Pour ce second jeudi du mois de mars, La SAS Concert et Live Nation France ont joint leurs forces afin de présenter au public lyonnais venu en nombre un magnifique plateau metalcore. C’est au sein de la salle à l’ambiance feutrée de La Rayonne (Villeurbanne) que se sont succédé tour à tour les remuants Japonais de Paledusk, les Australiens de Thornhill, les Californiens de Silent Planet et enfin, Polaris dont le retour était tant attendu depuis l’an dernier. Retour sur cette soirée metalcore lyonnaise pas comme les autres.
Paledusk
Décidément, il ne fallait pas arriver en retard à la salle de La Rayonne ce jeudi soir. Défiant les nombreux bouchons habituels de la périphérie lyonnaise nous pénétrons dans l’enceinte villeurbannaise alors que Paledusk foule déjà les planches. Heureusement pour nous, le quatuor japonais vient tout juste de terminer la reprise de « Lose Yourself » d’Eminem. Entre les deux premières pistes qui lancent de main de maître cette belle soirée metalcore lyonnaise, nous découvrons brièvement le backdrop du groupe : un véritable pêlemêle japonisant coloré qui n'est pas sans nous rappeler l’artwork de leur dernier EP Palehell, disponible depuis le 21 février dernier.
La majeure partie de la setlist de ce soir est justement composée de trois pistes issues de ce dernier EP. Alors que Daisuke arbore fièrement sur sa guitare un drapeau français estampillé du logo du groupe, un wall of death prend forme dès les premières notes de « Tranquilo ! » avant qu’un mosh puissant ne prenne rapidement la suite. Après une brève demande de réglage du retour son en direction de la console de la part de Kaito, la fosse s’anime de la même manière avec l’enchaînement direct de « Palehell » après les gros jumps et pogos de « BBB ».
Pas l’ombre d’Hideyoshi ou encore de Masato (Coldrain) à l’horizon, mais qu'à cela ne tienne, Paledusk jouera quand même « Slay !! » et « Rumble ». Résultat des courses : le pit reprend en chant clair les refrains avant de gentiment se bagarrer sous les samples et les énormes breakdowns saturés qui composent chacune des deux pistes. Après un ultime circle pit se transformant rapidement en pogo général, Paledusk quitte la scène avec un set détonnant ayant chauffé le public lyonnais à blanc. S’étant présenté à deux reprises à Paris par le passé, le combo d’electro-metalcore japonais marque les esprits de la capitale des Gaules, laissant derrière lui un pit ravagé mais fin prêt pour les trois autres combos qui vont suivre.
Tracklist
Lose Yourself
Area PD
Black Ice
Tranquilo !
Slay !!
BBB
Palehell
Rumble
Thornhill
C’est avec dix petites minutes de retard que les lumières s’éteignent sur les derniers roadies qui s’affairent pour installer en temps record la scène de Thornhill. « Careless Whisper », la chanson signée George Michael et Wham !, résonne en total décalage avec le thème principal de la soirée. Dès que les lumières se rallument, ce sont les gros samples introductifs de « Views From The Sun » qui résonnent avec une énorme intensité. Ben Maida est le premier à rentrer sur scène et se place bien confortablement derrière ses fûts, rapidement suivi par ses trois compères. Levant le pied de micro à bout de bras, Jacob Charlton ferme la marche et sonne finalement la charge du pit avec son alternance de chant clair et de scream rocailleux. En résulte un énorme circle pit d’entrée.
Issue elle aussi de leur premier album studio The Dark Pool, « Coven » suit directement. D’une manière générale, la rythmique est beaucoup plus mid-tempo en comparaison de celle de Paledusk qui les a précédés avec brio. Ethan McCann et Nick Sjogen sont beaucoup moins mobiles sur scène mais les riffs saturés et dissonant qu’ils assènent lors des breakdowns sont dévastateurs dans la fosse. Les jumps et pogos s’enchainent à vitesse grand V. Le set se divise équitablement entre The Dark Pool et Heroine avec pour seule séparation le tout nouveau single « Obsession » sorti en ligne le mois précédent.
C’est d’ailleurs avec un enchaînement composé de « Leather Wings », « Raw » et « Casanova » que le quatuor australien nous présente son dernier effort studio. Entre deux sessions de chant mélodique repris en cœur avec la totalité de la salle, Jacob n’a de cesse d’haranguer le pit l’animant par de grosse sessions de jumps ou de horns up. Sentant la fin arriver, la fosse se sépare d’elle même en deux lors de l’ultime breakdown de « Casanova » pour le second wall of death de la soirée qui aura littéralement tout retourné sur son passage. Pour clôturer le set , Thornhill lance « Where We Go When We Die », Jacob empruntant ses plus beaux growls et screams pour les breakdows de la pistes qui se révéleront dévastateurs. Les Australien peuvent partir avec le goût du travail achevé sous les ovations de l’assistance.
Tracklist
Careless Whisper
Views From The Sun
Coven
Obsession
Leather Wings
Raw
Casanova
Where We Go When We Die
Silent Planet
À l’inverse de Thornhill, Silent Planet déploie un grand backdrop blanc qui servira, tout au long du set du quatuor américain, à projeter les clips vidéo de chacune des pistes jouées apportant une dimension graphique supplémentaire à leur son. Pour leur toute première fois en terres lyonnaises, les Californiens lancent les hostilités avec « Lights Off The Lost Coast », la piste introductive de leur dernier album studio Superboom disponible depuis le 3 novembre dernier chez Solid State Records. C’est d’ailleurs à cet opus qu’est pratiquement entièrement dédié la totalité du set du soir. Calqué trait pour trait sur le début de Superboom, « Offworlder » et « Collider » se succèdent.
Garett Russel commence « Panopticon » dos à la fosse avec ses premiers screams se muant en de puissants growls lors de l’énorme breakdown final voyant naître les tout premiers slams et stage divings de la soirée. Juste avant «Panic Room», la seule rescapée d’Everything Was Sound, Silent Planet reproduit à l’identique de leur dernier opus l’enchaînement « Euphoria », « Dreamwalker » et « Antimatter ». Les slams et les stage divings sont de plus en plus nombreux rendant le travail des roadies et de la sécurité légèrement plus animé. « Dreamwalker » sort toutefois du lot avec un son beaucoup plus typé metalcore que les autres mais aussi et surtout grâce à l’énorme wall of death lancé pendant l’ultime breakdown.
Il en sera de même pour « Anunnaki » où, cette fois-ci, le wall of death sera à l’initiative de Garett en communion totale avec son auditoire. «:Signal : » est une belle mise en valeur du talent d’Alex Camarena derrière ses fûts mais surtout avec sa double. Les beatblasts claquent et un circle pit voit naturellement le jour. Garett décide enfin de quitter son sweatshirt pour la der des der avec « Trilogy ». C’est avec un final dévastateur dans le pit que Silent Planet laisse les restes de la fosse à Polaris. La température est montée d’un coup, l’alternance du son groove et core aura eu raison des plus valeureux d’entre nous. La pause sera courte mais salvatrice.
Tracklist
Lights Off The Lost Coast
Offworlder
Collider
Panopticon
Euphoria
Dreamwalker
Antimatter
Panic Room
:Signal :
Anunnaki
Trilogy
Polaris
Le moment tant attendu de la soirée est maintenant arrivé. Absent suite à la tragique disparition de leur lead guitariste Ryan Siew lors de la venue de Motionless In White, Lorna Shore et The Amity Affliction le 20 juin dernier au Transbordeur, Polaris s’était promis de revenir rapidement à Lyon. Dès la sortie de l’affiche de ce Fatalism European Tour 2024, tous les coreux de la région avaient coché la date du 14 mars à leurs agenda et se sont rendu en masse à La Rayonne de Villeurbanne. Témoignant de l’amour des Lyonnais pour le combo natif de Sydney, le concert du soir a rapidement affiché sold-out.
Pressés de nous présenter sur scène leur dernier né Fatalism, l’immense backdrop arbore fièrement l’artwork de la pochette estampillé du logo du groupe australien. En s’attardant sur les détails de la scène, nous pouvons remarquer un hommage touchant et dicret à la fois avec la présence des initiales de Ryan Siew dans un cœur sur la grosse casse blanche de Daniel Furnari. « Harbinger » a la lourde tache d’ouvrir le bal. Jamie Hails se présente d’abord seul sur les planches de La Rayonne a capella avant que tous ses compagnons n'entrent en scène et nous balancent en pleine face tout la puissance de leurs riffs et blasts. Véritable marque de fabrique de Polaris, l’alternance chant clair mélodique / screams surpuissants se voit amplifiée par la participation active aux chœurs de Jake Steinhausser.
Tout comme sur leur dernier opus studio en date, le single fédérateur « Nightmare » prend la suite avec les refrains chantés repris en chœurs par la quasi totalité de la salle. Les premiers slams et stage divings du set commencent, Jamie apportant son aide à bout de bras à la plupart afin de monter en toute sécurité sur les devants de la scène, le tout avec un sourire jusqu’aux oreilles. Le premier circle pit du set des Australiens est à mettre au compte d’« Hypermania » la première représentante de leur second opus The Death Of Me. Juste avant une introduction en dream solo, Daniel quitte le haut dans une atmosphère incandescente. Les premières notes de « Lucid » résonnent et les plus puristes de Polaris d’entre nous se pressent déjà au premiers rangs pour participer à l’immense pogo se formant au rythme des coups violents répétés sur les cymbales.
Pour ce premier show en tête d'affiche à Lyon, Polaris a la volonté de bien faire les choses et c’est sans aucune difficulté que Jamie arrive à séparer la fosse en deux jusqu’à la console pour le plus gros wall of death de la soirée qui s’abat sur le breakdown de « All Of This Is Fleeting ». Il en sera de même à deux reprises pour « Landmine » qui suit avec en bonus le plus gros circle pit du soir bien préparé en amont par le frontman véritablement déchaîné. Au milieu de toute cette violence, « Martyr (Waves) », à la lueur de tous les smartphone de la salle, plonge tout le public dans l’émotion tout comme l’hommage à Ryan si tragiquement disparu l’année dernière. Jamie termine en pleurs face à la grosse caisse de Daniel la main posée sur les initiales de son ami à jamais avec eux.
Juste avant le dernier titre, Jamie appelle sa petite sœur en Facetime et lui souhaite un joyeux anniversaire avec toute l’assemblée. Après ce petit moment prêtant à sourire, Daniel, dans un français quasi parfait, expose tout son amour pour la France mais surtout la ville de Lyon où il a passé la majeure partie de son adolescence pour ses études. Après avoir présenté sur scène sa sœur de cœur, il se replace bien confortablement derrière ses fûts pour « The Remedy ». Très fédératrice dans le refrain mais aussi dans la violence, cette dernière se termine par une pluie de slams et stage divings donnant énormément de boulot à Jamie mais aussi la sécurité. Après une heure et demie de show, Polaris quitte la scène lyonnaise avec le goût du travail achevé. Il nous tarde de les revoir !
Tracklist
Harbinger
Nightmare
Hypermania
With Regards
Lucid
All Of This Is Fleeting
Landmine
Overflow
Martyr (Waves)
Parasites
Disspate
Masochist
Inhumane
Pray For Rain
The Remedy
Crédit photos : Enzo Cirillo (FB, Insta) pour Metal Rock et Romaric Lacroix pour Pozzo Live