Découvrez notre sélection automnale des Gros Émergents Metal ! Notre rédaction y met à l’honneur quelques formations émergentes qui lui ont tapé dans l’œil (ou plutôt dans les oreilles). Nous espérons que cette mise en lumière permettra à des groupes passionnés et de qualité d’obtenir l’exposition qu’ils méritent, car ils sont la preuve de la richesse et la diversité de notre scène musicale. Bonnes découvertes !
Azimut – Dans les Méandres (Post metal)
Dans les Méandres est le premier opus d’Azimut, sextette tout droit venu de la ville de Grenoble et qui officie dans un post metal / post hardcore à la fois puissant et atmosphérique. Evoquant tour à tour The Ocean ou encore Neurosis et Cult of Luna, le combo nous offre neuf compositions pour plus
d’une heure de musique. Sa particularité ? Un chant en français habité avec les hurlements souvent déchirants de Franck Marcadon, qui concentrent à eux seuls toute la noirceur à laquelle notre société est confrontée.
L’excès de violence et les riffs massifs sont l’expression d’un désespoir cathartique (comme sur le bien nommé « Catharsis » qui fait office de montagnes russes émotionnelles avec des montées en puissance subtiles). Pour autant, la musique des Grenoblois se fait également hypnotique, comme
sur presque trip hop / electro « Douce Frenesie ».
Le noir et blanc de l’artwork expriment à merveille la dualité d’Azimut, qui oscille entre violence salvatrice et émotion à fleur de peau, durant parfois une dizaine de minutes (« Echo Limpide » ou « Palabres Enflammées »). Les arpèges cristallins des guitares de Gregory Burille et Matthieu Perrin
répondent à la basse ronflante de James Leonard (comme sur le pont de « Persona Non Grata »), le tout renforcé par l’ambiance des claviers vaporeux de Jérémy Blanc-Tailleur.
Et pour ceux qui restent allergiques à la langue de Molière, l’écriture des textes est suffisamment fine (et les paroles parfois difficiles à saisir) pour que cela ne pose pas de problème majeur. A travers Dans les Méandres, Azimut propose un art déjà mature qui, à partir d’une vision sombre du monde qui nous entoure, parvient à révéler la beauté dans la noirceur.
Chronique par Watchmaker
Elvin Road – Unrated (prog rock)
Elvin Road est le projet d’un seul homme : Antoine Saison, qui depuis 2006 met en musique ses fantasmes cinématographiques. Sur ce quatrième album, le musicien s’est entouré de quelques invités dont Aurélien Ouzoulias (Ron Thal, Bumblefoot, Paul Gilbert…) à la batterie.
Nous serions tentés de qualifier la musique d’Elvin Road de progressive mais ceci plus dans une optique de privilégier la recherche sonore plutôt que la démonstration virtuose. Essentiellement instrumental (à l’exception du très bon « Every Bodies » au parfum electro rock), le style pratiqué par Elvin Road plaira aux métalleux les plus ouverts avec des titres aux guitares rageuses comme « Death By Stereo » ou « Time to Pay ». Le but apparemment recherché par le groupe semble être d’amener l’auditeur à imaginer ses propres films lors de l’écoute de ces onze pistes qui sonnent chacune
comme une mini bande originale.
Une invitation au rêve et à l’évasion à laquelle il est difficile de résister !
Chronique par Jef de la Lune
Svartkonst - May the Night Fall (blackened death metal)
Pendant ce temps là, en Suède, Svartkonst vient de sortir son troisième album, May the Night Fall chez Trust No One Recordings. Un petit bijou de dix morceaux bien énervés d'un postblack metal enrichi de nombreuses influences (Behemoth, Meshuggah, Mayhem).
En effet, la plutôt jeune formation (2018), menée par le multi-instrumentiste Rickard Törnqvist, fournit une musique violente, empreinte de mélancolie ; des riffs durs, une basse lourde et entraînante, des trémolos inquiétants, de longs cris et le growl grave nous plongent avec efficacité dans une agressivité sonore et une ambiance sombre. On file regarder leur dernier clip, sur le single "Endless Dark", une animation mortuaire hypnotique sur le morceau le plus rapide et brutal de l'album. Un groupe de qualité pour les amateurs de metal extrême, à suivre !
Chronique par Fri