Orange Metalic Festival 2023 (08.08.23)

La ville d’Orange accueille avec le soleil une belle brochette d’artistes à l’occasion de la seconde édition de l’Orange Metalic Festival. Cette seconde édition a d'ailleurs eu un beau succès si l'on se réfère au public présent en nombre. Retour sur l’événement qui a embrasé le sud de la France en ce début de mois d’août.

Mardi 8 août, c’est dans le théâtre antique d'Orange que nous nous retrouvons pour la seconde édition de l’Orange Metalic Festival. Construit sous le règne d'Auguste au Ier siècle avant J.-C, il s’agit de l’un des théâtres romains les mieux conservés au monde. Quoi de mieux qu’un tel cadre pour une affiche composée de Trivium, Airbourne, Megadeth et Carpenter Brut ? La toute première édition présentait Within Temptation, Epica et Beast In Black, c’est donc crescendo que monte le festival pour cette année 2023. La seule chose que l’on peut reprocher au festival,  c'est finalement sa gestion des stands de nourriture mais surtout de boissons. En effet, qui dit 30 degrés et plein soleil dit déshydratation et rien que d'essayer de se procurer une bouteille d’eau devient bien vite compliqué. Malgré tout, le public profite tout de même d’un très beau site ce soir, inscrit depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité instaurée par l'UNESCO.

Trivium

C’est avec le soleil à moitié sur la tête que le début du show de Trivium commence. Les Américains ouvrent le set avec “In the Court of the Dragon” et un son moyennement bon… En outre, l’écran géant derrière le groupe finit enfin par afficher l’artwork du groupe au bout de quelques chansons. Malgré ces points négatifs, l'enchaînement est plutôt fluide et Trivium pioche un peu dans tous ses albums en passant par Ascendancy ou What The Dead Men Say.

Matt Heafy (chant, guitare) parle un peu en français au public mais revient rapidement à l’anglais pour s’exprimer. Côté look, ses chaussures jaunes fluo se démarquent bien dans le décor, le leader du groupe étant ainsi certain d’être immanquable sur la scène. Quant à Paolo le bassiste, son absence est bien vite notifiée et Matt explique qu’il est malheureusement absent en raison d’une urgence médicale. Les plus connaisseurs remarquent que son remplaçant n’est autre que Josh Baines, le guitariste soliste de Malevolence qui assure un très bon jeu au fur et à mesure du concert.

La fosse est bien remplie et sa petite superficie n'empêche en rien les pogos. On remarque d’ailleurs quelques personnes déguisées dans le public (Pikachu, un coq ou même un dragon ou crocodile quelque peu douteux). Côté ambiance, les cris en chœur et en rythme du public résonnent de manière unique au sein du théâtre antique. Il s’agit sûrement de l’une des plus belles choses à entendre dans ce type de lieu. “In Waves” signe la fin du show de Trivium qui semble vraiment reconnaissant d’avoir pu jouer ce soir. Les Américains reprendront la route pour le reste de leur tournée européenne se terminant début septembre. 

Setlist :
X (bande son)
In the Court of the Dragon
Down From the Sky
The Sin and the Sentence
Becoming the Dragon
Strife
Feast of Fire
Amongst the Shadows & the Stones
The Heart From Your Hate
A Gunshot to the Head of Trepidation
Capsizing the Sea (bande son)In Waves

Airbourne

Quel plaisir de retrouver Airbourne après deux beaux passages au Hellfest 2022 ainsi que sur de multiples autres festivals français 2023 (Beauregard ou le Decibulles festival). Comme d’habitude quelques secondes avant le début du show des Australiens, du Motörhead résonne au loin avant de lancer les premières notes en écho de “Ready To Rock”. Pendant quelques secondes, le son se coupe totalement et Airbourne arrive en trombe avec “Ready To Rock” résonnant bien fort cette fois-ci. Les pogos commencent quasi immédiatement et l’on se rend compte que Trivium n’était qu’un échauffement. En même temps, il est difficile de résister au shot d’énergie balancé par Airbourne.

La setlist n’est composée que des titres les plus connus du combo, “Too Much, Too Young, Too Fast”, en passant par “Girls in Black” ou encore “Breakin' Outta Hell”. D’ailleurs, lors de “Girls In Black” : Joel vient dans la fosse à dos d'un garde du corps pour jouer une partie de la chanson à la guitare. Il récupère une canette au passage pour l’ouvrir à son habitude en la fracassant contre sa tête. C'est un gimmick tellement caractéristique qu'on se demande toutefois s'il arrêtera un jour de le faire pour éviter d'éventuelles séquelles. 

Le son est bien meilleur qu’auparavant et il est difficile de rester stoïque lorsque l’on est dans la fosse puisque le public bouge dans tous les sens. Circle pit, crowdsurf ou pogo, les spectateurs sont tout autant déchainés que les musiciens d’Airbourne. Pour “It's All for Rock 'n' Roll”, Joel sort son fameux attirail whisky coca en hommage à Lemmy Kilmister avant d’en distribuer à la fois sur scène mais aussi au public.

Le rappel arrive avec l’alarme de “Live It Up” et les festivaliers dans la fosse sont toujours en forme pour en découdre. Durant cette chanson, Joel lance de nombreuses bières vers la fosse à n’en plus finir. Il joue et essaie de viser un homme perché sur les épaules d'un autre et dès lors qu’il réussi, cela relance la chanson et tout le théâtre antique lève les bras célébrant ce petit jeu mais célébrant surtout cette belle soirée. Le show se clôture en beauté avec “Runnin' Wild”. Quant aux membres d’Aibourne, c’est vers l'Autriche qu'ils se tournent pour la suite de leur tournée

Setlist :
Ready to Rock
Too Much, Too Young, Too Fast
Girls in Black
Burnout the Nitro
Breakin' Outta Hell
It's All for Rock 'n' Roll
Stand Up for Rock 'n' Roll

Encore:
Live It Up
Runnin' Wild

Megadeth

Les arènes antiques semblaient déjà combles pour le passage d'Airbourne mais il apparait qu'elles le sont d’autant plus au moment où débute celui de Megadeth. Par ailleurs, le combo arrive sur scène avec six minutes de retard mais se fait rapidement pardonner avec une belle cinématique d’entrée affichée sur les écrans géants. L'énergie du public monte en flèche alors qu'il est immédiatement plongé au cœur du son caractéristique de Megadeth qui ouvre avec le morceau “Hangar 18”. La première chose notable c’est que la voix de Dave Mustaine est beaucoup trop faible par rapport au son des instruments… Il paraît bien plus en forme que lors de son passage au Hellfest 2022 mais cela n’est pas pour autant suffisant… On apprendra par la suite que ce dernier s’est réveillé complètement malade avec la voix légèrement cassée, mais qu’il souhaitait tout de même assurer le show.

Avec peu de pause, le groupe enchaîne sans son intro la chanson “In My Darkest Hour”. Quelques larsens surviennent de temps à autre mais l'aménagement de la scène (avec des visuels saisissants diffusés sur les écrans), ajoute une qualité cinématographique à la performance, rehaussant ainsi l'expérience globale. Vient le moment où Dave explique être un peu malade et invite Matt le chanteur de Trivium pour interpréter “Tornado of Souls”. Matt monte facilement dans les aiguës et ne cesse de remercier Dave pour cette occasion rare. 

L'ambiance change de suite avec les grands classiques du groupe que tout le monde connait. C'est notamment le cas pour "A Tout le Monde" durant laquelle le public scande l’intégralité des refrains en français ou avec  "Trust" qui évoque un sentiment de nostalgie chez les fans de longue date. Le groupe continue de déchaîner ses poids lourds avec "Symphony of Destruction" ou "Peace Sells" qui incitent à un océan de headbanging et de mosh.

Megadeth s’éclipse quelques minutes pour revenir interpréter leur dernière chanson de la soirée : "Holy Wars... The Punishment Due" qui résonne à travers le festival. Le public est en feu et ne semble pas vouloir laisser partir les légendes. S’ensuit à la fin du morceau, une longue acclamation de dix minutes avec les écrans géants diffusant le mot merci dans toutes les langues. Pas le droit au silence puisque lors des au revoir “Silent Scorn” ou “Shadow of Deth” sont diffusées en bande son. Quoiqu’il en soit, pour ceux qui en redemandent, Megadeth continue sa tournée et sera de retour en France à l’Olympia de Paris le 22 août.

Setlist :
Prince Of Darkness
Hangar 18
Wake Up Dead
In My Darkest Hour (sans Intro)
Dread and the Fugitive Mind
Angry Again
Sweating Bullets
We'll Be Back
Conquer or Die!
Dystopia
Tornado of Souls (avec Matt Heafy)
A tout le monde
Trust
Symphony Of Destruction
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due
Silent Scorn (bande son)
My Way (en bande son, chanson de Claude François version Sid Vicious)
Shadow of Deth (bande son)

Carpenter Brut

Une partie du public semble savoir ce qui l’attend puisque certains festivaliers quittent déjà l’enceinte du théâtre directement après le show de Megadeth. Tant pis, cela fera plus de place à ceux restant pour la prestation de Carpenter Brut. Comme sur l’ensemble de ses show, Franck ouvre avec “Straight Outta Hell”. Contrairement au Hellfest, nous n’avons pas le droit à la présence des chanteurs apparaissant sur de nombreux titres de Carpenter. Toutefois, il est accompagné par son batteur Florent Marcadet et son guitariste Adrien Grousset, tous deux musiciens chez Hacride.

"Roller Mobster" fait monter d'un cran l'intensité du concert. Ses rythmes puissants et ses mélodies entraînantes font danser la foule dans les tribunes tandis que la fosse part en pogo. L’enchaînement parfait se fait avec “Day Stalker” et “Night Prowler” qui font monter l’intensité au cran du dessus. Difficile de ne pas enchaîner ces deux titres qui sont littéralement conçus pour cela. Ces derniers sont probablement les meilleures chansons de l’album Leather Terror pour une interprétation en live. A mesure que le show avance, d’autres festivaliers quittent le théâtre sûrement car ils ne s’attendaient pas à quelque chose d’aussi différent que la musique des trois précédents groupes. 

Franck ne laisse aucun répit au public restant en enchaînant avec "Disco Zombi Italia" et "Imaginary Fire". Les beats percutants et les lignes de synthé envoûtantes retentissent dans ce lieu antique. Combinés aux éléments visuels diffusés sur les écrans géants, dont la pluie rouge, la darksynth du compositeur s’est emparée des lieux. Un show de Carpenter Brut n’en serait pas un sans l'interprétation du remix synthwave de “Maniac”. C’est bien pour cela que cette chanson est interprétée en dernier à chaque fois afin de clôturer la soirée en beauté ! Le concert de Carpenter Brut marque la fin de l’Orange Metalic Festival bien parti pour une troisième édition (on lui souhaite) vu le succès de cette soirée.

Setlist :
Straight Outta Hell
The Widow Maker
Roller Mobster
Beware the Beast
Day Stalker
Night Prowler
Disco Zombi Italia
Imaginary Fire
Monday Hunt
Hairspray Hurricane
Leather Terror
Turbo Killer
5 118 574
Le Perv
Maniac (Michael Sembello cover)

Crédit photos :  Florentine Pautet
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