Comment passer à côté de The Perfect Killing Machine, le troisième opus studio de Lipid ? Sorti le 24 novembre dernier via Great Dane Records, cet album est un véritable tournant pour le combo danois. Avec un peu plus d’une trentaine de minutes d’écoute, c’est un véritable concentré de pur thrash death old school qui nous est présenté ! Partons donc à la découvert de cet univers brûlant venant du froid nordique.
« La vie n’est pas un long fleuve tranquille ». Cet adage colle parfaitement aux trente années d’histoire des Danois. Formé en 1994, Lipid enregistre quatre ans plus tard sont premier EP éponyme. L’année suivante, c’est au tour de God We Have Slain d'être édité, puis de l’EP intitulé Hagriden en 2001. Passant de l’autoproduction au label britannique Casket Music, ils agrémentent leur dernier EP de quatre pistes supplémentaires réalisant donc leur tout premier album studio. Le second opus Deliver Us From Evil arrive en 2006 après une signature chez Copro Records.
Malheureusement pour les musiciens, leurs routes se séparent en 2010 pour un spilt qui dure neuf longues années. Signant un retour en fanfare en 2019 avec l’EP Fragments of Eternity, Lipid enchaîne avec son troisième album studio, The Perfect Kiling Machine. D’abord édité en format vinyl en autoproduction le 11 mars dernier, ce dernier se voit offrir une cure de jouvence après une signature chez Great Dane Records et désormais un format digital et physique depuis le 24 novembre.
Après la première écoute de l’album, nous pouvons constater que la structuration des pistes est un véritable clin d’œil à l’histoire du combo comme précisé dans les lignes précédentes. Effectivement, la piste instrumentale « Omnious Symphony » vient couper littéralement les débats pendant un peu moins de deux minutes. Cette fracture dans la tracklist thrash et death à souhait, symbolisant parfaitement leur période de split de 2010, est mélodique mais mélancolique à la fois. Mais ceci est de courte durée.
Après la dominance du son de la guitare folk mais surtout la rythmique douce et mid-tempo, le bon thrash reprend ses droits avec « Wreck For The Past ». La rythmique très soutenue de Søren Hartlev Pedersen donne le La à la double et aux blasts de Martin Hartlev Pedersen qui envoie tout ce qu’il a derrière ses fûts. Seul le solo d’Anders Møller Pedersen en guise de break vient couper le chant très typé death de Søren. Un mélange des genres toujours terriblement efficace.
Inspirée de faits réels, la seconde piste est la clef de voûte de cet opus, à tel point qu’elle lui a donné son nom. Dans les années 2000, le Dr Harold Frederick Shipman alias Dr Death est accusé de l’assassinat de quinze de ses patients en leur ayant administré une dose létale médicamenteuse. Jugé et condamné pour seulement cette quinzaine de meurtres, il est néanmoins soupçonné d’avoir au moins 215 victimes à son actif faisant de lui l'un des plus prolifique serial killers de notre époque : « The Perfect Killing Machine ».
À l’image de la symbolique lourde de sens de ce titre, le son l’est tout autant. La guitarte lead d’Anders donne un aspect mélodique dès les premiers accords avant que la rythmique et le chant de Søren ainsi que la lourdeur des lignes de basse de John Frederick Smedemark nous plongent dans la gravité des débats. Seul le majestueux solo en tapping d’Anders vient nous sortir de notre torpeur.
La dimension live de l'album est présente dès l'ouverture « Dead For The Rest Of Your Life », et il en est de même pour « Before The Storm » d'ailleurs. On sent que Lipid a pensé ce troisième opus en ce sens. Sans aucun doute, les circles pits, pogos mais surtout wall of death seront de sortie avec les nombreux changements de rythmes marquants. A noter aussi la très groovy « Wreck For The Past » articulée autour de la basse de John mais surtout marquée par une rythmique plus mid-tempo que les deux pistes précédentes.
Après la moins convaincante « Imagination For The Fake », Lipid clôture l'album avec « Fragments Of Eternity » dont on remarque que la qualité du son est différente. On a la nette impression de dépoussiérer une K7 que nous aurions laissée au grenier. Et ça fonctionne sur l’imaginaire de tous ! Avec ce titre initialement sorti en 2019 lors de leur reformation, les Danois terminent à coups de doubles et de riffs encore plus thrash que les autres ce troisième album, qui est véritablement celui de la renaissance !
Tracklist
Dead For The Rest Of Your Life
The Perfect Killing Machine
Before The Storm
Omnious Symphony
Wreck For The Past
Imagination For The Fake
Fragments Of Eternity