Le premier week-end des vacances scolaire est souvent signe de départs pour le sud et ses plages ensoleillées bondées ou les Alpes et leur tranquillité rafraîchissante. Au beau milieu de ce nœud autoroutier surchargé lyonnais se trouve la bourgade de Montcul. Le hameau, appartenant à la commune de Colombier-Saugnieu, accueille traditionnellement le festival du Plane’R’Fest depuis 2017 et nous a de nouveau reçus à bras ouverts pour un crash multi-metal de haute volée !
Vous trouverez dans cet article le compte-rendu des concerts du Terminal 2 du premier jour du Plane'R'Fest. Un autre article est dédié aux concerts de la scène principale du Terminal 1, à retrouver ici.
Ever After
Montcul se couvre légèrement après une journée une nouvelle fois caniculaire. Un décompte commence à 10 pendant qu’Anthony se positionne confortablement derrière sa batterie arborant fièrement le logo d’Ever After sur la grosse caisse. Le combo lyonnais de metal symphonique a la lourde tâche d’assurer le premier crash de la soirée du Plane'R'Fest mais, malgré la pression, c’est tout sourire que tous arrivent sur scène. Hélène ferme la marche avec comme fond sonore « Ignition », l’intro instrumentale mélodique de leur dernier album studio en date Fucking Phoenix.
Seule rescapée du premier EP mais remise au goût du jour sur le dernier opus, « Lost Control » ouvre le bal avec Laurent armé de sa plus belle basse et son chant growlé donnant la réplique à Hélène et ses sonorités parfois lyriques. Mélanger la puissance du growl et la violence des riffs et blasts à la mélodie du clavier et du chant de Jérémy et d’Hélène est la véritable marque de fabrique d’Ever After depuis 2017. Le son est de très bonne qualité, l’instru ne prenant pas le dessus du chant, ce qui est souvent le point faible des groupes de metal symphonique en live.
Le pit est clairsemé en ce début de soirée mais le public présent accompagne les riffs de Romain, Loïc et Laurent avec de bonnes salves de headbangs. La rythmique très trash du début de « Let It Go » mobilise un peu plus la fosse qui termine en chœur avec Laurent et Hélène sur le dernier refrain. Après avoir constaté qu’« il y a le feu à Montcul, sans même avoir mangé de piments » le sextet gone envoie toute son énergie dans « Basement Level » qui clôture son set de la plus belle des manières avec le premier wall of death de la journée. Les pogos pleuvent sur la dernière salve, les premiers d’une très longue série.
30 minutes de passage en pôle position sur la scène du Terminal 2 du Plane’R’Fest, c’est ce qui attendait Ever After. Malgré la pression et l’horaire peu propice à la grosse affluence dans le pit, les six Lyonnais ont réussi leur mission et laissent le public plein d’entrain rejoindre le Terminal 1, se situant à quelques pas, pour le passage d’Akiavel qui ne saurait tarder.
Tracklist Ever After
Ignition
Lost Control
Let It Go
Fucking Phoenix
Earth Rehab
Basement Level
Suasion
Suite au départ de leur chanteur Tobias Rische, les Parisiens de Novelists ont annoncé qu’ils ne pouvaient pas assurer leurs concerts prévus cet été. Ils ont donc été malheureusement contraints d’annuler leur venue au Plane’R’Fest. « Mais Montcul étant résilient et plein de ressources », le combo de metalcore électronique belge de Suasion a été appelé à la rescousse pour prendre la place de Ten.56, remplaçant de Novelists le lendemain sur le Terminal 2. C’est sur une scène assez dénudée, décorée seulement d’un portique lumineux reprenant le logo du combo, que les natifs du plat pays entrent en trombe sur les planches. Steven agite énergiquement le drapeau de Suasion sur les notes électro de l’intro « Astro » du dernier opus The Infinite : les choses sérieuses peuvent commencer !
Le set des quatre Belges fait la part belle à leur dernier album studio en date. Seules « The Grace » et « Colorless », animée par un énorme jump du pit, sont rescapées de Stardust. Pas l’ombre de Philip Strand (frontman du groupe de pop rock Normandie) pour la dernière citée ni de Steffi Pacson pour « Momentum » ou encore Florent Salfati (frontman de Landmvrks) pour « Murphy’s Law », mais qu'à cela ne tienne, c’est avec l’aide de tout le public en guise de chorale que Steven entonne tantôt en clear, tantôt en scream les paroles de chacun de ces titres. « Equilibrium » marque les esprits avec la grosse session de double de Virgile avant le breakdown typique provoquant les headbangs timides de la fosse.
Steven interagit énormément avec le public du Plane'R'Fest, n’hésitant pas à le faire chanter a capella sur l’instrumentale fédératrice et marquante de « Momentum ». Le public entre petit à petit dans le jeu de ces diables de Belges et c’est avec « House Of Cards » et un retour au son clairement plus metalcore que les premiers pogos naissent enfin. Jusqu’à la fin du set, le pit n’aura de cesse de se rentrer gentiment dedans avec comme point d’orgue le gros jump sur « Murphy’s Law » mais surtout l’énorme wall of death qui clôture plus que brutalement « Black or White ».
Conscient de la chance d’avoir été programmé au Plane’R’Fest, Suasion quitte avec un sourire jusqu’aux deux oreilles la scène du Terminal 2 sous les ovations des puristes du metalcore dont la plupart ont découvert le son typique mais moderne des quatre Belges. Le selfie final est à peine pris que les premières notes de Blind Guardian résonnent sur la scène d’à côté. Nous quittons promptement nos cousins belges en nous promettant de les suivre avec beaucoup d’attention !
Tracklist Suasion
Astro
Trapped
Equilibrium
The Grace
Momentum
House Of Cards
Colorless
Murphy’s Law
Black Or White
Infinite
Nightmare
Tête d’affiche du Warm Up du Plane’R’Fest (poétiquement intitulé L’empreinte de Montcul, organisé le 27 avril dernier à l’Empreinte de Savagny Le Temple) c’est au tour de Nightmare, véritable pionnier du heavy metal français depuis la fin des 70’s, de fouler les planches de la scène. Séparé de sa chanteuse Madie depuis la fin de l’année dernière, c’est désormais avec Barbara Morgore, aussi polyvalente côté clean qu’en scream que le groupe se présente à nous maintenant afin de nous montrer son nouveau visage, qui se veut résolument plus percutant. La scène est légèrement plus aboutie que pour les groupes précédents du Terminal 2. Pas de drapé en fond de scène mais deux portiques affichant le logo stylisé du combo grenoblois encadrent la batterie imposante à double grosse caisse de Niels.
Seul et unique rescapé des débuts de Nightmare de 1979 à 1987 et de son retour aux affaires depuis 1999, Yves n’aura pas la moindre occasion d’interpréter des titres du groupe qui ont bercé la plus tendre enfance des fans de la première heure. C’est du côté des deux derniers albums Dead Sun et plus récemment Aeternam que la setlist s’est organisée. Seule « Eternal Winter » issue d’Insurrection viendra faire en quelque sorte l’arbitre de ce duel. Les débuts sont très calmes en fosse, quelques headbangs appuyés animent le pit pendant « Dead Sun » ou encore « Ikarus ». Ce n’est pas la douceur de la balade « Crystal Lake » qui va améliorer les choses malgré le solo en tapping impressionnant du charismatique Matt en guitare lead.
C’est a partir de « Infected » que Nightmare décide de passer à la vitesse supérieure. Résolus selon les dires de Barbara à « arrêter avec la douceur », les musiciens décident de tout donner sur cette grosse rythmique. En résulte un beau circle pit accompagnant l’ultime scream de la frontwoman. Les pogos et slams animent joyeusement le pit pendant « Eternal Winter » tandis que c’est la guerre totale dans les premier rang dès les premiers accords de « Aeternam » nous donnant même le droit au second circle pit du set. « Starry Skies Gone Black » clôture le passage des natifs de Grenoble avec notamment les blasts percutants de Niels et un nouveau solo marquant de Matt.
Les derniers slams se terminent enfin et c’est déjà l’heure pour Nightmare de quitter la scène. Après un selfie final et quelques médiators et baguettes envoyés dans le public, le quintet tire sa révérence sous les ovations seulement quelques instants avant le début de Mass Hysteria sur la grande scène du Terminal 1.
Tracklist Nightmare
Intro
Dead Sun
Divine Nemesis
Ikarus
Downfall Of A Tyrant
Crystal Lake
Infected
Eternal Winter
Aeternam
Starry Skies Gone Black
Vertex
Décidément la guigne touche Montcul ! Après Novelists, c’est au tour des légendaires Loudblast d’annuler leur venue à deux pas de l’aéroport lyonnais de Saint Exupéry. Malheureusement, le guitariste Nicklaus Bergen étant souffrant, la bande à Stéphane Buriez se voit dans l’obligation d’annuler sa venue pourtant si attendue. Devant l’annonce de cette terrible nouvelle, Mediatone s’est affairée afin de trouver un digne remplaçant. « Quand quelqu’un sort de Montcul, quelqu’un y rentre ! », ce sont donc les Lyonnais de Vertex et leur mathcore progressif qui ont été choisis pour retourner une dernière fois le pit du Terminal 2 pour cette première soirée du Plane’R’Fest.
Programmé entre Mass Hysteria et Myrath, les deux grosses têtes d’affiche du soir, Vertex se présente devant une fosse peu garnie mais avec les plus énervés d’entre nous. D’entrée de jeu, les gros riffs de Maxence et Mickael nous martèlent les tympans tout comme les blasts et la double surpuissante de Pierre pour « Two ». Jean-Christophe entre en scène avec un bon gros scream qui tache et met tout le monde d’accord. « Social Unboard » et « Nextage » toutes deux issues du premier EP Scalable emboîtent le pas avec les screams toujours aussi criards de JC et la rythmique instrumentale savamment posée.
C’est avec « Leviathan », le dernier single en date de Vertex que tout s’emballe rapidement dans le pit. Les premier pogos apparaissent enfin et redoublent d’intensité avec l’enchaînement quasi direct du single « Following Arrows ». Entre chaque morceau d’une violence extrême, le frontman n’hésite pas à plaisanter avec les premiers rangs lançant un « ça va ? Tu n’es pas trop déçu de ne pas voir Loudblast ? » ou encore « on ne s’appelle pas Loudblast mais Vertex, le seul problème de santé qu’on ait, c’est l’alcoolisme ! ». « Scalable » vient terminer le set plus que convainquant de Vertex, entraînant tout ce joli petit monde dans un énorme carnage ponctué d’un gros circle pit en plein centre pour l’ultime salve de violence pure.
Après nous avoir promis de revenir bientôt avec un premier album dans sa besace, Vertex quitte les planches du Terminal 2 avec un fond sonore zouk en total décalage du mathcore organique que nous venons de nous prendre en pleine face ! On a hâte de découvrir ces nouvelles compos !
Tracklist Vertex
Two
Social Unboard
Nextage
All My Hatred
Leviathan
Following Arrows
Scalable
Crédit photos: Roger Chirpaz. Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe.