Carnifex (+ Revocation + Aborted + Vexed) à La Machine – 27.03.24

Ce mercredi 27 mars, Garmonbozia avait préparé une petite soirée "déclinaison du death metal" à la Machine du Moulin Rouge, et offrait à un public ravi et motivé l'enchainement violent de Vexed, Aborted, Revocation et Carnifex pour l'unique date en France du Necromanteum Tour. Retour sur cette tuerie musicale qui a littéralement brisé des nuques et des tympans.

Vexed

La soirée débute avec ponctualité à 18h30, et c'est Vexed, jeune formation anglaise adepte de deathcore, qui ouvre le bal, 3 heures avant la tête d'affiche Carnifex. Il est tôt, le public est un peu froid, tout le monde n'est pas encore arrivé, mais dès le premier morceau, Megan Target, la chanteuse et les trois larrons (Jay Bacon à la guitare, Willem Mason-Geraghty à la batterie, et exceptionnellement, pour cette tournée, Meyrick de la Fuente à la basse) savent communiquer une énergie propice à l'agitation du pit.

Des riffs bien lourds, de la basse en veux tu en voilà, fortement aidée par la 8 cordes de Jay Bacon, un dynamisme et une gestuelle irréprochable, dès le troisième morceau, le public s'est échauffé comme il faut, et fait honneur à la qualité du set. La chanteuse nous offre un beau panel de voix, du chant clair et très bien placé au growl le plus agressif, qu'elle nous montrera aussi puissant, même sans micro ! Pour son tout premier passage en France, Vexed a assuré et a su chauffer la foule pour la suite de la soirée.

Setlist Vexed : 

X my <3 (Hope to die)
Lay down your flowers
Hideous
Nepotism

Aborted

Les derniers visuels d'Aborted sont déployés sur scène, d'après les excellents artworks de Dan Goldsworthy et la conséquence est réjouissante : Vault of Horrors, dernière tuerie du groupe sortie il y a 15 jours, sera abordée par la formation ce soir. Et puis ça commence. Sven (on l'a reconnu) arrive sur scène, devant un public averti (vu le nombre de t-shirts d'Aborted dans le pit) et prêt à être chauffé à blanc, il porte un masque de Billy la marionnette (Saw) et chevauche un tricycle pour enfant. Courte introduction d'ambiance permettant aux musiciens d'entrer en scène, puis c'est parti, sans préliminaires, avec "Retrogore" et "Cadaverous Banquet", tous les deux issus de Retrogore.

Pas de ménagement envisagé, Ken Bedene la mitraillette n'a prévu aucune pause dans son blast meurtrier, et Sven de Caluwé sait se faire le frontman chauffeur de foules, qui a en plus l'avantage ce soir de parler le français, et de pouvoir invectiver son public dans la langue de Molière en plus de growler comme un dingue.

S'ensuivent cinq titres de Vault of Horrors, pendant lesquels, comme le veut la tradition Aborted, le public est invité à monter sur scène, et à y faire... n'importe quoi. Pas de basse sur scène, mais les deux guitaristes Ian Jekellis et Daníel Máni Konráðsson assurent avec lourdeur et précision, laissant fleurir et contraster ça et là les solos techniques. Un super set très dynamique, qui démolit des têtes (plus que la sauce piment vendue à la table de merch du groupe, pas si forte que ça), qui sent bon la sueur et le brutal, qui respire les monstres et la violence. C'est un public pantelant et ruisselant qui attend maintenant la suite de la soirée avec Revocation et Carnifex.

Setlist Aborted

Retrogore
Cadaverous Banquet
Bathos
Dreadbringer
Condemned to Rot
Brotherhood of Sleep
Death Cult
Insect Politics
Threading on Vermillion Deception
The Saw and the Carnage Done

Revocation

Difficile de succéder à Aborted, pourrait-on croire, le public semble bien froid soudain, ou épuisé, qui sait, lorsque les trois Américains de Revocation débarquent sur scène. Il ne leur faudra qu'un seul morceau pour remettre une pièce dans la Machine et relancer le pit comme il se doit. Un seul morceau pour faire comprendre à tous à quel point violence et technique savent se combiner chez ce trio qui fait beaucoup de bruit.

Léger bémol cependant, concernant le réglage son du growl de David Davidson, qui passe un peu à l'as comparé à la puissance musicale du groupe. Dommage, parce que de la puissance, on va en avoir : le batteur Ash Pearson frappe très fort et offre une variété de rythmes incroyable, joue avec les breaks et les variations, déconstruit puis reconstruit à l'extrême.

La basse de Brett Bamberger est lourde et brutale et sublime à merveille la technique incroyable de la guitare de David Davidson, qui nous aligne des solos de dingue, introduisant un groove fort bienvenu dans toute cette bestialité.  Une excellente présence scénique ne laisse aucun répit aux furieux de la fosse, entre démonstrations instrumentales, petite visite du diable himself sur la scène, et autres oeillades arrogantes. Revocation, bientôt 25 ans de carrière, envoie ce soir un condensé de leur thrash death des dix dernières années, avec quand même une grande place pour les meilleurs titres de leur dernier album Netherheaven.

Setlist Revocation

Diabolical Majesty
Nihilistic Violence
The Outer Ones
Madness Opus
Teratogenesis
Lessons in Occult Theft
Godforsaken
Of Unworldly Origin

Carnifex

Voici déjà le dernier set, et pas des moindres, puisque c'est Carnifex qui prend place devant un parterre de fans déjà conquis, qui n'en peuvent littéralement plus d'attendre leur brutale coqueluche. Dès les premières notes jouées par ce club des cinq de l'extrême death metal, ça attaque sévère et le public réagit au quart de tour, s'agitant, pogotant et hurlant sur les blast furieux et les growls impressionnants de Scott Lewis. Shawn Cameron martyrise savamment le cardio de chacun à la batterie, et réussit le tour de force de ralentir à l'extrême les rythmes effrénés en les décomposant comme charogne au soleil, installant une tension malsaine qui aboutira à des explosions soudaines, si propres au deathcore.

Un deathcore bien plus pregnant au cours de ce live d'ailleurs, que sur leur dernier album Necromanteum. Les synthés mélodiques et les choeurs laissent la place à des basses trés fortes et à des breakdowns bien maîtrisés par le combo américain. Le son est irréprochable, les deux guitares se renvoient solo et lead avec brio, et Fred Calderon écrase sans pitié les petits coeurs sous la semelle de sa basse diabolique.  Les appels du chanteur au circle pit sont incessants, et ça marche ! Dix circle pits, ça déca-pite, le public est en furie, porté par l'énergie du groupe, leur plaisir manifeste d'être là, et leur technique du show et du brutal.

"Lie to Myself" est scandé par les fans ainsi que "Drown me in Blood", de bons vieux classiques qui s'insèrent parfaitement entre les nouveaux morceaux. Les slams perdurent pendant tout le show, le headbang à minima est de mise, Carnifex a mis le bouillon à une Machine du Moulin Rouge déjà bien énervée. Pari gagné pour la seule date française de cette tournée du death extrême, Paris se lèvera jeudi avec de bons torticolis.

Setlist Carnifex

Dark Days
Pray for Peace
Necromanteum
Hell Chose Me
Torn in Two
Heaven and Hell All at Once
Lie to My Face
Infinite Night Terror
Dark Heart Ceremony
Drown Me in Blood
Hatred and Slaughter
Slit Wrist Savior

Photos : Acta Infernalis Toute reproduction interdite sans autorisation.



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