Vanderbuyst prend son envol
En cette fin d’année 2012, le power-trio hollandais sort son troisième album, intitulé Flying Dutchmen. Le groupe réussit son coup en sortant un album solide et varié, dont l’intérêt ne baisse pas le long des onze tueries qu’il contient. Avec une identité old-school toujours présente et une personnalité de plus en plus affirmée, Vanderbuyst n’est que plus convaincant dans sa démarche.
Le revival des styles anciens est de mise depuis quelques années. Parallèlement au thrash metal qui s’offre une seconde jeunesse, le hard rock a aussi droit à des groupes qui tentent de remettre ce genre au goût du jour. Parmi eux, Vanderbuyst (prononcez "Van-Der-Beust"), trio hollandais qui en est déjà à son troisième album, justement intitulé Flying Dutchmen. N’arrêtant pas de progresser depuis son énergique album éponyme, le groupe trouve ici un certain équilibre entre esprit old school et personnalité.
La personnalité de beaucoup de groupes passe par le chanteur. Si Jochem Jonkman se montrait sur les deux premiers disques du groupe, il fait preuve sur le petit dernier d’une amélioration notable. Son interprétation correspond mieux à chaque titre et se retrouve plus en phase avec les paroles. Il se fait grave sur "The Butcher’s Knife", coquin sur "In Dutch" ou encore bad boy sur "Johnny Got Lucky". Il conserve toujours son timbre gouailleur, proche de celui de Phil Lynott, en y injectant toujours plus de sa personnalité.
Un autre vecteur de la personnalité de Vanderbuyst est son leader, Willem Verbuyst, guitariste habile et inspiré. Il parsème Flying Dutchmen de solos pertinents et emprunts de mélodies, notamment dans "In Dutch". Guitariste polyvalent, il se montre aussi redoutable à la rythmique, sachant se faire brutal sur "Lecherous" ou aérien sur "Flying Dutchman". On remarque qu’il double plus ses parties de guitares sur ce dernier album, pour y ajouter des licks discrets mais indispensables.
Avec des musiciens aussi talentueux, les chansons doivent être pertinentes pour faire un bon album. C’est le cas ici avec onze titres qui sont tous de qualité. Les structures sont simples, les titres n’atteignent jamais les cinq minutes, mais chacun apporte sa pierre à l’édifice sans faire de fausse note. Le groupe réussit aussi bien l’exercice de la reprise avec "Never Be Clever" d’Herman Brood en y injectant sa personnalité sans la dénaturer. Aucun filler n’est à déplorer.
En plus de cette qualité de composition, le groupe a joué la carte de la variété avec brio. L’ambiance légère d’ "In Dutch" cotoie ainsi "Johnny Got Lucky" et son riff "bad boy", l’urgent "Waiting In The Wings" précède la ballade lourde en emotion “Give me One More Shot” et le single léger et joyeux "Flying Dutchman" vient à la suite de l’implacable "Lecherous". Tout ce beau petit monde fonctionne à merveille ensemble, les titres s’enchaînent sans choquer, preuve d’un album bien ficelé.
Parfaitement sur les rails, Vanderbuyst avance à toute vitesse, enchaînant albums et tournées sans perdre son inspiration. Sans faire d’artifices, le groupe garde ses inspirations old-school tout en mettant son identité en avant. En sortant les vieux pots, le groupe a un bel avenir devant lui.
