Adorned Brood – Kuningaz

Adorned Brood existait déjà quand le terme "pagan metal" n'était pas encore apparu. Créé en 1993, avec un premier album mémorable en 1996 (Hiltia, qui contient un de mes morceaux favoris au monde "Die Rede des Erhabenen"...), le groupe a connu une longue carrière et vient de fêter son 8ème album studio. Inutile de vous dire mon impatience d'écouter Kuningaz !

L’album commence d'ailleurs comme la BO d’un film d’heroïc fantasy avec « Einkehr ». On s’attend à tout moment à voir apparaître deux joyeux hobbits accompagnés d’un guerrier nordique et d’une magicienne, voici qui est donc d'actualité...

Le titre éponyme de l’album, « Kuningaz » nous rappelle qu’Adorned Brood est un groupe de metal. Le style est très épique, avec tous les ingrédients qui font le succès du genre : chœurs, mélodie guerrière, guitares saccadées, son de flûte au lointain, chant clair alternant avec du growl.  A la moitié du morceau, pendant une petite minute, un ralentissement se produit où j’ai l’impression d’entendre du gothic metal à la limite de ce que pourrait faire Cradle of Filth. Ce break s’achève d’ailleurs avec  un chant qui devient braillard un bref instant, à la manière d’un certain Dani Filth. Bon, j’arrête ici la comparaison, car j’avoue que je ne suis pas un grand fan de Cradle. Non, amateurs de metal païen, ne fuyez pas ! Cela ne dure pas longtemps et c’est ici plutôt bien intégré au reste du morceau. En fait, ce titre est très bon et bien structuré ; que demander de plus ?

« Call of The Wild » nous amène du côté de Korpiklaani, avec un morceau très rapide, au chant toutefois plus dur. Cependant, l’influence est bien présente dans le refrain. Encore une fois, dans la deuxième moitié du titre, l’ambiance change, le rythme ralentit et la flûte revient, accompagnée de son cortège de fées. Mais ce n’est qu’un break, et la mélodie d’origine revient à grand pas pour conclure la chanson.

« Victory of Valhall » nous offre une introduction au synthétiseur, laissant place à un morceau qui tire lui du côté de Moonsorrow. Ceci dit, il s’agit peut-être de mon titre préféré de l’album, car la mélodie accroche !

« Hugin » nous offre une pause dans la violence guerrière, avec un très joli passage à la flûte et à la guitare acoustique. Il faut bien que les hobbits se reposent. Ah pardon, la chanson parle peut-être d’un des corbeaux d’Odin si on en juge du titre ?

Il est à nouveau grand temps d’aller à la bataille, avec « Men ». Nous avons là un très beau morceau laissant paraître l’inspiration folk, voire slave ; toujours en laissant la part belle à des gros riffs bien gras !

« Kreuzeslast » attaque fort et violemment, avec des paroles en allemand pour la première fois de l’album. Il y a un côté roots qui me fait penser aux vieux albums d’Adorned Brood, malgré une influence plus moderne (qui a dit In Extremo ?). En tout cas, le mélange est à nouveau bien réussit !

« Just a Fight » repart sur un texte en anglois et une ambiance guerrière comme le titre l’indique.

L’autre corbeau, « Munin » nous offre à nouveau une petite pause bien méritée avec un morceau instrumental, un peu passe-partout, mais il joue son rôle : offrir un break à l’album.

Effectivement, le corbeau s’envole et « A War Poem » nous réveille à nouveau avec un morceau qui m’inspire un nom bien connu : Eluveitie.

L’album s’achève avec « We are Legion », et là j’avoue que j’ai eu un peu peur avec l’intro : une mélodie au synthé digne d’ « I like Chopin » (de Gazebo ; oui j’ai de très bonnes références musicales). Le morceau se durcit par la suite, même si la mélodie revient à plusieurs reprises. Mais Adorned Brood ont rajouté fort heureusement leur touche caractéristique, avec un morceau très varié et, au final, de qualité.

 

Après plusieurs écoutes, j’apprécie toujours cet album et plusieurs titres offrent des mélodies marquantes, facile à mémoriser. C’est certainement une preuve de réussite ! Au lieu de prendre une compilation de gothic/pagan/folk metal, prenez donc le dernier Adorned Brood. Tout y est ! Certes, je suis un peu moqueur, mais franchement, je trouve l’ensemble plutôt réussi, voir très réussi ! Et comme on dit, « qui aime bien, châtie bien ».

J’ai un peu hésité pour la note, c’est vrai qu’il y a un côté repompage évident, car dès la première écoute, je me disais à chaque chanson, « tiens on dirait tel groupe ». Ce qui est tout de même généralement un signe de manque d’originalité flagrant.

Mais Adorned Brood nous offre là un best of de toute la musique que j’aime, le tout parfaitement bien arrangé et produit. Comment ne pas aimer Kuningaz alors ?

Ma note : 8,5/10

Remarque : Le digipack contient le titre bonus « Totenmarsch 2012 » (reprise d’un titre paru en 2002 sur l’album « Erdenkraft »). Ne figurant pas sur la version presse, je n’ai donc pas pu l’écouter.

« Kuningaz » - sorti le 23 novembre 2012 chez Massacre Records.

Tracklist (49:45 / 52:46 en Digipack):

Einkehr (2:42)
Kuningaz (6:23)
Call of the Wild (4:53)
Victory of Valhall (5:32)
Hugin (1:42)
Men (5:41)
Kreuzeslast (5:56)
Just a Fight (3:29)
Munin (1:34)
A War Poem (6:05)
We are Legion (5:56)
 

Thomas Orlanth
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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