PLANE R FEST 2024 : un samedi pluvieux, mais heureux

Pas de répit pour les festivaliers qui reviennent tout juste du Hellfest, puisque le 5 et 6 juillet dernier, le Plane R Fest était de retour à Montcul, proche de Lyon, pour sa onzième édition. Nous vous proposons de revenir sur la journée du samedi, où de gros noms se sont partagés l’affiche : Eluveitie, Rise Of The Northstar ou encore Ko Ko Mo.

 

Le Plane R Fest est un petit festival à taille humaine, avec seulement deux scènes l’une à côté de l’autre, nommées « Terminal 1 et 2 », avec des stands de merch artistes à gauche de celles-ci et un coin Merchandising officiel à droite, où des boutiques de créateurs et autres goodies sont disponibles à la vente. Niveau restauration, les festivaliers ont le choix entre un food truck, l'offre du festival (burgers viande ou burgers végétariens, ratatouille…) et un bar. Cela fait plaisir de se retrouver dans un évènement plus convivial, après les gros festivals comme le Hellfest.

L’affiche de ce deuxième jour est très alléchante, et la journée commence tôt avec Bakü. Le groupe originaire de Valence joue sur le Terminal 2 (comprendre la petite scène) et déjà une poignée de personnes s’amasse devant. Les français débarquent sur scène habillés tout en noir, un style qui correspond bien à la musique qu’ils délivrent. Le post-metal ambiant des morceaux « Opposite I » et « Opposite II » s’intègre parfaitement à la grisaille du jour. Les fans écoutent attentivement et sont plutôt réceptifs.

Nous nous dirigeons maintenant vers le Terminal 1 où les gagnants du tremplin prennent possession des lieux. En effet, Animalize, groupe de la région, est prêt à en découdre. Nous les avions déjà découverts l’année dernière lorsqu’ils avaient assuré la première partie d’Hammerfall au Ninkasi à Lyon, puis dans une petite salle à Dijon, L’Univers, quelques mois plus tard. En guise de décor, un panneau avec le logo du groupe au dessus de la batterie. Les tenues des quatre acolytes font mouche, rappelant la meilleure époque du glam rock. Animalize enchaîne les titres accrocheurs, très heavy metal, et d’ailleurs, la voix du chanteur Niels Coyote Bang rappelle un peu celle de Bruce Dickinson. Le groupe joue ses morceaux les plus populaires : « Samouraï de l’univers », « Pigs from Outer Space » ou encore « Charognard ». Le public adhère, et c’est d’ailleurs pendant ce set que l’on assiste au premier circle pit de la journée.

Changement de style sur l’autre scène. On accueille maintenant Ashen, que l’on a eu l’occasion de découvrir en première partie de LANDMVRKS en 2022, puis plus récemment en ouverture de Motionless In White au Transbordeur en juin 2023. Originaires de Paris, les musiciens sont déjà bien connus de la scène metal moderne. Dès les premières notes d’ « Angel », on a déjà envie de bouger tant le refrain est évocateur. Les sonorités metalcore aux touches électro sont d’une justesse remarquable, et la voix de Clément Richard impeccable. Dans la fosse, ça se bouscule sur les morceaux puissants « Chimera », « Desire » et même sur le tout nouveau « Sacrifice », sorti il y a quelques jours. Niels Tozer et Antoine Zimmer assurent parfaitement à la guitare, que ce soit au niveau des mélodies ou de la rythmique, le groupe n’a rien à envier aux plus gros. Même Thibaud Poully (basse), est une vraie pile électrique, et chacun demande aux fans, qui connaissent les paroles, de taper dans les mains. On assiste aussi à un wall of death à la fin du set, alors que le chanteur descend de scène pour venir chanter proche de la barrière. Ashen est définitivement un groupe à suivre dans les prochaines années.

Sans répit (puisque les concerts s’enchaînent avec une pause de cinq minutes), retournons sur la grande scène pour voir les héroïnes du jour : HANABIE. Les Japonaises sont incontestablement les plus attendues ce soir, à en croire le nombre de t-shirts à leur effigie dans le public. Tout devant, des fans brandissent des pancartes pour les musiciennes, qui arrivent chacune leur tour sur scène. Les hurlements ne se font pas attendre. Tenues et maquillage kawaii ultra colorés, on pourrait s’attendre à un show de k-pop si l’on jugeait seulement le style vestimentaire. Mais il n’en est rien, puisque dès l’intro avec « O-TA-KU », HANABIE. déchaîne les passions. Yukina (chanteuse principale) lâche des growls dignes de ce nom, et ses camarades la suivent avec brio. Les titres les plus connus comme « NEET GAME » ou « GIRL’S TALK » sont absolument incroyables en live, et malgré la pluie qui s’abat sur le festival, les fans dansent et entament des mosh pits. De grosses gouttes tombent, et la chanteuse Yukina ne cesse de dire « Vous avez l’air épiques » en anglais. Avec « Warning!! » ou « ghost mania », les Japonaises enchainent les morceaux avec assurance. Joie et bonne humeur sont les maître-mots de ce set ultra surprenant, dans le bon sens du terme. À la fin, Yukina brandit un drapeau français et remercie chaleureusement le public. Sans aucun doute un des meilleurs concerts de la journée. HANABIE. est le groupe montant de la scène hardcore japonaise, et on comprend pourquoi.

Les concerts s’enchaînent tellement rapidement que l’on préfère faire des pauses pour mieux appréhender les shows. De plus, la pluie battante ne rend pas les choses faciles, chacun essayant de profiter au mieux sous son poncho. Nous nous retrouvons donc devant la grande scène pour KO KO MO, le duo rock le plus seventies du jour. La musique du groupe, aussi déjantée que ses membres, fait effet rapidement. « Non Essential Man », « Technicolor Life » ou encore « Need Some Mo’ » font bouger les festivaliers courageux, même si la pluie s’est heureusement un peu calmée. Warren Mutton, au chant, déroule sans accroc ses parties vocales rock psychédéliques, tandis que Kevin K20 à la batterie, effectue le spectacle en se levant plusieurs fois, demandant aux fans d’applaudir en rythme. Le moment phare intervient quand le groupe demande à son auditoire de chanter, puisque tout le monde connaît « Personal Jesus ». Une belle reprise de Depeche Mode, entonnée par tous les festivaliers. Alors que KO KO MO termine son set, le groupe annonce qu’il est en train de préparer son dernier album, et veut jouer le nouveau single « Zebra ». Un titre aux inspirations The Black Keys qui clôture un set d’une qualité irréprochable.

Il est 21 heures et les têtes d’affiche approchent. C’est Eluveitie qui suit, et les fans sont venus en nombre. Cela fait toujours du bien de voir les Suisses, puisque leur folk metal est très populaire. « Exile of the Gods », « Nil », puis « Epona » en guise d’introduction fait déjà le travail : on est plongé dans une ambiance Fairy Tail dès le début du set. Chrigel Glanzmann, le fondateur et le seul encore présent depuis 2002, délivre son chant puissant, tout comme Fabienne Erni, qui n’est pas en reste. L’ambiance monte d’un cran quand « A Rose For Epona » commence, puisque le morceau, l’un des plus connus du groupe, mélange des sonorités appréciées des fans et un refrain propice à être chanté par toute une fosse. On notera aussi « L’appel des Montagnes », chanté en français, qui est toujours plutôt sympathique à entendre. Ategnatos, le dernier album du groupe, est bien représenté avec quatre titres (« Ambiramus », « Breathe », « Deathwalker » et le morceau éponyme). La violoniste Carmen Busch a ses instants de gloire au devant de la scène, mais lorsqu’elle ne joue pas, elle se place en fond. Les guitaristes Jonas Wolf et Rafael Salzmann, ainsi que le bassiste Kay Brem, assurent leurs parties en essayant au maximum d’intégrer le public. C’est avec la fameuse « Inis Mona » qu’Eluveitie clôt son set d’une heure dix, sous une standing ovation.

Rise Of The Northstar sont les suivants sur le Terminal 1. On peut déjà dire que le décor est bien travaillé : on se croirait au Japon, avec le sakura au-dessus de la batterie et les lanternes illuminées. A l’instar d’HANABIE, les membres de ROTNS entrent en scène les uns après les autres, acclamés par les fans. Bien sûr, c’est l’occasion pour les Français de jouer les titres de leur dernier album Showdown, sorti en avril 2023. Avec « The Anthem », « Showdown » et « Third Strike », le groupe offre une belle entrée en matière, et le public est très réceptif à la musique bien lourde du groupe, savant mélange entre gros hardcore et thrash à la Slayer. C'est l'occasion de découvrir le nouveau bassiste, Yoru, remplaçant Fabien Lahaye (écarté suite à des accusations de violences conjugales) . « One Love » récolte les faveurs de la foule, où tout le monde reprend le refrain en chœur. « Here Comes the Boom » n’est pas mal non plus, avec ses rythmiques saccadées. Vithia, au chant, fait le travail, même si le son de son micro est un peu bas comparé aux autres instruments. Toujours très en mouvement sur scène, ROTNS délivre un belle prestation, entre anciens morceaux bien connus et nouveaux titres efficaces. Mention spéciale à « Again and Again » qui fait toujours son petit effet en live.

 

Ainsi s'achève une belle journée au Plane R Fest, et même si la pluie s’est invitée, les festivaliers ont eu quelques instants de répits. Avec tous ces groupes français au programme, il est clair que la scène locale n’a rien à envier aux autres pointures du genre.

Photos : Florentine Pautet - toute reproduction interdite sans l'accord de la photographe



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...