C'est avec le très sympathique Vidda, guitariste et compositeur du groupe français Manimal, que j'ai passé un petit moment fort intéressant à parler de l'actualité du groupe, du dernier album et de leur tournée d'adieu, mais aussi de Psykup, du metal français et de cassage de dos !
LGRM : Salut Vidda ! Comment ça va en ce mois de décembre ?
Vidda : Le mois de décembre est chargé, on a de bonnes dates, c'est cool. On finit bien avec une jolie tournée, et on est vraiment content de finir comme ça.
Vous avez partagé l'affiche avec Gojira récemment, comment ça s'est passé ?
Oui, c'était le 25 novembre ! Ils nous ont invité à ouvrir pour eux sur une date à Rouen, du coup on s'est bien marrés, c'était vraiment sympa de leur part. Il y avait un monde pas possible bien sûr, Gojira font cartons plein en ce moment. Enfin, en ce moment... Ca fait un moment quand même maintenant ! Il y a Joe qui est venu chanter avec nous sur un morceau de l'album où il faisait un guest (NDLR : le premier album Eros & Thanatos), c'était vraiment bien.
Alors bien sûr on a tous entendu parler de ton départ de Manimal, ce qui a déclenché l'arrêt du groupe.
Disons que c'est moi qui gère le groupe, je l'ai monté avec Ju et un pote, et c'est vrai que c'est moi qui était le moteur déjà au niveau de la composition, mais aussi au niveau de l'organisation et tout. C'est toujours bien quand il y a quelqu'un qui drive dans un groupe de toute façon, et forcément si cette personne là décide d'arrêter, derrière c'est très compliqué, c'est plus le même groupe presque. Donc il valait mieux arrêter.
Du coup, ta décision est vraiment définitive ?
Ah, oui oui ! Ma décision est définitive, bien sûr ! Hé oui sinon ça ne veut rien dire *rires*
Beaucoup de personnes sont tristes et aimeraient te faire changer d'avis. On a vu ça avec le groupe facebook Manimal Sheperd.
Ca j'y suis pour rien *rires* mais ça me fait marrer ! J'apprécie beaucoup, c'est vraiment marrant, mais si c'était ça qui me ferait changer d'avis, je n'aurais pas beaucoup de convictions ! Alors forcément, je ne te dis pas que (je ne sais pas, je te dis n'importe quoi) dans cinq ou six ans, avec leurs conneries, ils me disent comme pour Psykup, si un jour on veut refaire un album, pourquoi pas, ça fait marrer et tout ça. Mais bon, ce que je voulais arrêter, c'est le côté soutenu du groupe, c'est à dire l'actualité, tout le temps plein de choses à faire, courir... Je fatiguais quoi. Alors voilà, si dans cinq ou six ans ils me disent « ouai on fait un disque pour se marrer ! », je ne dis pas que je dirais non, mais ce n'est pas dans cet esprit là. J'arrête vraiment pour faire autre chose, pour prendre de l'air et tout ça.
Du coup, qu'est-ce que tu nous réserve comme projets, que ce soit musical ou pas ?
J'ai toujours eu plein de groupes, donc je continue toujours mes groupes à côté, que ce soit du jazz, de la fanfare, du rock, plein de choses. Par contre, je remonterais un groupe de métal, ça c'est sûr et certain. Je ne resterais jamais sans groupe de métal.
Ah, ça c'est une bonne nouvelle !
Ecoute, je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle, mais pour moi oui c'est obligé, je ne pourrais pas vivre sans avoir au moins un groupe de métal. J'adore ça, je ne pourrais pas m'en passer, ça me manquerait trop. Je verrais suivant les inspirations, les gens que je croise et comment les choses se passent si jamais il y a une opportunité sympa à faire du métal.
On va parler un peu du dernier album, Multiplicity. Est-ce que tu peux m'expliquer un peu plus en détail ta vision du concept ?
Alors le concept, c'est au niveau des textes. C'est Julien, le chanteur, qui a créé cet album comme ça. Il adore écrire des concepts, ça a d'ailleurs toujours été ça dans Manimal, et je trouve ça bien d'ailleurs, c'est super bien d'avoir un chanteur qui arrive avec tout un concept et ses textes.
Ici, chaque titre est un prénom, donc chaque titre correspond à la personnalité de quelqu'un, et donc d'une situation donnée où chacun réagit avec sa propre personnalité. Ca traite des problèmes comme l'alcool, la religion, l'amitié, et il y a tout le temps un personnage qui représente cette personnalité là si tu veux. D'où la pochette qui est un mix de ces dix personnes là ! C'est rare d'avoir des concepts comme ça, c'est plaisant.
Du coup, il y avait un message caché il me semble, All in my head c'est bien ça ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Oui, mais alors le petit problème c'est qu'il y avait dix titres à la base sur l'album, et à cause d'une histoire de timing, on n'a pas eu le temps de finir le dixième, donc on s'est dit tant pis, on en met que neuf. Du coup, le délire de phrase caché avec des mots surlignés et tout ça, il a fallu qu'il retravaille le truc pour que ça tombe juste. Ceci dit, le morceau manquant, on l'a en version maquette et on se disait qu'un jour pour rigoler on pourrait le mettre sur internet. Bon, la qualité n'est pas formidable, c'est fait vite fait juste pour avoir une idée, mais bon. On pourra mettre le morceau en ligne, ça n'empêche pas. Surtout que le groupe il arrête, donc on ne se tire pas une balle dans le pied en faisant ça.
Alors évidemment j'ai acheté l'album sur internet... Il s'avère que je connais le groupe depuis le début, avec la chanson Take Me du premier album. C'est un morceau qui m'avait choqué, ou plutôt marqué quand j'étais jeune.
Ah merci, c'est gentil ! Alors Take Me c'était même la première chanson de notre démo quatre tires, et ensuite c'est le morceau qui ouvre le premier album effectivement, Eros & Thanatos. C'est exactement l'effet que l'on voulait faire ! C'est à dire, cette intro très rapide où l'on ne comprend rien avec Ju qui crie très fort, c'était vraiment ce que l'on voulait faire. Commencer un album comme ça, ça nous faisait marrer !
C'est réussi ! Par contre, concernant Multiplicity, j'ai été un peu déçu par le packaging. On avec l'habitude de toujours avoir de beaux digipacks...
Je vais t'expliquer pourquoi. En fait, moi j'ai décidé d'arrêter le groupe, ça remonte à bien avant que l'enregistrement de l'album se fasse. Du coup, l'album ne devait pas sortir du tout ! Ma décision, c'était que j'arrête et que l'album ne sorte pas. Après, on s'est vu avec les autres et ils m'ont dit effectivement que c'est complètement con : on a passé un an et demi à le composer, on a enregistré des maquettes plusieurs fois pour être sûr de nous et tout. Alors j'ai dit oui, c'est vrai, on le fait et on l'enregistre, mais pour une sortie numérique uniquement ! De nos jours, on peut dire que quasiment tout le monde peut acheter et achète en digital. Après, ils m'ont quand même tannées pour quand même sortir une petite quantité de cd pressés pour la promo, pour les true fans, ceux qui veulent l'objet. Sauf que l'on n'était pas labelisés ! On devait avoir un label normalement, mais si le groupe n'arrêtait pas. Aucun intérêt pour un label de signer un groupe qui va arrêter. Donc on l'a fait en tant que auto-production. Petit budget, donc pas payé par un label qui te fait des avances et tout, donc on ne pouvait pas sortir un digipack ou un crystal, c'était vachement cher. On a donc opté pour cette solution de vingt cd version promo, comme ça l'album existe quand même physiquement. Effectivement, c'est un peu light, je te l'accorde. C'est dommage.
C'est dommage oui, mais bon comme j'ai dit dans ma chronique, finalement l'album est une tuerie !
Cool, merci, ça fait plaisir ! Tu sais, avec le temps, je ne regrette pas de l'avoir fait ce disque ! Au début, je me disais bon, allez... Ca me faisait bizarre d'arrêter le groupe et de faire l'album derrière. Mais finalement, je suis très très content, et puis surtout on s'est marrés, parce que tu sais c'est beaucoup de pression de représenter un groupe, les critiques qui sortent et tout ça. Le fait d'avoir arrêté avant, on l'a fait vraiment dans une ambiance super détendue, on s'est marrés pendant tout l'enregistrement. Là sur les dates actuelles, on se marre grave parce qu'on sait que c'est les dernières et qu'il faut en profiter. C'est vraiment génial, donc je ne regrette vraiment pas du tout de l'avoir fait ce disque.
Il me semble que vous cherchiez un label ?
En fait, à une époque on a démarché du très gros label, c'est à dire de l'étranger, c'est pour ça que c'est notre premier disque intégralement en anglais, et on voulait vraiment le sortir gros, costaud et tout ça. On a eu des accroches de plusieurs labels, tout le temps des gens intéressés, tout le temps à nous solliciter, et puis de très longues attentes, ça devenait chiant au bout d'un moment. Les morceaux ils avaient déjà un an et demi et de composition et ils allaient sortir que déjà on les aimera plus. C'était un peu abusé, donc il y a un bon label français qui est Season Of Mist, basé à Marseille, qui est quand même assez costaud, qui nous a dit qu'il le faisait sans problème et avec grand plaisir. On s'est donc dit on fonce avec Season, c'est peut être pas le gros label qu'on avait espéré, mais c'est quand même un bon label. Du coup, on partait sur ça, et si tu veux, moi quand on a été à la signature du contrat, c'est là où j'étais plus sûr de moi. Je me suis dit, je ne me lance pas dans l'aventure si je ne suis pas sûr de moi, si je compte arrêter. Après, tu sais tout ce qui s'en suit.
Du coup, ce n'est pas à cause de toutes ces histoires de label que le groupe s'arrête aujourd'hui ?
Non, pas du tout ! Si j’étais dans la même optique que d’habitude, l'album sortait nationalement et même en Europe. Le label aurait pu le distribuer au monde aussi, avec une tournée derrière parce qu’on a de très bons tourneurs et on aurait fait une tournée beaucoup plus grosse que celle là. J’aurais été très content, même si ce n’était pas ce qu’on visait forcément au départ, mais bon, ça ce n’est pas grave.
Justement, à propos de la tournée d'adieu, comment s'est-elle organisée ? J'étais un peu triste de voir que vous n'êtes pas passé dans l'Est !
Et je suis vraiment désolé *rires*. Je suis vraiment désolé mais si tu veux, on a décidé de faire huit, neuf dates et pas plus. Ca s’est booké sur un groupe qui meurt et qui sort un album auto-produit donc tu vois… Tu ne peux pas miser sur une grosse tournée dans toutes les salles de France. Donc on a essayé de couvrir un beau petit territoire, et on y est arrivé. On est allé dans le Sud-Ouest, dans le Nord-Ouest, on était à Paris, on est allé dans le Nord-Nord aussi, dans le Nord-Pas-de-Calais, tout ça… Un petit peu dans le Sud-Ouest à Avignon… Et donc voila, après c’est vrai qu’avec si peu de dates on ne pouvait pas couvrir le territoire entier, à moins de se taper toutes les dates, comme il y en a qui le font * rires* ! Et donc je suis désolé de ne pas être venu chez toi.
Je me ré-écouterais les disques...
Voilà, c’est déjà ca *rires*.
S'il y a une chose que tu devais retenir de ces huit ou neuf ans de Manimal, qu'est-ce que ce serait ?
Alors une seule, j’en retiens plein… Alors, j’hésite entre le plaisir sur scène d’envoyer avec ses potes, quand le concert se passe bien et que tu es vraiment content d’être là, en gros c’est vraiment des souvenirs monstrueux… Mais j’hésite aussi avec les rigolades, parce que qu’est ce qu’on s’est marrés ! Que ce soit dans le camion… Parce que voila quand tu tournes comme ça, tu passes beaucoup de temps ensemble et tu pètes des câbles, tu te marres et tu rigoles… Notre chanteur il est vraiment très très drôle et tu te pisses de rire ! Donc c’est entre ces deux trucs là que j’hésiterais. Mais bon si j’ai droit à deux, on va dire que je retiens ça : les dates que ça envoi bien et que tout le monde est content, et les rigolades dans ce qu’implique la vie d’un groupe.
C'est un peu l'espoir de beaucoup de jeunes groupes en France, le fait d'organiser une tournée et de trouver des salles, mais c'est de plus en plus compliqué. Qu'est-ce que tu en penses ?
C’est très compliqué, c'est-à-dire qu’il n’y a plus assez de demande par rapport à l’offre. C’est ça le problème. C'est-à-dire les concerts pullulent de partout, alors les gens ils ne peuvent pas aller partout. Donc les gens font leur choix. Et puis tu sais, maintenant avec le mp3 et internet, pour un mec, ton groupe c’est juste un mp3 qu’il écoute de temps en temps à droite à gauche, et si au bout de dix secondes du morceau il accroche pas, tu es zappé complètement très très vite. C’est plus comme avant : quand un album de groupe local sortait, il était soutenu parce que c’était rare. Maintenant, tout le monde sort des disques très facilement. Après il y a la qualité, c'est-à-dire que je reste persuadé quand même que quand tu fais les choses bien, il y a du répondant derrière et il y a de la demande, aussi. Mais nous aussi on est un petit groupe, parce qu'on est tous le compte de quelqu’un ! Mais si tu parlais de groupes plus petits que nous, je pense qu’il faut persister et continuer à travailler. Forcément, ta première tournée, ton premier album, tu galères et tu vends 300 albums, et encore c’est déjà pas mal. Après il faut en faire un deuxième, un troisième, persister… Mais vu que les places se vendent de plus en plus chères, il faut bosser, et aller aux fourneaux encore beaucoup plus qu’avant, pour exister au milieu de tout ça.
J'ai la triste impression qu'il y a quand même beaucoup de groupes qui percent sans pour autant faire de la musique de qualité.
C’est parce que c’est subjectif, c’est-à-dire que c’est ton goût à toi, mais pour plein d’autres gens c’est des groupes géniaux ! Après on ne peut pas demander à l’auditeur d’être mélomane. Toi, moi, on a des oreilles sélectives, on analyse ce qu’on écoute. On peut classer un groupe comme un groupe de métal commun, ou alors un groupe qui fait quelque chose de pas commun, et qui est donc apparemment plus intéressant. La plupart des gens s’en tartinent vraiment la nouille de ça. Ils veulent du métal, que ça envoie de la double, des grosses guitares…Et puis, basta. Est-ce qu’on peut leur reprocher ça ? Je ne sais pas. Moi j’aurai tendance à dire oui, forcément, parce que je suis musicien et qu’il y a plus que « ça envoie ». Mais après, je ne sais pas si c'est dire de quelqu’un qu’il n’est pas bien ou qu’il est bête parce qu’il se contente d’avoir un pauvre riff qui tourne… Pourquoi pas. Moi ça me désole, mais il ne me semble pas que l’on puisse critiquer ça. Tu sais la musique, il y a beaucoup de copinage et tout ca, et il y a beaucoup d’effets de modes. Tu peux retomber aussitôt que tu es monté. Si tu as de beaux potes dans le milieu des labels, des tourneurs, ce sera plus facile. Ca veut dire aussi qu’il faut savoir se vendre. Tu as beau faire de la très bonne musique, si tu ne sais pas te vendre, ça ne marche pas. Après il y a aussi la production du disque : tu as beau avoir de supers morceaux, si ta production sent l’amateurisme à 300 km, tu n'es pas crédible. Ca en fait des paramètres.
Je ne sais pas si tu as entendu parlé ou si tu as vu à la télé les passages de Black Rain et de Rachel (NDLR : la chanteuse metal qui « chante comme un homme ») ?
Aaaaah oui, bien sûr ! J’ai vu tout le monde en parler, alors je me suis dit qu’il fallait que je découvre ça. mais là, on est dans la misère quoi. Mais c'est pas eux la misère ! C’est juste que le jury de l’émission, ils les écoutent, ils ont l’impression d’entendre la 3ème merveille du monde parce que le chanteur chante aigu. Alors que pour moi, ils sont congelés en '82 et on les a sorti du congélateur, on les a mis au micro-onde 2 minutes pour les balancer là dehors ! C’est complètement has-been et ça n’existe même plus. Je ne comprends pas, je ne sais pas… C’est la télé, ils pourraient péter dans le micro se serait pareil je pense ! Et puis il est ridicule l’autre qui a voulu montrer qu’il chantait haut ! Des groupes et des chanteurs comme ça, tu tapes dans une poubelle tu en as dix qui sortent ! Après, l’émission est quand même sur M6. Aux dernières nouvelles, M6 ne passent pas des programme de qualité *rires*. Je ne sais pas, mais personnellement, c’est le fond, c’est la misère, un monde parallèle que je ne veux pas côtoyer *rires*.
Du coup, est-ce que tu penses que les gens s'ouvrent un peu plus au metal, que ce soit dans le bon ou dans le mauvais sens ?
Est-ce que tu parles en général, ou grâce à des groupes comme les autres *** de M6 là ?
Un peu des deux ! Il y a aussi le Hellfest, alors qu'au final on sait bien que les habitants sont contents d'accueillir le festival chaque année.
Oui, c’est le côté médiatique, mais je pense que c’est comme depuis toujours : il y a des musiques que le gens traitent de « rebelles », mais à une époque, la musique de rebelle c'était Elvis Presley quoi ! Ce sont des trucs qui arrivent pour les anciennes générations : « qu’est ce que c’est que ca, c’est horrible ! ». Ca nous arrivera à nous aussi. Mais je pense qu’à force de persister, le métal avec, comme tu dis, le Hellfest, ou le fait que l’on puisse voir de plus en plus à la télé et tout ça, forcément ça montre aux gens que ça existe et que ça intéresse des gens. Ca remplit des salles et ce n’est pas pour rien… Donc les gens s’y intéressent un peu plus, forcément, mais je ne sais pas plus que ça.
Finalement, si on reprend l'exemple de Blackrain, ce n'est pas si mauvais que ça pour le monde du metal, non ?
Alors je me demande si ce n’est pas à double tranchant : si ce n’est pas un côté qui séduit un peu, et un coté qui dit « oh merde, bah si c’est ça le metal... ! ». Ca peut aussi dégoûter les gens, tu vois ce que je veux dire ? « Si c’est ça le métal, je ne risque pas d'en écouter ». Parce que là ce n’est pas du métal c’est du hard rock, et de mauvaise qualité en plus ! Non mais c’est vrai, dans toutes les villes, tu as 10 groupes voire 15 qui font ça en beaucoup mieux. Ils sont tombé là, c'est un coup de chance peut être. Je pense que c’est le look, parce que je ne sais pas si tu as écouté, mais c’est une catastrophe. J’avais envie d’y aller, d’y mettre des claques et dire « mais barrez vous quoi ! » *rires*
Je crois que c'est aussi une question de contacts, de manager, …
Bien sur, le relationnel c’est 50% presque du truc. Quand tu t’entends bien avec quelqu’un, quand tu as pris une cuite avec lui, que tu t’es marré toute la soirée… Peu importe ce que tu fais, le mec se souvient de toi, et il te dis « ah oui ! Salut ça va ? Je voulais te parler de mon groupe, etc… ». Ca marche comme ça. Mais c’est normal, ça fait parti des qualités humaines de communication : plus tu es à l’aise avec les gens et plus tu communiques, plus on va t’écouter, et forcément si tu as un groupe, les gens vont s’y intéresser. Ca fait partie du taf. Ce n’est pas que la musique… Je ne dis pas que c’est plus important, attention ! Si tu veux arriver dans le milieu du metal français avec un album qui va faire parler de lui et une tournée derrière, il faut quand même un disque de qualité avec des compos qui tiennent un peu la route, la production derrière, tout ça. Heureusement quand même ! Mais c’est vrai que nous, on a les oreilles habituées, donc forcément, on est vachement plus critiques.
Bon, passons le sujet. Petite question un peu plus personnelle : comment va ton bleu ? (NDLR : Vidda a posté sur internet des photos de son dos avec un énorme bleu)
Haha, excellent ! Comment va mon bleu ? Mon bleu sur le cul tu veux dire ! Il est entrain de disparaître, mais j’ai toujours mal au cul par contre. Les deux dernières dates qu’on a fait, j’étais droit comme un piquet parce que j’avais vraiment mal au dos. Puis en plus de ça, il n'y a pas que la salle, il y a aussi les heures de camion ! L’autre jour, on était à Bordeaux puis à Avignon, ça fait quand même un petit 500, 600 bornes. Dans le camion, il fallait faire des pauses pour que mon dos se remette. Mais voilà, j’avais qu’à ne pas jouer au con ! En fait, il y a eu des lumières de face, des lights qui éclairent le public pile au moment où j’ai sauté. Dans les vidéos qui traînent, j’ai maté, je pense que les gens ne m’ont pas vu en fait. Pourtant il y avait mille personnes ! C’était très dense, donc j’ai sauté et j’ai dû tomber pile entre les gens *rires*. Je me suis ramassé la gueule comme un con. Tu vois, dans les souvenirs de groupe, celle là, on ne va pas l’oublier ! Mais ça nous a permis d’en rigoler aussi d’ailleurs. Qu’est ce qu’on s’est marré... Ju et moi dans le camion des pompiers pour aller aux urgences au sortir de la salle et en fauteuil roulant… On s’est marrés quand même, vraiment. C’était hallucinant. Même si j’avais très très mal, j’ai quand même rigolé ! Sinon, mon bleu est en train de disparaître, mais il est encore énorme *rires*. Voila, tu es renseigné. Mais c’est moi qui te remercie, c’est sympa.
Je te remercie énormément pour le temps que tu m'as consacré. J'espère qu'on se recroisera prochainement pour d'autres projets, ou... Pour la recréation de Manimal !
Oui, de toute façon, comme je te disais, moi je ne peux pas m'en passer : tout ce qui est metal, musique alternative et les disques qui tournent. Ce n’est vraiment pas possible, je ferais des trucs. Je sens bien que Ju va me brancher pour faire un album de Psykup un jour, aussi. S’il me le propose, franchement je pense que je dirais oui sans problème. Après on verra, ça ne veut pas dire relancer le groupe avec de grosses actualité. On n'est pas obligé de faire les choses comme ça.Tout simplement faire un disque pour se faire plaisir, pour faire plaisir aux fans de Psykup, et faire quelques dates derrière pour se marrer et envoyer du gros son sur scène. Pas plus que ça : s’amuser, nous faire plaisir à nous et à des gens, tout ça dans la bonne ambiance. Ca peut le faire. Sinon je vais peut-être monter un truc, mais il se passera forcément quelque chose. Je ne suis pas encore à la retraite *rires* !
Une petite question alors à propos de Psykup : depuis le départ de Milka, avez-vous déjà réfléchis à la suite des évènements ?
Alors oui, Mathieu était parti, et nous derrière on n’a jamais dit que le groupe s'arrête. Théoriquement, Psykup existe toujours en fait, mais sans Mathieu. Je ne peux pas dire qu’on en a vraiment parlé, mais on a eu quelques pistes. Une chose est sûre, c’est que les pistes ne seraient pas de remonter le Psykup d’avant, c'est-à-dire qu’il n’y aurait pas Mathieu. On serait tous les 4 : Ju, Brice et moi, et Pelo, le bassiste. Après, Ju a eu des pistes et des idées pour faire, encore une fois, un album concept, mais qui ne serait pas comme un album de groupe qui existe. Juste une sortie comme ça, pas plus. Dans ce cas là, sur le disque tu peux te permettre de faire des choses plus originales, puisque tu n’es pas en train d’essayer de ne pas décevoir ta fan-base et tout ça. On en est plus là avec Psykup. Ce serait de se faire un délire : faire un album ensemble avec quelques autres derrière, juste un gros délire et basta. Franchement, je pense que ça se fera un jour. Je ne dis pas que ça va se faire dans 3 mois, mais un jour ça se fera, parce qu'il y a une bonne équipe et ne plus jouer ensemble ça fait chier, tu vois ce que je veux dire. Je n’ai pas arrêté Manimal parce que je n’avais plus envie de jouer avec eux, ce n’est pas du tout ca en fait. C’est un peut plus compliqué et personnel que ça. Mais ça pourrait arriver, et je pense que ça arrivera d’ailleurs. Du coup, on essayera de passer vers chez toi *rires*.
Super nouvelle ! Alors je vous souhaite une bonne fin de tournée, et si tu as encore un petit quelque chose à dire pour nos lecteurs, c'est à toi !
Il reste une télé et deux dates, ce n’est pas compliqué : l’« énorme TV » Metal de Steph (NDLR : Stéphane Buriez), le 19 on est à Paris au Glazart et le 20 on est à la toute dernière de Manimal. On termine chez nous à Toulouse, à la maison ! Merci pour l'interview en tout cas, c'était très sympa !
Interview réalisée par Unna.
Merci à Carole, Jérémy et Cédrick pour leur aide respective.