Deux dates rapidement sold out, c’est ce que Polyphia a réussi à faire sans encombre pour leur passage parisien les 26 et 27 mai 2023 au Bataclan. Ces deux concerts complets témoignent de l'intérêt croissant que le public porte depuis un an à ce groupe unique et novateur. Accompagné par Johan Lenox en première partie, le combo américain est là pour défendre son dernier album Remember That You Will Die disponible depuis octobre 2022 via Rise Records.
Johan Lenox
Jeune chanteur américain, Johan Lenox nous surprend avec un style totalement opposé de celui de Polyphia. Mélangeant une musique pop avec des éléments de trap, hip-hop et même de classique, le cocktail est surprenant. Durant le quatrième titre, Johan prend place derrière son piano et une marée de flash de téléphone l'accompagne pour un moment très touchant. Sa tenue est douteuse contrairement à sa voix qui s'avère assez jolie.
Lenox a la bougeotte et n'est pas tout seul sur scène. Effectivement, il indique que les deux violonistes qui sont présentes sur scène viennent de Paris, mais il n'y a pas qu'elles. Un homme cagoulé, derrière son écran d'ordinateur est également présent pour réveiller la foule et faire participer le public quelques fois. La dernière chanson qu'il joue est un long, très long, morceau instrumental et classique spécialement demandé par Polyphia. Il présente un magnifique combo entre les deux violons et le piano. On a presque la chair de poule et c’est là que l'on comprend pourquoi Polyphia souhaitait que cette chanson soit jouée. On comprend également ce choix de première partie bien qu'il reste surprenant. Tel un chef d'orchestre Johan dirige les deux violonistes tout en jouant du piano à la fois. Ce long moment sans chant est touchant et reposant. En conclusion, sa voix est jolie mais sa musique est assez déroutante et propose un mélange très surprenant, d'autant plus devant un public plutôt axé musique extrême.
Polyphia
Dès l'ouverture des portes, une foule de fans s’était dirigé immédiatement vers la scène, occupant une grande partie du parterre dès les premières minutes. On observe un public assez hétéroclite mais qui reste relativement jeune. 21h pétante, Tim, les deux Clay et Scott débarquent sur scène devant une foule qui les acclame littéralement. Ils sont indéniablement attendus, et ce de pieds fermes par la scène française ! Polyphia débute le show avec « Genesis » le premier titre de Remember That You Will Die. Les quatre musiciens sont aussi remarquables que prévu, livrant une série de performances techniques. Toutefois, il faut dire qu'une setlist entièrement composée de virtuosité provoque rapidement un manque, on sent l'absence de certains morceaux de Remember That You Will Die tels que « ABC » en featuring avec Sophia Black.
Les fans des premiers rangs sont en extase totale devant Tim, pour ne pas changer. Néanmoins, ce dernier reste le plus souvent calme et posé sur son estrade, comme à chacun des concerts du combo. Il laisse à Scott le soin d'interagir avec le public, ce dernier s'avèrant légèrement bavard et demandeur de wall of death ou de slam. Slam qui auront commencé avec « Goose », juste après le départ des photographes du pit photos. Il annonce également que nous sommes filmés à l’occasion du prochain single de Polyphia, pour « Reverie ». Le public se déchaine dans tous les sens, ne laissant pas une seule seconde de répit aux agents de sécurité placés devant la scène.
Scott annonce la pseudo fin de concert avec "Playing God" et le public reprend en rythme les mélodies du morceau sans faire d’erreur. Public qui démontre une ferveur sans faille tout le long du concert, parfois même un peu trop et l’on en vient à se demander si certains ne partiraient pas sur une passion un peu trop poussée. Polyphia quitte donc la scène après "Playing God" et laisse le temps au public de bien les réclamer avant de revenir. L'attente est récompensée par " G.O.A.T. ", l’un des morceaux les plus connus du groupe, qui déclenche automatiquement une réaction encore plus grande que précédemment. Aujourd’hui, quand on parle de Polyphia, on cite automatique cette chanson, désormais considérée comme une légende par les adeptes du groupe.
Le concert se termine avec "Euphoria", extrait du deuxième album Renaissance mais avant cela, le groupe se lance dans un court interlude. En effet, les musiciens reprenne "96 Quite Bitter Things " de CRY, au cours duquel un membre du crew fait irruption sur scène pour rapper un couplet et repartir ni vu ni connu. Pour Polyphia, qui n'avait pas joué en France depuis 2020 et ce dans une petite salle (La Boule Noire), il s'agit d'un retour triomphal, c'est le moins que l'on puisse dire avec une tournée presque entièrement à guichets fermés outre-Atlantique comme en Europe. Le pire, c’est que l’on est certain que le groupe est voué à grandir encore et toujours.
Setlist :
Genesis
Neurotica
OD
Goose
40OZ
Icronic
Champagne
All Falls Apart
Drown
Worst
Reverie
The Audacity
Playing God
Encore :
GOAT
CRY
Euphoria
Photos : Sana Bsh
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