Il y a des groupes comme ça, qui, même avec persévérance ne trouveront pas la notoriété tant attendue ... Et pourtant, dans le cas des teutons de The Very End, les choses avaient bien débutées. Avec un VS Life encensé par la presse Metal internationale, les spécialistes y voyaient un combo prometteur, la relève du Death mélodique, alors en perte de vitesse. Sorti à l'époque chez Dockyard 1, le groupe n'eut pas la médiatisation suffisante pour créer "le buzz" autour de lui. Mercy & Misery, leur second album sorti l'an dernier, a eu plus de promotion avec notamment un video clip, et surtout, un changement de label : SPV misa sur le combo sans pour autant gagner son pari. A peine un an après ce semi-échec, les allemands remettent le couvert avec son nouveau bébé, Turn Off The World. L'album arrivera t'il à les faire revenir au rang d'espoir qui leur fût donné ?
Et bien, non, mais c'est un petit non. L'album est sorti bien trop vite, et manque un peu de travail, ce qui est d'autant plus dommageable lorsque que l'on se rend compte du potentiel de ce combo. Les bonnes idées ne sont pas suffisamment mises en valeur, et sont noyés par des approximations dans les lignes vocales ("Infidel"), alors que le bougre chante bien, que ce soit dans les parties hurlées ou dans les parties claires. Et pourtant, leur mixture de Death mélodique moderne et de Thrash mélodique a de quoi plaire.
Allemagne oblige, l'instrumentalisation est sans failles. Le tout est ultra-carré, ça joue bien, la production est aux petits oignons. Puissante, claire, sans artifice, ça va droit au but. Le groupe se paie même le luxe d'avoir un invité de marque en la personne de LG Petrov des suédois d'Entombed sur le titre "The Black Fix", le hit de cet album, avec son refrain rageur, et ses solos dévastateurs ...
Comme dit plus haut, des bonnes idées il y en a : passé d'un Melodeath plutôt classique à la Soilwork à un Thrash mélodique proche de ce que peut délivrer Iced Earth, ou encore Squealer sur leurs dernières réalisations respectives. Et à ce titre, des chansons comme "Splinters" ou "Iron Sky" s'en tirent la main haute, tandis que d'autres sont vraiment poussives ("Sixes And Nines", "The Last Mile", "Infidel").
Oscillant entre titres plus agressifs ("Gravity", "The Black Fix", "Orphans Of Emptiness") et morceaux uniquement en voix claires ("Maelstrom Calling", "Dreadnought" et l'excellent "To Feed On Hope"), Turn Off The World est un album suffisamment varié pour ne pas lasser l'auditeur amateur du genre.
Du coup, avec cet album, on se retrouve à avoir un sentiment mitigé. L'album n'est pas mauvais, loin de là, mais il aurait pu être tellement meilleur avec le même travail apporté sur chaque pistes ... The Very End reste, en tous cas, un groupe qui en a sous le pied, mais qui tourne à bas régime. Il va falloir que ça change.
P.S: Un petit 6.5, car enfoncer ce groupe serait de la mauvaise foi pure et dure, et parce qu'ils ont eux mêmes prouvés qu'ils sont capables de mieux.
Axel
