses "wouh wouh", le public pourra sauter et chanter en choeur en live. Autre morceau bien metal : 'Complotriste", dédiés aux no-lifes qui passent leur vie à voir des complots cachés de partout, le tout conforté dans leurs croyances par les algorithmes des réseaux sociaux. C'est bourrin, ça déballe, ça dénonce, ça fait le job.

Mais on aime surtout le groupe quand il part en "zbeul" comme le dit Emmanuel Curtil dans l'album qui regorge profondément de petits bijoux de famille : "Boulimie Cannibale" est un hommage à Hannibal Lecter qui se serait transformé en cannibale éco-responsable, sous fond de Metallica. Que dire du très Sepulturesque "Kangourou-garou" même si on est plus du côté de l'Australie avec ses chants aborigènes et son didgeridoo. "The Chant" de Gojira et Rob Zombie ne sont pas très loin non plus. Autre hommage au roi du metal indus et des films d'horreur : "Big Bang" qui nous explique, façon Princesses Leya, l'origine du monde.

Enfin arrivent les gros délires : "Sèvres-Babylone" est une sublime parodie du reggae festif mais politique de Sinsemilia avec des paroles qui mériteraient le prix Nobel de Bob Dylan : "refuse le refus, dis non à la négation". A noter que la structure de l'album est telle que si vous prenez la ligne 12 à Porte de la Chapelle, vous arriverez à Sèvres-Babylone au moment du morceau. Et que si vous faites le retour, vous rentrerez chez vous pour le dernier morceau intitulé "Vasectomie", un morceau disco en mode Earth, Wind and Fire qui fait danser sur une opération qui fait mal rien qu'à y penser. Et puis si l'odeur du métro ne vous plait pas, vous pouvez toujours écouter "Jojoba", une ode bossa nova à cette fragrance sublime qui permet de guérir le monde. Et comme pour résumer cette envie de faire d'autres styles, les Princesses Leya s'essayent même à la reprise d'un morceau "Spider-Cochon" en mode rockabilly, trois ténors et Babymetal. On pense tout de suite à "La Bouillie" d'Ultra Vomit mais on aurait voulu encore plus de versions, un peu comme ce que fait Anthony Vincent sur YouTube.

Princesses Leya,Antoine Schoumsky, Dédo, Cléo Bigontina, Xavier Gauduel, Big bang Therapy, Emmanuel Curtil

Vous l'avez compris, on se marre toujours bien et on se pète bien les cervicales avec les Princesses Leya. Tellement qu'avec 42 minutes au compteur, on est un peu frustré que l'album s'arrête. Surtout qu'on n'a pas le mot de la fin. Car si pour les bobos hipster du sketch "La Solution", la vasectomie est ZE révolution pour sauver l'humanité, on est en droit de se poser la question si tous les titres de l'album ne seraient pas une solution ... vous avez quatre heures, pensez à bien mettre le nombre de mot et votre nom sur votre copie.

En tout cas, le groupe se crée petit à petit un répertoire qui annonce des concerts bien funs et bien exécutés. Rendez-vous très bientôt dans les salles de concerts pour sauter en coeur en chantant la gloire de la masturbation, de Spider-Cochon et du type chelou en capuche.

Album disponible dès le 20 octobre sur le label At(h)ome.

 

Images : DR At(h)ome

Tracklist

01- Push
02- Un nouvel espoir belle Hélène (sketch)
03- Anafabet
04- Baise tout seul
05- Boulimie Cannibale
06- Kangourou-garou
07- Meet the Slimpsons (sketch)
08- Spider-Cochon
09- Sèvres-Babylone
10- Jojoba
11- Complotriste
12- Au commencement (sketch)
13- Big Bang
14- La Solution (sketch)
15- Vasectomie

Princesses Leya,Antoine Schoumsky, Dédo, Cléo Bigontina, Xavier Gauduel, Big bang Therapy, Emmanuel Curtil

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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