[Hellfest 2024] Vendredi 28 juin : Du grand show, de la virtuosité, et un peu de politique

Hellfest - Vendredi 28 Juin 2024

Après une première journée bien chargée, nous sommes de retour pour le deuxième jour du festival avec au programme encore de nombreux groupes à voir. Une journée qui fait la part belle aux guitaristes (les jeunes prodiges de Polyphia et le légendaire Tom Morello), ainsi qu'aux groupes de prog (Karnivool et Pain of Salvation). Mais c'est aussi et surtout une journée qui promet en termes de show, d'ambiance et de grosse production avec les têtes d'affiche de la journée. Il y'a en effet de quoi faire entre les inévitables Steel Panther, les rockeurs français de Shaka Ponk, la TA du soir Machine Head (un des top-shows du festival !) ou encore l'electro-rock énervé des cultissimes The Prodigy. En outre, ce vendredi a aussi vu de nombreuses prestations militantes qui sont devenues tout de même de plus en plus rares sur le festival. Un beau programme en perspective donc.

Nos concerts du vendredi 28 juin : 

Crédit photo : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Black Rainbows - Valley - 14h20

Par Antoine_D,

Il n'y a certainement pas meilleure scène que la Valley pour aller gambader le midi ou en début d'après-midi. La nouvelle Valley récemment décalée à côté de la Warzone a en effet ce côté un peu rock et désertique. Une direction artistique des plus réussies, d'autant plus mise en valeur à cette heure de la journée. Au programme aujourd'hui, le trio italien Black Rainbows, un groupe qui fête déjà ses 17 ans d'existence et une deuxième venue après la performance de 2018.

Pour la petite histoire, c'est un groupe que le rédacteur de cet article avait découvert en collège alors qu'il commençait à écouter du rock, notamment grâce à la chanson "Behind The Line" et son riff super efficace. Il avait donc particulièrement hâte d'écouter ne serait-ce que pour ce côté un peu nostalgique.

Malheureusement, pas de "Behind The Line", mais un stoner de qualité se marie avec des sonorités bluesy, hard rock et même psychédélique, ce qui rend l'ensemble très mélodique et vraiment très agréable à écouter. Sous la chaleur, le public semble apprécier la performance des trois Italiens dans une ambiance assez tranquille et bon enfant.

Le leader guitariste et chanteur Gabriele Fiori nous rappelle les bons vieux classiques du hard-rock. Avec un stylé résolument vintage et sa Gibson SG rouge, le chanteur nous fait rentrer dans son ambiance psyché et mélodique. On pense notamment au titre du récent album Superskull, "Fire in the Sky" ou encore "Superhero Dopeproof".

Le groupe en profite également pour jouer des classiques de l'album Holy Moon de 2014 comme "The Hunter", ou surtout "Black to Comm". Cette dernière est particulièrement marquante, et son riff d'intro n'est pas sans rappeler une petite influence de "My Generations" de The Who. Le riff est immédiatement suivi par une ligne de basse percutante et des percussions dynamiques.

Sur ce même morceau, on adore le moment un peu plus silencieux où le guitariste joue de manière plus étouffée. Ce qui laisse seulement le doux son de la basse du nouveau bassiste Edoardo ''mancio' Mancini et de la batterie de  Filippo Ragazzoni. Un moment fort qui permet aussi au groupe de créer une connexion encore plus forte avec les spectateurs. Le chanteur glisse alors ses "Comm'On" emblématiques.

Le show passe finalement vite et alors qu'il arrive à sa fin et fait passer un très bon moment. Black Rainbows est définitivement une machine à riffs psyché et bien punchy. Et nous avons déjà hâte de le revoir !

While She Sleeps - Mainstage 2 - 14h20

Par Jérémy C,

Après avoir mis le feu coup sur coup au Transbordeur de Lyon le 24 juin dernier et à La Laiterie de Strasbourg le lendemain en compagnie de Bury Tomorrow, Erra et Make Them Suffer, le groupe de metalcore While She Sleeps s’apprête à retourner au charbon sur la Mainstage 2 du Hellfest en ce début d’après-midi torride. Comme pour Landmvrks présent la veille sur la même scène, la batterie d’Adam Savage est haut perchée sur un mur d’amplis Marshall. Un scène simple et efficace (comme pour les concerts en salle des quatre Britanniques d’ailleurs). Seul l’artwork de Self Hell, dernier album studio en date, apparaît fièrement sur l’immense backdrop qui habille la totalité du fond de scène.

Sans introduction aucune et sans fioriture, Lawrence Taylor et ses trois comparses arrivent ensemble sur scène. Dès les premiers riffs et blasts de « RAINBOWS », les lance-flammes s’enclenchent, la guerre totale en fosse commence. Les slams pleuvent sur le breakdown tandis que Loz, en pleine communion avec les premiers rangs, se présente sur l’avancée de scène centrale. Malgré tous ses efforts, son chant screamé se noie dans le son de l’instrumentale malheureusement trop saturé. Il faudra attendre la fin de « SLEEPS SOCIETY » pour que les lignes de basse d‘Aaran Mckenzie sonnent moins fort et que l’on puisse profiter un maximum du véritable spectacle que nous propose WSS cet après-midi.

Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Dès « YOU ARE ALL YOU NEED » Loz sépare une première fois la fosse en deux, Aaran lui emboîte le pas un peu plus tard pour deux énormes walls of death qui marqueront les esprits et surtout les clavicules des participants. Alors qu'il demande à la sécurité de laisser monter les plus valeureux sur l’avancée, de nombreux slams et stage divings animent fortement « Silence Speaks » durant laquelle l’assemblée remplace magnifiquement Olie Syke. Sean Long fait tinter ses accords dissonants, véritables marqueurs de « TO THE FLOWERS », montrant toute l’étendue de son talent.

Pas de « Four Walls » pour clôturer le set mais un convainquant « SYSTEMATIC » marqué par un ultime jump massif du pit. Le passage de While She Sleeps s’achève au bout de 40 minutes intenses. En si peu de temps la bande à Loz aura transformé la fosse en véritable fournaise. On en aurait bien pris un peu plus en rab, pas vous ?

Setlist

RAINBOWS
YOU ARE ALL YOU NEED
SELF HELL
SLEEPS SOCIETY
ANTI-SOCIAL
Silence Speaks
TO THE FLOWERS
SYSTEMATIC

Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Karnivool - Mainstage 1  - 15h05

Par Antoine_D,

La journée se poursuit avec un groupe qui vient de loin. Il s'agit des Australiens de Karnivool, qui jouent un rock-prog, malgré des petites touches de metal. Un groupe créé en 1997, qui a donc de la bouteille. Il n’a d’ailleurs pas été autant critiqué pour sa présence sur la programmation que d’autres têtes d’affiche tout aussi hard-rock (Foo Fighters, Queens Of The Stone Age). Mais évidemment, c’est un groupe peut-être un peu moins connu et un peu plus atmosphérique et spécialisé. Ce qui fait forcément moins parler et dérange donc moins. D’ailleurs il n’est pas passé tant que ça en France (une dizaine de dates au total), c’était donc une opportunité à ne pas rater. 

S’il fait très chaud et que le soleil frappe sous les Mainstages, les Australiens offrent une bouffée d’air frais. La sérénité et l’ambiance très positive qui se dégagent de la prestation tant sur scène sont très agréables. Dès le premier morceau “All It Takes”, on est comme absorbé par le mélange entre des mélodies accrocheuses et des riffs puissants. Les deux guitaristes Andrew Goddard et Mark Hosking font particulièrement bien le job. Bien sûr il y a toujours ces rythmes syncopés typiques des groupes de rock et metal progressif, toujours très apprécié par les spécialistes du genre.

Crédit Photo : Sara Jisr @GroovyMochi

La première partie du set est assez berçante, on est comme apaisé par la musique atmosphérique proposée et la voix assez aiguë du chanteur Ian. Bien que charismatique, sur scène, sa voix n’est pas forcément mise en avant dans le mix. Elle s’accorde plutôt en harmonie avec la partie instrumentale. Il faut vraiment attendre le dernier tiers du set pour commencer à avoir des riffs un peu plus heavy, comme celui de “Roquefort”. Ce riff laisse place cependant à des refrains plus rock et mélodiques, mais qui sont loin de nous déplaire. Dans le public, s’agite un drapeau australien, preuve de la l‘internationalisation du festival. Les festivaliers croisés viennent en effet de partout dans le monde (Amérique du Sud, Océanie ou encore Asie). 

Le show se termine avec deux grands classiques du répertoire du groupe. “Themata” retrouve un peu le côté metal prog d'un groupe comme Tool. Sans oublier une petite touche orientale dans les riffs, qui fait son effet. Mais c’est "New Day" qui suscite la plus forte réaction du public.  A raison car c'est sûrement LE morceau du groupe. Ce titre tant attendu réveille un auditoire peut-être un peu trop apaisé jusque-là. Avec sa progression bien marquée, il monte parfaitement en puissance jusqu'à un moment culminant où l'on sent que 'ça décolle'. Mention spéciale aux premiers riffs de guitare et au delay (écho) particulièrement efficaces. Le guitariste Mark termine d'ailleurs une partie de cette chanson assis sur la scène, pour faire ses tappings avant le final (peut-être est-il aussi touché un peu par la chaleur). 

À l'approche du final, "It’s a New Day" est repris en chœur par le public et Ian, tandis que la batterie, la basse et les riffs de guitare résonnent en totale harmonie pour clore le morceau. Un très bon moment, mais un set beaucoup trop court (à peine 40 bonnes minutes) pour un groupe quand même spécialiste de son genre.

Setlist :

All It Takes
Goliath
Simple Boy
Set Fire to the Hive
Roquefort
Themata
New Day

Lofofora - 15h50 - Mainstage 2

Par Jérémy C,

« On est Lofofora, on est un groupe de rock alternatif, c’est ce qui est écrit sur le programme. On est des anarchistes islamo-gauchistes et on vous emmerde. » C’est par ces mots un tant soit peu provocateurs qu’avant toute chose Reuno s’adresse à l’assemblée. Dès le début, le décor est planté. Il faut dire que le dimanche qui approche marquera le premier tour des élections législatives. Durant tout le set de Lofo les messages politisés passeront en boucle tels que « Le racisme n’est pas une opinion » ou même le marquant « Nique le R-Haine ». Jusqu’à présent aucun message de prise de position politique n’avait été délivré sur scène, rendant ce Hellfest le seul îlot de quiétude en France actuellement. Reuno et ses comparses seront les premier et pas les derniers.

Côté musique, il faut le relever, la prestation de Lofofora est impeccable. Pas une fausse note pour le combo parisien qui ponce la scène française depuis maintenant 35 ans. Le poids des années n’a pas d’emprise sur le charismatique Reuno qui navigue sur la quasi totalité de la scène du Mainstage 2. « Les choses qui nous dérangent » ainsi que « Le fond et la forme » seront celles le plus reprises par le pit. « La Machette », la dernière en date mettant en scène la LFFR s’intègre parfaitement à la setlist. Pas de fausse note pour Daniel Descieux et Phil Curty, toutefois un petit peu plus statiques que le frontman. Bien installé derrière ses fûts, Vincent délivre des blasts et coup de double pédale puissants et percutants à la fois.

L’événement le plus marquant du passage de Lofofora reste l’apparition fumigène à la main de deux militantes Femen sur scène arborant le message « MeToo c’est nous, l’enfer c’est vous ! » juste avant l’interprétation de « Macho blues ». Pas sûr que l’organisation du festival ai été tenue au courant, ni de la pertinence de comparaison qui suit avec Disneyland d’ailleurs... Enfin et avant de clôturer le set avec « Justice pour tous », Reuno lâchera une ultime balle perdue : « On espère que vous avez aimé dépenser 350 balles pour voir Shaka Ponk. Ils font une tournée écologique avec huit semi-remorques, c’est trop bien ! ». Là encore, pas sûr que les intéressés aient apprécié, ni la plupart des festivaliers d’ailleurs...

Setlist :

La chute
Les gens
Bonne guerre
Les seigneurs
Les choses qui nous dérangent
Macho blues
La Machette
Le fond et la forme
Les sirènes
L’oeuf
Justice pour tous

Crédit Photo : @Denis Adam

Klone & Stinky - Entre l'Altar et la Warzone - 16h

Par Antoine_D,

Il y'avait beaucoup à voir encore ce vendredi. Et ce qui fait une des forces du Hellfest c'est de parfois ne pas savoir quoi aller voir entre les différents groupes qui jouent simultanément. Alors qu'il est bientôt 16h, nous passons devant la tente de l'Altar. Si cela semble être une bonne idée d'aller voir KLONE, la tâche s'annonce compliquée car la tente est complètement comble à cette heure. Il est même difficile de se déplacer tant la zone grouille de monde, alors qu'il est encore tôt. Pourtant, même de loin, il est plaisant de passer une petite demi heure à écouter les compositions riches et variées des rockeurs progressifs français.

Venu pour défendre leur album Meanwhile, on est forcément déçu de ne pas les avoir vus d'un peu plus près, mais en même temps très contents de voir le public répondre présent avec un accueil plus que mérité. De l'avis de quelques festivaliers présents sur place, le concert a vraiment beaucoup plus. Alors, foncez-vite les découvrir si ce n'est pas déjà fait.

Dans un tout autre registre, nous nous dirigeons ensuite vers la Warzone. Un de ses avantages est de pouvoir se poser tranquillement sur une colline avec de l'herbe artificielle qui surplombe la scène . C'est dans cette configuration que nous découvrons la performance de Stinky, un groupe de punk-hardcore nantais qui fait donc office de régional de l'étape. Il envoie bien, on passe un bon moment avec un groupe qui a vraiment tous les codes du genre, même quand on a moins l'habitude d'écouter ce style.

Le dynamisme du groupe est particulièrement notable, tout comme celui de son chanteur. En plus d'être super contents d'être ici, ils ont aussi un fort message à faire passer. En effet le chanteur transgenre profite de son set pour porter un message fort de soutien à la communauté trans. C'est d'ailleurs un set on ne peut plus engagé sur le sujet. "La transphobie n'est pas un opinion", affirme Clair. On ne peut qu'approuver de telle prise de position. D'autant que le Hellfest a déjà accueilli des groupes avec des membres trans. On peut penser par exemple à Life of Agony (2022), groupe culte de metal alternatif, ou encore les punk de Against Me! (2014). Devant partir couvrir un autre concert, nous ne verrons pas la fin du set, mais il a nous a particulièrement plu.

Crédit photo : @Denis Adam

Polyphia - Mainstage 1  - 18h45

Polyphia au Hellfest 2024 : Les prodiges de la guitare moderne en action

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Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Kanonenfiber - Temple  - 18h45

Par Jérémy C,

En même temps que Polyphia, joue sous la Temple un groupe vraiment pas comme les autres. Le projet solo du Bavarois Noise (un musicien qui garde l’anonymat) était pourtant encore inconnu il y a quelques années. Kanonenfiber (traduire par “Poudre à canon”) a depuis connu un succès grandissant avec la sortie de son album Menschenmühle, puis d’autres EPs. C’est d’ailleurs avec la chanson éponyme (mais tiré de l'EP de 2024) que débute le concert dans une ambiance martiale et black-metal.

Kanonenfiber a investi ce soir la tente pour nous proposer une prestation avec une scénographie à la Rammstein. Des canons, des flammes et surtout du bon black-metal pour un show détonnant. En effet, c’est cagoulés et dans des tenues de soldat de la Première Guerre mondiale que les Allemands performent sur scène.

Crédit photo : Denis Adam

A l’image de Sabaton (mais dans un autre registre musical), les textes des chansons sont d’ailleurs tirés de vrais témoignages historiques de la Grande Guerre en hommage aux victimes. Le public, bien qu’un peu surpris à la vue de groupe, semble apprécier ce show qui mêle spectaculaire et black metal. La symbolique est d’ailleurs forte, car c’est Arte, une chaîne franco-allemande, et symbole de l’amitié entre les deux pays, qui diffuse le set sur internet.

Le concert se conclut en fanfare avec “Yankee Division”, chanson sur laquelle le chanteur enlève sa cagoule pour dévoiler un masque en forme de crâne de squelette. Noise est ensuite de retour sur scène accompagné d’un lance-flammes, dans la pure tradition du metal allemand à la Rammstein. Kanonenfiber réussit d’ailleurs à faire faire un wall of death au public, prouesse rare pour un groupe de black ! Il faudra suivre de près la progression ces Allemands, après cette prestation vraiment hors-norme. Même si on peut penser que le genre du groupe un peu plus extrême que Rammstein le rendra peut être plus “niche” que son homologue.

Setlist

Menschenmühle
Dicke Berta
Die Schlacht bei Tannenberg
Der Füsilier I
Grabenlied
Kampf und Sturm
Die Havarie
The Yankee Division March

Steel Panther - Mainstage 2  - 19h40

Par Jérémy C,

En totale contradiction avec les revendications Femen exposées lors du set de Lofofora, c’est au tour des Steel Panther d’envahir la Mainstage 2 avec leur glam metal au sens de la provocation clairement affiché. La scène est simple, pas de gros déballage excentrique comme la majorité des groupes de glam américains. Il faudra chercher et trouver ce petit peps dans les tenues de Ralph Saenz et ses trois compères. Le backdrop arbore fièrement l’arwork de la pochette de On the Prowl, leur tout dernier effort studio. Seuls rescapés du lineup originel, le frontman ainsi que le guitariste Russ Parrish entrent en scène, suivis de près par le bassiste Joe Lester et le batteur Darren Leader.

Issue de leur toute première galette Feel The Steel, « Eyes of a Panther » ouvre le bal de la dérision. Les riffs de Russ sont chirurgicaux avec, sur chacune des pistes d’ailleurs, un énorme solo en guise d’ultime break. La voix de Ralph n’est pas vacillante pour un sou, d’une clarté et d’une puissance sur les refrains vraiment hallucinante. Après un speech entre Ralph et Russ jugé un peu trop long par certains d’entre nous, « Tomorow Night » prend la suite. La basse de Joe bien que discrète apporte tout son groove tandis que les percussions de Darren rythment parfaitement ce hit issue de Balls Out. C’est d’ailleurs sur un titre issu de cet opus que se produit une invasion sur scène de filles du public dont la plupart sont torse nu, le tout devant les yeux ébahis du public. « C’mon French nichons » lancera d’ailleurs Ralph avant d’interpréter parfaitement « 17 Girls in a Row ». Quelques échanges buccaux plus tard, tout ce petit monde sera évacué pendant « Death to All but Metal ».

Comme tout set de Steel Panther se doit de commencer par « Eyes of a Panther », c’est évidement par la comique « Gloryhole » que se termine celui-ci. C’est avec des paroles et surtout une attitude très second degré comme on les aime que Steel Panther a réussi sa mission : nous mettre la banane pendant cette lourde période de trouble politique. Du fun, du sexe mais surtout du rock’n’roll !

Setlist :

Eyes of a Panther
Tomorrow Night
Asian Hooker
Friends With Benefits
Just Like Tiger Woods
1987
Weenie Ride
Community Property
17 Girls in a Row
Death to All but Metal
Gloryhole

Tom Morello - Mainstage 1 - 20h45

 Tom Morello au Hellfest 2024 : Une performance engagée et explosive

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Crédit Photo : Denis Adam

Shaka Ponk - Mainstage 2 - 22h00

Shaka Ponk, les Français ont-ils montré qu'ils avaient leur place au Hellfest ?

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Crédit photo : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Machine Head - Mainstage 1 - 23h15

Machine Head au Hellfest 2024 : La déflagration

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Crédit photos : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Pain Of Salvation - Altar - 23h55

Par Antoine_D,

Alors que la majorité des festivaliers se rassemble devant la scène principale pour voir Machine Head, une petite minorité de passionnés se dirige vers la scène Altar pour assister au concert de Pain of Salvation. Il est rare que cette scène accueille du metal progressif, ce qui rend l'événement d'autant plus spécial. Ce concert est particulièrement attendu car le groupe suédois se produit très peu depuis 2022, son dernier concert ayant eu lieu en février 2024 aux Pays-Bas. Sa dernière apparition en France remonte à 2019, et depuis, il n'a donné que quelques concerts, y compris une petite tournée aux États-Unis.

Pain of Salvation, dirigé par le charismatique Daniel Gildenlöw, s'est réuni spécialement pour ce set au Hellfest. Cependant, le début du concert est retardé d'une dizaine de minutes en raison de problèmes techniques. Lorsque le groupe monte enfin sur scène, il est accueilli par des acclamations triomphales des fans, prêts pour une immersion dans le metal progressif mélancolique et planant qui caractérise sa musique.

Dès les premières notes, un problème persiste : la guitare de Daniel Gildenlöw ne fonctionne pas correctement. Malgré cette difficulté, le chanteur parvient à gérer son chant tout en essayant de résoudre le problème de son instrument, un défi stressant pour tout musicien. Heureusement, ce souci technique ne dure que quelques chansons. Lorsque sa guitare se remet à fonctionner, le public réagit avec enthousiasme, rendant ce moment presque comique. Le reste du concert se déroule sans encombre. Les musiciens, bien que relativement statiques sur scène, démontrent une concentration intense et une maîtrise de leur prestation, offrant aux spectateurs une expérience musicale riche et immersive.

Pain Of Salvation, Live Hellfest 2017

Pain of Salvation est connu pour ses compositions complexes et émotionnelles, mélangeant des éléments de rock progressif, de metal et de musique expérimentale. Ses albums explorent des thèmes profonds et personnels, souvent inspirés par les expériences et les réflexions de Daniel Gildenlöw. Il a traversé des épreuves marquantes, notamment sa bataille contre une maladie grave en 2014, qui l'a profondément influencé et a renforcé la profondeur émotionnelle de ses compositions. Ce que le concert au Hellfest permet aux fans de redécouvrir, le tout sublimé par une base musicale très metal prog.

On est particulièrement ravi d'entendre "Meaningless". Sur cette chanson, Daniel nous déclare d'ailleurs de manière très amicale, que c'est sûrement une de ses chansons qu'il préfère jouer en live. Et cela malgré le fait que ce soit Ragnar Zolberg, un ancien membre regretté par de nombreux fans, qui l'ait écrite. En tout cas, le chanteur et son groupe semblent vraiment heureux d'être là, concentré à partager leur musique avec le public.

On retient de ce set aussi le moment où tous les musiciens se retrouvent avec des masques de chiens sur le très bon "Panther". Ou encore ces moments remplis de bon riffs de metal progressif, mais aussi et surtout d'émotions et de mélancolie comme sur "On a Tuesday". Ce moment au Hellfest restera certainement gravé dans la mémoire des fans qui ont pu assister à ce moment.

Et d’ailleurs en bonus, Vikram Shankar a prolongé le plaisir du concert en nous jouant à l’aéroport sur un piano quelques notes de « On a Tuesday ». Le claviériste nous a d’ailleurs confié après le concert avoir été très ému de jouer pour la première fois « Beyond The Pale » de l’album Remedy Lane. En effet, il y a dix ans, Vikram, alors simple fan du groupe, avait été marqué à vie par un concert de Pain Of Salvation aux États-Unis, durant lequel cet album avait été joué en entier.

Setlist

Accelerator
Reasons
Meaningless
Wait
Used
Panther
Restless Boy
On a Tuesday
Beyond the Pale

The Prodigy - Mainstage 2 - 00h50

Par Antoine_D,

Il est tard mais cela n'a pas l'air de démotiver un public encore très présent sur le site du festival. En point d'orgue de la journée, un groupe inhabituel au festival et qui va transformer le festival en rave party géante. Car oui le combo pionnier The Prodigy va faire la fermeture des Mainstages ce soir et nous rappeler pourquoi il est un groupe culte de la wave électronique britannique des années 90/2000.

Les festivaliers qui l'ont déjà vu nous confirment cependant que le show a quelque chose de différent sans le leader chanteur et défunt Keith Flint. En effet, si ses chants sont bien présents, ce n'est que par les sons enregistrés. Pourtant, il y a bien quelque chose d'un peu mythique à entendre les premiers sons bien electro-rock de "Breathe",  "Omen" ou encore "Firestarter". Et on ne boude pas notre plaisir, qui semble partagé par de nombreux festivaliers.

Pour garder une dynamique, les chansons n'ont pas la même durée que sur les albums, et ne durent que deux ou trois minutes à chaque fois. Le groupe alterne à chaque fois entre les moments très dynamiques drum & bass, qui rendent le mosh pit particulièrement agité, et des moments plus planants. Ce qui permet de reprendre ses esprits pour remonter ensuite en puissance vers des breakdowns et des profondes basses très satisfaisantes. Et que dire des lumières stroboscopiques qui ajoutent à l'atmosphère frénétique et électrique de ce soir.

On est en train de vivre littéralement une vraie performance live, avec des musiciens qui semblent possédés. Un peu caché dans son coin, en maitre de cérémonie, Keith Palmer aussi connu sous le nom de scène Maxim Reality, met l'ambiance. Tel un vaudou moderne, il chauffe le public et chante de manière bien agressive sur certains morceaux. D'ailleurs quand "Voodoo People" commence, accompagné de son light-show rouge infernal, l'immersion est bien à son paroxysme.

Crédit photo : Sara Jisr / @GroovyMochi 

Liam Howlet, le producteur et compositeur du groupe, est placé en retrait de la scène. Entouré de son équipement et de ses synthés, cela lui permet de se concentrer sur la manipulation des sons et des effets, ainsi que d'assurer la fluidité du show. Mention spéciale au guitariste/bassiste  (qui intervient seulement en live) Rob Hollyday. Il est vraiment transformé sur scène. Il y a sur scène chez lui comme quelque chose d'un Trent Reznor ou un Marilyn Manson (artiste pour qui il a d'ailleurs été le guitariste). On pourrait même parler d'une forme de transcendance, à la limite un peu malsaine chez cet artiste. Et cela apporte quelque chose de très spécial au show.

Certes les backing-track enregistrées des morceaux sont très présentes.  Mais plus qu'un simple groupe d'électro, les instruments de The Prodigy apportent musicalement des petites touches live très appréciables (par la batterie ou la basse/guitare). Le son de la guitare est parfois même très rock/metal à certains moments comme sur "Voodoo People, "Their Law ou "Invaders Must Die". Au contraire, des morceaux sont quant à eux plus dubstep/electro comme sur "Light Up The Sky", "Roadblox", ou encore 'No Good (Start the Dance) ". En y pensant, le son de The Prodigy, est finalement assez proche de l'esprit punk : bien énervé, provocateur, et contestataire.

Avec une telle ambiance mise ce soir par The Prodigy, le Hellfest prouve encore que les groupes d'électro-rock peuvent très bien avoir leur place sur le festival. D'ailleurs quand le final arrive "We Live Forever", ce titre porte une énergie inépuisable. Un véritable point culminant du set porté par le chant enragé de Maxim Reality. Devant la scène, c'est carrément ce qu'on pourrait appeler une ambiance de fête chaotique (contrôlée tout de même!). Et si ce n'était pas ça qui résumait finalement l'ambiance générale du festival ?

Setlist

Breathe
Omen
Spitfire
Firestarter
Roadblox
Voodoo People
Light Up the Sky
No Good (Start the Dance)
Poison
Get Your Fight On
Their Law
Smack My Bitch Up
Take Me to the Hospital

Invaders Must Die
We Live Forever
Out of Space

Crédit photo : Sara Jisr @GroovyMochi

Ce vendredi a donc tenu toutes ses promesses, avec en point d'orgue le show spectaculaire et pyrotechnique de Machine Head. Et pour les plus courageux qui n'en avaient pas encore assez, le fest s'est transformé en rave party géante avec le concert de The Prodigy jusqu'à la fermeture ! Il donc est temps de clore cette journée du vendredi pour reprendre des forces et attaquer celle du samedi, une journée, qui sera sûrement une de celles où nous avons fait le plus de belles découvertes musicales.

Rédaction : Antoine_D, Jérémy C
Photos : Sara Jisr / @GroovyMochi, Denis Adam / @d.adam.photography

Toute reproduction interdite sans l'autorisation des photographes.



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