Chelsea Wolfe - Samedi 29 juin – Valley – 19h35
Un des concerts qu’on attend particulièrement est sans aucun doute celui de de l’Américaine Chelsea Wolfe. Surtout après la sortie de son dernier album en début d’année She Reaches Out To She Reaches Out To She. Un album très ambiant que de nombreux fans considèrent déjà comme un des plus réussis de sa carrière. Pour ceux qui ne connaissent pas, Chelsea Wolfe, c’est une sorte de mélange entre rock-folk gothique, indus, drone, ou encore electro-ambiant. C'est parti pour un set en totale immersion.
Chelsea Wolfe arrive sur scène entourée de ses musiciens vêtus de noir. Avec un look sobre de sorcière des ténèbres moderne, la Californienne débute son show avec le premier morceau de son dernier album “Whispers In The Echo Chamber”. Le public est alors directement immergé dans cette ambiance dark rock ambiante, bercé par le chant enchanteur et les murmures parlés mystérieux de Chelsea. Les nappes électroniques viennent alors ajouter une couche sonore immersive, pendant que les basses bien profondes vibrent à travers la foule. La chanson monte alors en puissance jusqu’à un riff de guitare final particulièrement classe et d’inspiration un peu black metal. Notons aussi que les écrans ne sont alors pas utilisés lors du set.
L’atmosphère du concert est littéralement envoûtante alors qu’arrive le classique “Feral Love”. La chanson débute avec une mélodie envoûtante, rapidement accompagnée par des éléments électroniques / indus omniprésents. Soulignons notamment le rôle de la batterie électronique (et l’influence du jeu de la batteuse Jess Gowrie). On est encore marqué par la basse grondante, et surtout le chant de Chelsea qui alterne entre différents registres. Et que dire du moment incroyable de la partie finale où la chanteuse monte très haut dans les aigus et nous offre un moment particulièrement cathartique.
Le show se poursuit, et notamment avec “Tunnel Lights”, une chanson introspective de l’artiste californienne. On apprécie alors ces touches de piano mélancoliques. Et on est même happé par cette montée finale très électro-ambiante, voire même un peu trip-hop du morceau.
Le show continue et prend une autre dimension lorsqu’il commence à pleuvoir de plus en plus fort. C’est à ce moment que Chelsea Wolfe prend sa guitare électrique (qu’elle gardera jusqu’à la fin du set) pour nous jouer “16 psyche”, une autre pépite de son répertoire qui flirte avec un son plus à la Deftones. Le jeu de lumière est alors vraiment impressionnant, un peu stroboscopique avec une sorte de lune lumineuse en arrière-plan de la scène. En revanche, les écrans ne sont pas utilisés de tout le concert.
Le set passe alors dans sa deuxième partie durant laquelle Chelsea propose des chansons plus anciennes tirées de ses albums Hiss Spun (2017) et Abyss (2016). La musique est alors plus doom-metal avec des guitares encore plus saturées qu’au début. Un point d’orgue est d’ailleurs la partie de guitares saturées de “After The Fall”, qui sonnent encore plus épiques sous la pluie. Chelsea Wolfe s’accorde d’ailleurs quelques moments plus tard une coupe de vin dans un verre au design à la fois médiéval et modernisé. Ce qui va d’très bien avec le personnage.
Il se passe un peu plus tard un moment inattendu sur la scène de la Valley. En effet, l'auditoire assiste au retour sur scène de la chanteuse de Konvent, Rikke Emilie. Cette dernière avait joué avec son groupe danois 100% féminin de death-doom sur la Valley un peu plus tôt dans la journée. Sa prestation a été vraiment très impressionnante à voir, et nous ne saurions que vous recommander d’aller écouter. La chanteuse blonde accompagne alors Chelsea Wolfe sur la chanson "Vex" et fait la démonstration de ses growls si sombres et si intenses. Un moment de partage joli à voir. Ces partages de scène entre artistes n'ont d'ailleurs pas été si fréquents que cela sur le festival.
A la suite de cette chanson, Chelsea reprend la main avec le single de son dernier album “Dusk”, marqué par un solo de guitare poignant et une atmosphère toujours aussi envoutante. La chanteuse termine finalement le set avec une guitare électro-acoustique sur son classique “Flatlands”, une chanson beaucoup plus folk, mélancolique et très introspective. Ce titre nous fait dire qu'on retrouve en Chelsea Wolfe un peu de Lana Del Rey. Même si bien sûr, la chanteuse californienne est évidemment encore plus sombre que la star de la pop américaine. Sur ce dernier morceau, la pluie s’arrête, comme si Chelsea avait d’une certaine manière réussi à contrôler les éléments.
La chanteuse, jusque-là assez discrète, remercie alors chaleureusement son public. Les festivaliers ont beau être bien trempés, ils n'ont pas perdu une seule goutte de cette performance si immersive. Un set hors du temps qu’il ne fallait certainement pas rater sur cette édition.
Setlist
Whispers in the Echo Chamber
Feral Love
House of Self‐Undoing
Everything Turns Blue
Tunnel Lights
16 Psyche
The Culling
Carrion Flowers
After the Fall
Vex
Dusk
Flatlands
Crédit photos : Sara Jisr/@GroovyMochi
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