King Weed – Delusions

King Weed, c’est une production musicale uniquement instrumentale. L’originalité de ce groupe français ne s’arrête pas là : il a à son actif plus de quinze albums depuis le premier opus sorti en 2017. Cette production pléthorique est provoquée par une inspiration hors norme.

Delusions est le petit dernier de King Weed, paru le 13 janvier dernier. Comme les autres, il est auto-produit, et ne cherchez pas le chant, les deux guitares sont mises en avant, ce sont elles qui doivent convaincre. Si le quatuor est plus qu’intéressant, c’est bien parce que les riffs utilisés tout au long des titres tiennent en haleine. Il faut dire que le groupe s'inscrit pleinement dans le stoner rock, aussi appelé desert rock ou stoner metal pour les variantes les plus agressives, qui se caractérise par des des rythmiques hypnotiques, simples et répétitives avec une basse très lourde.

Il ne s’agit pas ici d’hyper technique, de notes très rapides ou de son plus qu’énorme. Non, nous sommes dans le riff rock metal. Les guitares ont une saturation chaude et les enchaînements de notes ou d’accords sont à l'opposé de la machinerie industrielle. Les riffs se suivent et ne lassent pas. Les guitares ne se superposent pas systématiquement, la recherche de couleur évite la monotonie, elles travaillent bien souvent en harmonie comme dans “Delusions”. Les guitaristes, Lucas et Antoine, ne sont français que d’origine, les guitares sonnent US, elles pourraient sortir tout droit d’un club rock ricain. King Weed est passé maître dans l’art d’enchaîner les riffs, breaks, solos avec un seul objectif, prendre un maximum de plaisir tout en conservant l’attention de l’auditeur. Un son qui hypnotise.

On ressent très bien la recherche de fun, l’ensemble donne envie de bouger et la magie fait qu’on oublie qu’il n’y pas d’accompagnement vocal. Les guitares sont bavardes, et les solos fusent et percutent comme dans “Once Blue Moon”. Ce sont des gifles qui donnent envie de tendre l’autre joue. Point de recherche de virtuosité dans ceux-ci. Ils sont saturés et bruts de décoffrage. La section basse-batterie est carrée et efficace. Dans certains morceaux, le choix a été fait de donner une place plus importante à la basse, écoutez “Crossfire”, ce qui apporte un plaisir supplémentaire. Vous souhaitez voyager vers de nouveaux horizons ? King Weed est à part !