C’était la grosse bamboche qui était prévue ce lundi 16 octobre entre les murs du Transbordeur de Villeurbanne. LA grosse soirée deathcore de ce millésime 2023 est à mettre au compte de Sounds Like Hell Productions et Garmonbozia qui, comme à leur habitude, nous avaient concocté un plateau du feu de dieu. Au programme Spite, Fit For An Autopsy, Whitechapel et Thy Art Is Murder pour clore les débats. Retour sur cette belle soirée automnale d’une brutalité sans égal !
Spite
Malheureusement, comme la majorité des métropoles françaises, la région lyonnaise est très capricieuse en ce qui concerne la circulation routière à ses abords. C’est donc avec le fameux « quart d’heure lyonnais » de retard que nous arrivons entre les murs du Transbordeur pour assister à la fin du set des Californiens de Spite. Passé depuis longtemps maître dans l’art de démolir les pits du monde entier avec son deathcore percutant et des breakdowns dévastateurs, Spite avait pour lourde mission de passer en premier sur les planches de la scène lyonnaise. C’est avec un set dont la moitié était dédiée à leur dernier effort studio Dedication To Flesh qu’ils ont littéralement fait trembler les murs de la salle dès les premières minutes de leur passage tant attendu.
Comme nous vous l’avons annoncé précédemment, nous ne pouvons juger la prestation seulement sur les trois dernières pistes ayant clôturé magistralement le set. C’est un peu dommage que nous n’ayons pas eu le droit au duo avec Phil Boseman, pourtant présent ce soir avec ses compères de Whitechapel, pour leur dernier single en date « Thank You Again ». Mais qu'à cela ne tienne, Darius Tehrani a redoublé d'efforts vocaux et scéniques pour satisfaire pleinement son auditoire. « Dedication To Flesh » et enfin « Kill or Be Killed » emmènent la totalité de la fosse dans de monstrueux mouvements de foule dont un énorme circle pit, témoignant du cataclysme qui nous touche en ce tout début de soirée !
Quelle belle prestation de la part de Spite qui, avec cette tournée Godlike 2023 de grande envergure, montre aux yeux du monde entier qu’il faut bel et bien compter sur eux sur la scène deathcore d'aujourd'hui. La soirée est désormais lancée sur des chapeaux de roue. Place nette est faite sur scène pour les prochains à se présenter devant nous, à savoir : Fit For An Autopsy.
Setlist :
Made To Please
Caved In
Some Things You Should Know...
IED
The Root Of All Evil
Thank You, Again
Dedication To Flesh
Kill or Be Killed
Fit For An Autopsy
Comme pour Spite, il n’y aura pas de drapé reprenant l’artwork du dernier album studio Oh What The Future Holds, ni tout simplement le nom et le logo de Fit For An Autopsy. C’est en toute simplicité et avec la batterie de Josean Orta sur le devant de la scène en position centrale que les natifs du New Jersey se présentent à nous à 19h50 pétantes. Quoi de mieux qu’un énorme wall of death pour introduire leur set avec « A Higher Level of Hate », sixième piste de l'excellent dernier opus. Après la demande mimée par le frontman Joe Badolato, le pit s’exécute et dès que les screams de ce dernier et les riffs dissonants de ses compagnons d’armes retentissent entre les murs, tout ce joli petit monde se télescope dans un énorme élan de violence.
Le rythme ne baisse pas d’un iota, et « Black Mammoth » seule rescapée de The Great Collapse, emmène toute la fosse dans un dynamique circle pit lancé du bout des doigts tel un chef d’orchestre par Joe, solidement positionné sur la plateforme longeant la totalité du devant de la scène. Il en est de même pour « Pandora » dont le dernier breakdown voit un wall of death se former par lui même et se transformer rapidement en mosh pour les dernier accords et sessions de blasts. La double de Josean reste de sortie et c’est dans un ultime wall of death encore plus brutal que les précédents que Fit For An Autopsy laisse son public avec les oreilles qui bourdonnent et les épaules légèrement endolories.
Malgré le son de la basse de Peter Spinazola bien trop fort par rapport au chant de Joe ou à l’instrumentale de ses quatre autres compères, le passage de Fit For An Autopsy aura été d’une qualité exceptionnelle. Le soufflé lancé au four par Spite n’est pas retombé, avec de plus en plus de monde présent dans la salle, FFAA aura maintenu la pression et chauffé à blanc les plus énervés d’entre nous pour une suite qui ne nous laissera pas respirer une seule seconde !
Setlist
A Higher Level of Hate
Black Mammoth
Savages
The Sea of Tragic Beasts
Hellions
Pandora
Far From Heaven
Whitechapel
La tension est désormais palpable au sein des premiers rangs de la fosse du Transbordeur. Beaucoup de personnes qui, depuis le début de la soirée, étaient confortablement installées dans la tribune faisant face à la scène se pressent désormais en contrebas de la régie son. Les lumières s’éteignent enfin, plus personnes côté bar et merchandising, l'ensemble du public de la salle lyonnaise est maintenant prêt à la déflagration de violence Whitechapel. C’est avec « I Will Find You », la première piste de leur dernier album studio Kin disponible depuis octobre 2021, que les natifs de Knoxville commencent leur set. En comparaison des deux groupes ayant précédés, cette introduction est relativement calme.
Présente elle aussi sur le dernier opus, « A Bloodsoaked Symphony » lui emboîte le pas et voit le premier wall of death lancé par Phil Bosemean se former. Contrairement à tous les groupes de la soirée, le dernier album studio de Whitechapel ne sera pas le plus représenté au sein de leur setlist. Avec une petite unité de plus, c’est l’exceptionnel The Valley qui remporte de peu cette victoire. D’ailleurs, « We Are One », « Forgiveness Is Weakness » et « Doom Woods », toutes trois délivrées coup sur coup, emportent les suffrages au sein de la fosse. Les circle pits, jumps, pogos et autres slams animent intensivement les refrains et les breakdowns.
Après près d’une heure de violence et de brutalité autant sur scène avec les riffs dissonants de Ben Savage, Zach Householder et Alex Wade que dans le pit avec les mouvements de foule se transformant allègrement en moshsl, Whitechapel compte clôturer son passage avec une sorte de retour aux sources. « Prostatic Fluid Asphyxiation » issue de leur premier album et « This Is Exile » piochée dans le second terminent de façon magistrale le set avec comme accompagnement les derniers slams et stage diving. Le chant de Phil légèrement trop saturé par rapport à l’instrumentale n’aura que peu entaché le passage de Whitechapel qui, on l’espère tous, sera bientôt de retour avec un nouvel album sous le bras.
Setlist
I Will Find You
A Bloodsoaked Symphony
The Saw Is The Law
We Are One
Forgiveness Is Weakness
Doom Woods
End of Flesh
Prostatic Fluid Asphyxiation
This Is Exile
Thy Art Is Murder
Dès que Whitechapel quitte les planches du Transbordeur, nous pouvons découvrir toute l’importance de la scène de Thy Art Is Murder qui va prochainement débarquer sur scène. Cinq portiques reprenant l’arwork morbide et squelettique de Godlike, leur sixième et dernier album studio, le premier réalisé avec leur propre label Human Warfare, entourent la batterie de Jesse Beahler assez haute perchée en plein centre. La plateforme utilisée toute la soirée par les combos précédents court encore et toujours le long du devant de scène. Positionné juste derrière se trouve le pied de micro portant la croix inversée de l’antéchrist utilisé par Tyler Miller, remplaçant CJ McMahon évincé du groupe depuis la sortie de Godlike.
Le quintet australien se fait attendre. C’est avec un peu plus de vingt minutes de retard sur l’horaire prévu que Jesse vient s’installer confortablement derrière ses fûts, suivit de près par ses quatre compères. Tout ce beau petit monde arrive sur la bande son de "We Like The Party ! (The Vengabus)", chanson pop datant de 1998 des Vengaboys, en totale contre-pied avec le deathcore puissant et brutal qui va suivre. De grosses attentes couraient autour du récent remplacement du charismatique CJ McMahon par le frontman d’Aversions Crown en la personne de Tyler Miller. C’est avec une veste tactique et donc une promesse de guerre totale dans le pit que celui-ci entre en scène en dernier.
Un peu moins de la moitié de la setlist de Thy Art Is Murder est dédiée au dernier opus Godlike. Un excellent drum solo lance les débats avant un « Destroyer Of Dreams » qui souffle tout sur son passage dans un énorme wall of death. L’enchaînement de « Blood Throne », « Join Me In Armageddon » et « Bermuda » ponctué de nombreux slams se termine en apothéose avec la totalité de la fosse accroupie avant un gigantesque pogo dès le breakdown passé tandis que la tribune éclaire la salle grâce à la lumière de ses smartphones. « Godlike », l’exceptionnelle « Keres » et « Everything Unwanted » s’enchainent à une vitesse effrénée aux rythme de la double diabolique de Jesse et les riffs saturés d’Andy et Sean.
Le concert de Thy Art Is Murder a défilé à toute vitesse. Nous n’avons pas eu le droit à une seule seconde de répit. C’est avec en rappel « Reign Of Darkness » issue de Hate et « Puppet Master » tirée de Dear Desolation que Tyler nous livre ses dernières salves de screams plus que convaincantes sous une neige artificielle ayant remplacé les classiques lance-flammes des autres dates de cette tournée européenne. Nous quittons la salle du Transbordeur des étoiles plein le yeux et des bleus plein les épaules, mais surtout avec une grande gratitude envers Garmonbozia et Sounds Like Hell Productions qui nous régalent à chaque dates annoncée !
Setlist :
Destroyer Of Dreams
Slaves Beyond Death
Death Squad Anthem
Make America Hate Again
Blood Throne
Join Me In Armageddon
Bermuda
Human Target
Holy War
The Purest Strain of Hate
Godlike
Keres
Everything Unwanted
Reign of Darkness
Puppet Master
Crédit photos: Roger Chirpaz. Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe.
