Situé à deux pas du Terminal 2, le site principal du Plane’R’Fest est fin prêt pour accueillir les premiers concerts de ce second week-end de juillet. Il ne fallait pas traîner entre les deux scènes : le running order définitif est véritablement réglé comme du papier à musique. Mediatone a mis les petits plats dans les grands et a su attirer de grands noms pluri-metal pour cette belle première soirée !
Vous trouverez ici le récit des concerts du premier jour du Terminal 1 du Plane'R'Fest. Les concerts du Terminal 2 sont à retrouver ici.
Akiavel
Dès l’ouverture des portes du site du Plane’R’Fest, nous avons pu prendre conscience de l’importante installation réalisée sur la scène du Terminal 1. L’imposante batterie et sa double grosse caisse porte fièrement le logo stylisé celtique d'Akiaviel, combo qui officie dans un style death mélodique, tout comme les deux portiques principaux se situant de part et d’autre de la scène. Deux portiques légèrement plus petits inspirés de l’artwork du single « Adorable Abomination (Live Session) » entourant l’ami Butch et un backdrop, simple mais efficace, affichant clairement le nom d’Akiavel en blanc sur fond noir finissent de compléter la belle scène des Sudistes.
19h05 pétantes, l’apéritif est à peine terminé qu’Auré emboîte le pas à Chris et Jay pour rejoindre les devants de la scène de la Mainstage. Comme pour leur exceptionnel premier album studio, V, « The Witness » lance efficacement et puissamment les hostilités. Le bon gros death qui tabasse vient immédiatement nous happer. Malgré la violence des riffs mais surtout des growls d’Auré, le pit reste bien calme. C’est sans compter sur l’ultime breakdown du titre où le premier gros pogo du set vient généreusement se former. Contrairement à la majorité des autres groupes, c’est principalement du côté de son premier opus qu'Akiavel se tourne pour son set.
« My Lazy Doll », « Kind Of Requiem » et enfin « Cold » déchaînent les pogos, slams et vols de pintes de bière en tout genre. Vae Victis n’est pas en reste. Dès les premiers accords de « Blind Torture Kill », de violents moshs naissent dans le pit. Malgré le chant d’Auré légèrement en deçà des parties instrumentales de ses camarades, ce titre est d’une terrible efficacité en live. Il en est de même pour « Zombie » et l’exceptionnelle « Pentagram Tatoo » qui verra quant à elle un circle pit s’étendre de façon croissante dans toute la fosse au fur et à mesure du morceau.
Seule « Souls Of War » représente dignement Veni Vidi Vici, l’ultime album auto-produit d’Akiavel. Gage de qualité et de reconnaissance de cet opus, les slams pleuvent et la piste se termine sous une forêt de cornes. Après 40 minutes de grande qualité mais surtout d’intensité, Akiavel a ouvert le bal de la grande scène de la plus belle des manières, laissant un public chauffé à blanc content de retrouver le point de restauration et la gentillesse des bénévoles avant de retourner au charbon !
Setlist Akiavel
The Witness
Blind Torture Kill
My Lazy Doll
Kind Of Requiem
Souls Of War
Zombie
Pentagram Tatoo
Cold
Blind Guardian
Après l’apéritif, c’est le plat de résistance qui va nous être livré sur un plateau d’argent ! Le set le plus long de la soirée (d'une durée initialement prévue d'1h25 quand même) est à deux doigts de commencer. Le public se masse en nombre dans la fosse faisant face au Terminal 1 du Plane'R'Fest. C’est un énorme drapé à l’image de l’artwork du mythique Somewhere Far Beyond qui recouvre désormais la totalité du fond de scène. Quelques touches légères de cette pochette se retrouvent estampillées sur les deux grosses caisses de la batterie, positionnée en haut d’une petite plateforme centrale. Deux autres plateformes entourent les fûts de Frederik. La première aura pour vocation d’accueillir Michael et son clavier, tandis que la seconde sera pour Johan le nouveau venu à la basse, au sein de la formation live du groupe de power metal.
Une bonne partie du public du Plane'R'Fest attend donc les grands classiques du quatrième album studio de Blind Guardian qui a dignement passé la trentaine l’année dernière. Les natifs de Krefeld ont, pour le plaisir des plus fans d’entre nous, sélectionné trois extraits de cet album. Malgré le chant d’Hansi sous-mixé par rapport à ses camarades (ce qui sera rapidement corrigé par la suite), le refrain marquant de « The Quest For Tanelorn » déchaîne les slams avant le solo épique d’André. Un énorme circle pit anime toute la durée d’« Ashes To Ashes » tandis que les guitares acoustiques du duo André/Marcus sont de sortie pour un moment de partage unique avec le public sur « The Bard’s Song – In The Forest ».
Uune seule et unique piste ("Violent Shadows") est tirée de The God Machine, dernier opus sorti en septembre dernier, pourtant plébiscité par la critique et par le grand public. La quatrième piste de cet album est accueillie tel un hit historique du combo allemand. C’est la grosse bagarre dans le pit ponctuée par de nombreux slams. Blind Guardian ayant de la bouteille depuis toutes ces années, la qualité du son ne décroît pas d’un pouce. C’est désormais une tradition en live, le set se clôture avec les deux titres les plus fédérateurs de Blind Guardian. L’enchaînement « Mirror Mirror » et « Valhalla » clôt les débats dans un dernier élan de pogos et slams en tous genres.
C’est avec toute sa puissance vocale mais aussi la totalité de la fosse a cappella qu’Hansi entonne ardemment l’ultime refrain. Avec la saveur du travail achevé, le sextet de la Terre du Milieu quitte les planches du Plane’R’Fest sous les ovations d’une foule conquise une fois de plus par cette prestation plus que solide. Les derniers médiators et baguettes volent, il est temps maintenant de nous rapprocher rapidement du Terminal 2 pour le passage tant attendu de Nightmare.
Tracklist Blind Guardian
Imaginations From The Other Side
Welcome To Dying
Nightfall
The Scipt For My Requiem
The Quest For Tanelorn
Lord Of The Rings
Time Stand Still (At The Iron Hill)
Ashes To Ashes
Violent Shadows
The Bard’s Song – In The Forest
Traveler In Time
Mirror Mirror
Valhalla
Mass Hysteria
Pas le temps de souffler ni même de trinquer cinq minutes autour d’une bonne pinte brassée localement, l’enchaînement entre Nightmare et Mass Hysteria est direct. Mais quelle scène ! De tous les groupes passés lors de cette première soirée du Plane'R'Fest, celle des cinq Parisiens est de loin la plus aboutie. Les roadies chargés de l’installation n’ont pas chômé ! La batterie de Raphaël est perchée bien haut sur la plateforme principale située en plein centre de la scène. Cette dernière est facilement accessible de chaque côté par ses comparses grâce à deux rampes d’escalier marquées au fer rouge par deux énormes M et H.
Connu et reconnu pour ses prestations live de haute volée, Mass Hysteria reste fidèle à cette réputation qui lui colle à la peau et ce dès « Mass Veritas » qui ouvre magistralement et de façon plus que mouvementée le set. Le son teinté de nu metal claque dans les airs, emportant avec lui toute la fosse dans un jump monstrueux au rythme des breakdowns bien comme il faut. « Quel plaisir de revenir ici ! » lance Mouss pendant que Yann retire son sweat à capuche, vraiment de trop face à la chaleur ambiante de cette soirée estivale. « Positif à bloc » fait suite et « les furieux et furieuses » s’en donnent à cœur joie dans les premiers rangs !
C’est avec un autre grand classique de sa discographie que Mass Hysteria enchaîne, juste après que Mouss, une bonne pinte fraiche à la main, ne remotive ses troupes en leur promettant que « ça va aller ! ». « Chiens de la casse » fédère totalement le public reprenant allègrement le refrain entre deux pogos mais surtout après l’énorme wall of death qui anime le breakdown. Matière Noire est de loin l’album le plus représenté du set de ce soir avec « Vae Soli ! », « L’enfer des dieux » (au dernier refrain clamé a capella en hommage à toutes les victimes des attentats ayant touché la France en 2015), « Tout est poison » et enfin le mythique « Plus que du metal » clôturant cette prestation de folie avec le plus gros wall of death de cette première journée du Plane'R'Fest.
Les sourires se lisent sur les visages de Yann et Frédéric qui n’hésitent pas à aller au contact des premiers rangs, tout comme leur charismatique frontman. Tout le monde prend un pied incroyable sur scène et est en totale communion avec l’auditoire du Plane'R'Fest. La plus belle preuve d’amour de Mass Hysteria pour son public intervient dès que les premières notes de samba brésiliennes annonçant « Furia » résonnent. Mouss rend hommage à son public le plus ancien mais surtout à la relève qui se prépare en faisant monter tous les enfants à ses côtés pour les deux dernières pistes de la soirée.
C’est donc avec cette véritable overdose d’amour et de reconnaissance pour les anciennes et les nouvelles générations de furieux et furieuses que nous quitte Mass Hysteria, indéniablement le concert le plus suivi et attendu de cette belle première soirée estivale du Plane'R'Fest. Nous nous serions bien attardés au Terminal 1 mais les remplaçants de luxe de Loudblast en la personne de Vertex commencent d’ores et déjà leur set qui promet d’être brutal à souhait.
Tracklist Mass Hysteria
Intro
Mass Veritas
Positif à bloc
Chiens de la casse
Vae soli !
Se brûler sûrement
Reprendre mes esprits
Arômes complexes
L’enfer des dieux
Encore sous pression
Tout est poison
Le grand réveil
Contraddiction
Furia
Plus que du metal
Myrath
Nous arrivons maintenant au dernier concert de cette belle première soirée du Plane’R’Fest. Bien que l’heure soit tardive, aux alentours de 0h55, c’est au tour des Tunisiens de Myrath d’entrer en scène. Chacun de leurs concerts est une véritable claque visuelle et surtout un spectacle à part entière. Un véritable voyage où les sonorités mélodiques traditionnelles de l’Orient entrent en choc frontal avec la puissance et la modernité du power metal. La scène est un vrai clin d’œil à leurs racines, les arches gravées en ogive typiques de l’architecture orientale apportant cette touche finale digne des plus beau palais carthaginois.
Il y a moins de monde que pour Mass Hysteria et comme les absents ont souvent tort, nous sommes parmi les derniers survivant de cet ultime crash en plein cœur du désert sub-saharien. Les lumières s’éteignent enfin et au fil des notes instrumentales traditionnelles apparaissent deux ghawazi (danseuses orientales traditionnelles) ainsi qu’un jongleur de feu encagoulé. L’effet visuel est merveilleux et nous sommes totalement happés par le spectacle qui se déroule sous nos yeux. Seuls les titres « Let It Go » et « Jasmin » (l’introduction de l’album Legacy sur lequel Morgan Berthet effectue un solo de batterie) ne seront pas agrémentés de danse traditionnelle et de jonglage.
Étonnamment et à l’instar de la setlist dur concert réalisé sur la Temple au Hellfest quelques jours plus tôt, beaucoup de titres inédits (à paraître sur Karma, le prochain album prévu pour septembre prochain) agrémentent la prestation du soir. C’est le cas d’« Into The Night » qui ouvre le bal mais aussi de « Child Of Prophecy », « Let It Go » (Pas la chanson entêtante de La Reine des Neiges hein…), « Heroes » et « Candles Cry ». Ces cinq inédits sont bien accueillis par le public mais ne déchaînent pas les passions comme les anciens morceaux du combo. La curiosité suscite notre intérêt mais le fait que l'auditoire ne connaisse pas encore ces compositions ne fait pas trop décoller l’ambiance. Il faudra donner une nouvelle chance à ces titres en live une fois Karma sorti.
Pour le reste de la setlist du soir, la bande à Zaher distille ses plus beaux morceaux et ses classiques issus de Tales of the Sands, Legacy ou encore du dernier en date Shehili. Les riffs puissants de Malek, le dernier survivant des origines de Myrath, se mêlent harmonieusement au chant envoutant de Zaher et à la mélodie du clavier de Kevin. Entre deux pintes descendues cul sec par le vocaliste hilare et visiblement heureux d’être ici, des titres tels que « Merciless Times », « Beyond The Stars » ou encore le classique et mythique « Believer » font littéralement hurler la fosse sur les refrains.
C’est de la plus belle des manières et avec une certaine brutalité douce propre à Myrath que nous achevons cette première soirée du Plane’R’Fest. Nous quittons la scène avec un Zaher en pleurs, nous remerciant chaleureusement de nous être déplacés en masse, pour une nuit de repos bien mérité avant la grosse journée qui s’annonce .
Tracklist Myrath
Intro
Into The Night
Born To Survive
Dance
Child Of Prophecy
Let It Go
Merciless Times
Heroes
Beyond The Stars
Candles Cry
Jasmin (Drum Solo)
Believer
Crédit photos: Roger Chirpaz. Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe.