The Devil’s Blood ensanglante le Glazart
Dans le cadre de l’Everlasting Satournalia 2012, les hollandais sont revenus à Paris un an après leur dernier passage au Nouveau Casino. Si aucun album d'eux n’est sorti entretemps, ils ont su proposer un spectacle différent du précédent en gardant la même ambiance mystique. Pour les accompagner, Attic, un groupe de heavy metal allemand qui donnait son premier concert en France.
Attic
C’est à 19h que débarquent les cinq allemands d’Attic, les yeux cernés de maquillage noir et les habits de cuir de sortie. Si cet accoutrement, auquel on ajoute un décor de scène composé de quelques crânes et bouges, peut faire penser à un groupe de black metal, la musique pratiquée est toute autre. Le groupe pratique un heavy metal assez mélodique qui puise ses influences dans la NWOBHM et les danois de Mercyful Fate et King Diamond.
Le chanteur emblématique est d’ailleurs l’influence principale du chanteur Meister Cagliostro, qui fait figure de clone du danois. Enchaînant les screams suraigus et les vocaux macabres dignes d’un narrateur de films d’horreur, le vocaliste ne cache pas son amour pour son idole. Si la maîtrise vocale est bien présente, on pourra regretter le fait que le mix ne le mette pas assez en valeur.
Côté musiciens, la maîtrise instrumentale est également présente avec les guitaristes Katte et Rob qui alternent riffs mélodiques et solos accrocheurs en se passant la balle et les rythmique typiquement heavy metal du batteur Roman et du bassiste Chris.
Si la maîtrise technique est là, le groupe doit encore parfaire son sens du spectacle. En effet, Meister Cagliostro ne semble pas des plus à l’aise avec le public. Si ses remerciements semblent sincères, ses prises de paroles sont limitées. De plus, le groupe laissera quelques instants de vide entre certaines chansons, ce qui casse le rythme du concert.
Pour un premier concert en France, Attic a plutôt réussi son coup, grâce à une imagerie en accord avec le groupe principal et des chansons accrocheuses et bien interprétées. Si le concert était imparfait, le groupe a néanmoins pu convaincre avec les morceaux de son premier album, The Invocation, sorti le 7 décembre.
Setlist :
The Hidden Grave (sur bande)
Funeral In The Woods
Evil Inheritance
Join The Coven
Edlyn
Ghost Of The Orphanage
The Invocation
The Headless Horseman
THE DEVIL'S BLOOD
C’est maintenant au tour des hard rockeurs hollandais de faire leur entrée en matière, autour d’un autel sur lequel reposent crânes noircis, des chandelles et une statuette de faucheuse. Impassibles, les cinq musiciens font leur entrée sur l’intro "Unending Singularity" utilisée sur l’album The Thousandfold Epicentre.
Si la mise en scène est sensiblement similaire que le concert de 2011, avec des musiciens ensanglantés qui ne lâchent pas le moindre mot, la chanteuse Farida Lemouchi qui ne s’anime que lorsqu’elle chante et qui va s’agenouiller devant l’hôtel macabre durant les parties instrumentales, le déroulement du concert est bien différent. En effet, quasiment chacun des huit titres est allongé, laissant ainsi les musiciens exprimer leur talent.
Les chansons sont donc bien modifiées par rapport à leurs versions studio. Si "On the Wings of Gloria" est simplement ralentie, la tubesque "She" est agrémentée d’un pont instrumental planant de toute beauté. La désormais classique "Christ or Cocaine" est présentée dans une version d’un quart d’heure, avec un long final instrumental bien orchestré par Selim Lemouchi, qui n’ennuie pas un instant le public.
Ce dernier, leader du groupe s’affirme de plus en plus dans son rôle, en se déchaînant en beau diable sur le côté droit de la scène, assénant riffs mystérieux et solos mélodiques délicieusement interprétés, aussi bien pendant les chansons que lors de transitions musicales, comme entre "The Madness of Serpents" et "Christ or Cocaine". Le maître de cérémonie a également changé son jeu de scène etse montre plus proche du public, sans jamais prendre la parole, et démontre ainsi un certain charisme.
Côté spectateurs, qui occupent copieusement le Glazart, la musique semble leur provoquer une transe inexplicable. Se mouvant timidement ou franchement, les fans sont happés par les morceaux divinement (ou diaboliquement) interprétés par les six membres du groupe et dégagent une forte énergie de la fosse, en partie due au durcissement de certaines compositions lors de leur adaptation en live.
Les fans sortent de la salle une fois de plus convaincus de la maîtrise scénique des six hollandais. The Devil’s Blood a réussi le pari ardu de relancer l’intérêt de ses concert sans pour autant dénaturer son spectacle et son identité. Un coup de maître de la part d’un groupe qui ne cesse de gravir les échelons.
Setlist :
Unending Singularity (sur bande)
On the Wings of Gloria
Rake Your Nails Across the Firmament
The Heavens Cry Out for the Devil's Blood
House of 10,000 Voices
Die the Death
She
The Madness of Serpents
Christ or Cocaine
Un grand merci à Marilou V. pour les photos.