Que se passe-t il donc dans le sud de la France et la scène musicale s’y porte-t elle bien ? Très bien merci ! on connaissait déjà HOLOPHONICS, CAFE BERTRAND, MEPHISTO ou encore BLUE PARANOIA, voici, dans un registre bien différent, les POST TRAUMA MARICAHIS, originaires d’Arles. Le groupe s’est formé en 2003 et n’a cessé de bosser depuis. Formé de 4 amis aux personnalités bien affirmées, les postro ont sorti leur première démo « anonymes par vocation » en 2006. Il était donc plus que temps de découvrir plus en profondeur ce groupe qui est venu nous rendre visite au Klub à l’occasion du TNT de juillet dernier.
Le crew officie dans un registre hardcore/métal avec un chat rappé. Cela étant dit, on est bien loin d’un PLEYMO et autre ENHANCER, les influences étant davantage à chercher du côté de SEPULTURA, BIOHAZARD ou LOFOFORA, sans oublier toute la première vague néo-métal. Petit tour d’horizon de ce 4 titres : ça démarre avec comète, un arpège très mélodique, le texte et la rythmique qui viennent calmement se greffer par-dessus, avant que ça ne monte, et avant que ça ne pète carrément. Ces gars-là ont la rage et la déversent sans complexes. C’est putain d’efficace, agressif mais pas extrême et bien groovy. Quel plaisir de retrouver cette vibe des années 90 qui a été complètement déformée par la suite !
Ca enchaîne avec tribunal, du même tonneau, avec l’ajout bienvenu de scratchs hip-hop. ST est une pile électrique au chant, et sait balancer d’excellents textes de façon personnelle, même s’il n’est pas toujours évident de suivre son débit. Sur ici-bas, le groupe laisse parler l’émotion et se fait plus subtil tout en restant énergique. Il faut dire que les postros ont une valeur à laquelle ils tiennent tout particulièrement, c’est l’authenticité. ST parle de son vécu, et la musique vient accompagner un ressenti vis-à vis de la réalité environnante, de sorte que l’aspect « urbain » ressort très bien (l’atmosphère des villes et banlieurs est très propice au hardcore et au hip-hop). Le bulldozer Mariachis, l’hymne du groupe, vient conclure ce premier jet en écrasant tout sur son passage.
Alors certes, sur cette démo, tout n’est pas parfait, loin s’en faut. Les influences sont encore très (trop) présentes, certains riffs donnent l’impression d’avoir déjà entendus ailleurs, et ST a un débit tel qu’il n’est pas toujours évident de comprendre ce qu’il raconte. Cela étant, étant donné le niveau affiché par le groupe et sa démarche résolument engagée et passionnée, on a hâte d’entendre la suite. D’autant que cette démo commence à dater et que l’album est bientôt prêt, ce sera l’occasion de juger des progrès du combo ! Qui plus est, ces jeunes gens sont très actifs au niveau associatif dans leur région. La sortie du premier album sera donc l’occasion de faire plus ample connaissance avec ce groupe et la dynamique qui s'y rattache, cette chronique était juste un petit rattrapage, on en reparle bientôt !