Cannibal Corpse + Dark Funeral + Ingested + Stormruler au Ninkasi Kao Lyon (18/03/2023)

Après Katatonia et de Solstafir le 4 février dernier, c’est au tour de Cannibal Corpse, Dark Funeral, Ingested et Stormruler de remplir au grand complet la salle du Kao du Ninkasi Gerland de Lyon. C’est donc avec un plateau black/death aux petits oignons que Sounds Like Hell Productions, en accord avec Garmonbozia Inc, déplace les foules pour cette dernière date metal hivernale. Le froid reste dehors, mais c’est le feu qui nous attend aux portes de la salle lyonnaise.

Stormruler

Les organisateurs nous avaient bien prévenus à l’avance, il ne fallait pas arriver en retard au Ninkasi Gerland ce soir. Les portes de la salle lyonnaise ouvrent à 17h30 pétantes dès que le coup de sifflet final de l’ultime match du tournoi des 6 nations de rugby France/Pays de Galles a retenti. Les supporters du XV de France quittent la salle du Kafé pendant que les metalheads de toute la région commencent à tranquillement s’installer dans celle du Kao. La fosse se garnit bien, tandis que le balcon reste encore très clairsemé pour l'instant, en attendant les têtes d'affiche Cannibal Corpse. Jason Asberry et Jesse Schobel, les membres du duo Stormruler en format studio, montent sur scène en compagnie de Nicholas Burks (Savage Master, War Cloud) à la guitare et Derek Engemann, tout juste de retour de son remplacement de Rex Brown pour la tournée sud-américaine de Pantera, à la basse pour cette tournée européenne de grande envergure.

A 17h55, le duo devenu un quatuor pour l’occasion monte sur scène, Jason et un Nicholas arborant de longs bracelets de force en cuir cloutés dans le pur style black metal. C’est avec « Reign of the Winged Duke » issu de leur premier album Under The Burning Eclipse qu’ils lancent les hostilités. La double ainsi que les blasts de Jesse claquent, tandis que Jason balance de bons growls gutturaux, le tout sur une grosse rythmique bien soutenue. Quelques headbangs timides animent la fosse, ce qui sera le cas durant la totalité du set.  Placé en position centrale sur scène, Jesse reste caché du public du pit derrière son compère Jason, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on se trouve au balcon d'où on peut profiter d’une belle vue plongeante sur la scène.

La suite du set fait la part belle au dernier album studio intitulé Sacred Rites & Black Magick, disponible depuis octobre dernier. « Lyon, we are Stormruler », hurle Jason avant de lancer le titre éponyme de cet ultime opus. Sans aucun répit, le rythme y est beaucoup plus soutenu que la précédente. La double de Jesse fait littéralement vibrer les murs et le sol de la salle avec une puissance impressionnante. Les quatre protagonistes se retrouvent en pleine lumière nous permettant de bien profiter de leur prestation, ce sera aussi le cas pour « Upon Frozen Shores ».

La frénésie nous emporte avec « In The Shaded Vlasian Forest » et les riffs de Jason et Derek. Jason règle son pied de micro en plein milieu du set, ce qui ne l’empêche pas de balancer de bon screams déchirants tout le long de cette piste. Malgré cela, le pit reste bien calme en ce début de soirée.

C’est déjà l’heure de la dernière chanson, « Internal Fulmination of the Grand Deceivers ». L’introduction en acoustique laisse rapidement place au son saturé. Pour la der des ders, les headbangs au sein de la fosse s’amplifient. Quelques horns up apparaissent en rythme avant l’ultime solo conjoint de Jesse et Nicholas. Jesse fini le set debout derrière ses futs et sa double grosse caisse. Après une bonne grosse demi-heure de set, les quatre Américains nous quittent, devant laisser place rapidement aux Britanniques d’Ingested et leur deathcore ultra-brutal.

Setlist Stormruler

Reign of the Winged Duke
Sacred Rites & Black Magick
In The Shaded Vlasian Forest
Upon Frozen Shores
Internal Fulmination of the Grand Deceivers

Ingested

Après les départs tour à tour du bassiste Brad Fuller et du guitariste Sam Yates, Ingested se retrouve depuis à l’état d’un simple trio composé de Jason Evans au chant, Sean Hynes à la guitare et Lyn Jeffs à la batterie. Si cette formation réduite ne pose aucun souci pour l’enregistrement studio, il n’en est pas de même en ce qui concerne le live. C’est pourquoi les natifs de Manchester sont accompagnés pour cette tournée européenne par Thomas O’Malley le bassiste de Steel Mage, combo mancunien alliant avec brio thrash et metalcore. Maintenant que les présentations sont faites, nous pouvons nous tourner vers ce qui se passe sur la scène. En un temps record, la batterie de Stormruler est évacuée et celle d’Ingested prend la place avec son duo de grosses caisses arborant fièrement le logo noir du combo sur fond blanc.

C’est devant une fosse comble et des gradins encore peu remplis que les quatre Britanniques se présentent sans aucune minute de retard sur le planning initialement communiqué. Comme un mort de faim, Jason entre en dernier sur scène en hurlant : « Lyon, make some fuckin’ noise ! ». C’est avec «Rebirth» présente seulement sur les versions physique de leur dernier opus Ashes Lie Still que les choses sérieuses commencent. Dès les premiers accords, ça tape fort dans le pit, et c’est un doux euphémisme. Le côté droit se lance dans un pogo mouvementé pendant que Jason arpente les devants de la scène de long en large.

Les circle pits s’enchainent pour « No Half Mesures », « Shadow in Time » et « I, Despoiler ». Jason chauffe la salle à blanc entre deux salves de scream et de pig squeal, maintenant sa marque de fabrique. Sean donne du poids au chant en reprenant en chœur les growls gutturaux de son compère très énervé ce soir derrière son micro. « Are you ready for three more songs ? » lance Jason avant que les riffs appuyés de Sean et Thomas mais aussi la double et les blasts de Lyn emmènent la fosse dans l’hystérie avec «Impeding Dominance » issue de leur excellent Where Only Gods May Tread. Les breakdowns font mal dans le pit, ça ne mosh pas mais on n'en est pas loin !

Demandant à la fosse de sauter en l’air « from front to back and from right to left », Jason obtient un énorme mouvement du pit à deux reprises lors de « Invidious », la seule représentante de The Level Above Human. La réponse de la fosse est à l’image de l’investissement de tous les membres d’Ingested sur les planches de la salle du Kao ce soir. « Echoes of Hate » met fin au set des quatre Anglais. Une fois n’est pas coutume, un gigantesque circle pit prend forme allant du premier rang à la console son au fond de la fosse. Les headbangs appuyés du balcon accompagnent les growl de Jason repris en chœur par ceux de Sean.

Après 35 minutes d’intenses efforts, Ingested quitte la scène ne laissant que des lambeaux de metalheads derrière eux. L’investissement fut total et le public leur a bien rendu. En espérant les revoir prochainement avec une tracklist plus fournie !

Setlist Ingested

Rebirth
No Half Mesures
Shadow in Time
I, Despoiler
Impending Dominance
Invidious
Echoes of Hate

Dark Funeral

Comme pour les groupes précédents, le matériel de Dark Funeral est installé à vitesse grand V surtout en ce qui concerne l’instrument le plus massif : la batterie. Celle des Suédois en impose avec ses deux grosses caisses bien dark portant les initiales DF stylisés blanches. Juste avant le début du set, Jalomaah se pose derrière ses futs et s’occupe lui-même de ses balances. La puissance de ses blasts et de sa double fait littéralement vibrer les murs et le sol de la salle du Kao. 20 minutes seulement après la fin du set d’Ingested, c’est l’heure de celui de Dark Funeral. Une longue intro angoissante retentit avec notamment le tintement d’une chaine, cet élément sonore faisant la liaison entre chacun des morceaux lors de leur prestation.

C’est donc Jalomaah qui rentre en premier, suivi de près par Adra-Melek puis Chaq Mol, positionnés tous deux à gauche de la scène. Lord Ariman se place quant à lui sur la droite, tandis que Heljarmadr arrive en plein centre sous les hurlement de la totalité de la salle qui affiche maintenant complet. C’est le mythique « Hail Murder » qui ouvre le bal, le son black est bel et bien au rendez-vous. En même temps avec Dark Funeral on n’en doutait pas ! Comme pour Ingested, c’est le côté droit du pit qui donne le La des pogos et de l’animation en général. Les horns up de la totalité du Kao viennent remercier de la plus belle des manières cette entrée en matière.

La scène étant assez étriquée avec la présence du matériel de Cannibal Corpse - et les cinq Scandinaves ayant un physique assez imposant, surtout avec leur tenues - on a la légère impression qu’ils se retrouvent les uns sur les autres et qu’ils occupent sans aucun mal la totalité de l’espace. Issue de leur dernier opus studio, « Leviathan » est la seconde piste à être jouée ce soir. Elle est marquée par la grosse rythmique des blasts et de la double de Jalomaah. En plein milieu de « The Secrets of the Black Arts », l’unique piste de l’album éponyme, un des roadies s’empresse de réajuster une cymbale sans que cela ne perturbe un seul des protagonistes. Heljarmadr est un véritable showman, mimant un pistolet sur sa tempe lors de « My Funeral » ou encore portant sa main à l’oreille pour faire hurler la salle.

La suite du set de Dark Funeral fait la part belle au dernier album mais aussi Where Shadows Forever Reign.  C’est avec un crucifix à l’envers à la main, rappelant les antéchrists représentés sur les portiques placés de part et d’autre de la batterie, que le frontman fait son entrée sur « Nail Them to the Cross ». En réponse à cela des pogos un peu plus légers que les précédents prennent forme timidement. Avant « Let the Devil In », Jalomaah nous gratifie d’un superbe solo de batterie, laissant ses comparses reprendre des forces avant le final qui malheureusement arrive déjà à grands pas.

Juste avant « Where Shadows Forever Reign », qui sera le dernier titre de la soirée joué par DF, le concert est interrompu. Une jeune spectatrice ne se sentant pas au mieux de sa forme est évacuée après qu’Heljamadr a pris de ses nouvelles. Après une grosse bagarre en plein centre du pit, le frontman réapparait avec un drapeau reprenant le logo du combo suédois. Une armée de horns up apparait sous la bannière agitée vigoureusement. Dark Funeral vient de nous mettre une grosse claque black par la figure. On n’est pas près de nous en remettre et pourtant, il va falloir embrayer avec Cannibal Corpse !

Setlist Dark Funeral

Hail Murder
Leviathan
My Funeral
The Secrets of the Black Arts
When I’m Gone
Nail Them to the Cross
Unchain My Soul
Let the Devil In
Where Shadows Forever Reign

Cannibal Corpse

Le moment tant attendu est maintenant arrivé : tout le monde attend avec impatience les bouchers de Buffalo. Un énorme drap noir avec le logo rouge sanglant de Cannibal Corpse apparait en fond de scène. Il vient accompagner les deux murs d’amplis présents depuis le début de la soirée avec comme seul et unique décoration deux visages dépecés. Le premier constat est qu’il y a du coup beaucoup plus de place sur scène, et il va en falloir pour les headbangs mythiques du Corpsegrinder. A l'heure prévue, Paul Mazurkiewicz, Rob Barrett, Erik Rutan, Alex Webster et pour finir la belle brochette George Fisher entrent sur les planches sous les hurlements de la totalité de la salle du Kao, qui va bien porter son nom par la suite. Tous se placent dos à la fosse et dès que les riffs de « Scouge of Iron » retentissent, c’est la guerre dans le pit. Le rythme mid-tempo est un peu lent pour du Cannibal, mais le break avec ses solos de guitares met tout le monde d’accord.

Ce n’est pas avec « The Time to Kill Is Now » qui suit que l’intensité de la violence va descendre. De gros mouvements dans le pit apparaissent dès les premières notes. Après un premier changement de guitares et basse, George annonce une « dedication for all the women here ! ». Nous l’avons tous compris, c’est la mythique « Fucked With A Knife » courte mais efficace qui va suivre. Un spectateur monte sur scène aux côté de George en montrant ses fesses au public avant qu’un roadie un peu agacé ne le renvoie manu militari dans la fosse. Ce sera le seul et unique « incident » de cette belle soirée placée sous le signe de l’amour et de la tendresse !

Les grands classiques de Cannibal Corpse s’enchainent du plus « old school » « Gutted », à la plus attendue : « Evisceration Plague ». Ces deux dernières provoquent des marées de headbang partant de la fosse jusqu’au plus haut du balcon. La folie s’empare de la fosse et de nombreux slams commencent à fleurir au beau milieu d’un pit chauffé à blanc grâce aux superbes prestations des trois combos précédents. Violence Unimagined, leur dernier effort studio, est le plus représenté de la soirée. Sur la totalité de la setlist, trois en font partie et ce sont « Inhuman Harvest », « Condemnation Contagion » et « Necrogenic Ressurection » qui ont été intégrés avec brio.

Au vu de tous les titres joués ce soir qui ont été piochés dans la vaste discographie de Cannibal Corpse, seuls Gallery  of Suicide et Gore Obsessed, les deux albums les moins convaincants du combo américain, ne sont pas représentés. Un long moment de pause est réalisé par tous sur scène, la faute à Erik qui a du mal à régler sa gratte. Sous les moqueries du Corpsegrinder et les applaudissements de la foule, il y parvient enfin et le « Show must go on ». George dédicace à Trevor Stnad « Stripped, Raped and Strangled », arborant fièrement depuis le début du concert un t-shirt représentant le regretté frontman de The Black Dahlia Murder.  Pour clore les débats, « Hammer Smashed Face » retentit et ce sont les ultimes assauts dans le pit plus énervé que jamais.

Nous tenons à remercier Garmonbozia Inc, Sounds Like Hell Productions mais aussi toute l’équipe du Ninkasi Gerland pour cette superbe date mariant à la perfection le black et le death si chers à nos oreilles de metalheads.

Setlist Cannibal Corpse

Scourge of Iron
The Time to Kill Is Now
Inhuman Harvest
Code of the Slashers
Fucked With a Knife
The Wretched Spawn
Gutted
Kill or Become
I Cum Blood
Evisceration Plague
Death Walking Terror
Condemnation Contagion
Necrogenic Ressurrection
Unleashing the Bloodthirsty
Devoured by Vermin
A Skull Full of Maggots
Stripped, Raped and Strangled
Hammer Smashed Face

Crédit photos: Roger Chirpaz. Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe. 



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