Malnatt
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Principia Discordia
« Toute la saveur d'une sauce bolognaise ... »
A ses débuts, le Malnatt que je connais bien, sortait un premier EP Tetralogia Vichinga, suivi d'un album Perle Per Porci dont j'étais très entichée à cause de son dosage Folk/Black Metal atmosphérique et sombre, à l'opposé des formations cul cul la praline qui existent encore aujourd'hui et que je ne nommerai pas. Depuis, le groupe a visiblement continué son petit bout de chemin et la surprise pour moi a été de taille lorsque je suis tombée sur Principia Discordia, le cinquième album des Italiens originaires de Bologne.
La première information à savoir sur Malnatt, c'est qu'il s'est toujours affiché comme défenseur des idées d'extrême droite, et des skinheads et autres Hammerskins Italiens affluent à tous les concerts donnés dans son pays d'origine, donc si cela vous pose un souci, passez votre chemin immédiatement. Si, en revanche vous ne vous arrêtez pas à cela et si vous souhaitez découvrir une excellente surprise de cette fin d'année, ruez vous sur Principia Discordia, parce qu'il en vaut vraiment le détour. Autre information, ils chantent dans leur dialecte local !
Principia Discordia est un album aux multiples facettes dont la première est catchy et énervée à souhait, proposant une armada de riffs excités voire des rythmiques inspirées du « punk », tandis que la seconde partie est une merveille de mélancolie, et ne se contente pas de voix masculines pour nous emmener au septième ciel... Tout l'album est mélodique et saura ravir les fans de Pagan ou de Folk, tout comme les Black Metalleux amoureux de Satyricon, Arckanum, voire d'Enslaved.
Qu'il est génial de se plonger dans les premiers riffs surexcités de « Manifesto Nichilista » et ses blasts incessants pour ensuite découvrir que Malnatt a parcouru un énorme chemin dans son art jusqu'à nous offrir des riffs ultimement rock'n'roll sur « L,amor Sen Va » ! « Ho Sceso Dandoti Il Braccio » est d'inspiration Enslaved et démontre que Malnatt est capable de réaliser des chefs d'oeuvre de composition, avec son lot de breaks, de passages en guitare sèche et capable de cracher une puissance par moments, comparable à celle d'un Enslaved à ses heures de gloire.
La Production est excellente, l'album a été produit et mixé aux Domination Studios à Saint Marin et surtout, elle permet de se régaler devant les accélérations interminables de ce morceau absolument génial. Le mixage a mis l'accent sur les guitares et la batterie, la voix de Porz restant très en retrait, légèrement étouffée derrière une production idéale, tout en restant superbement « crasseuse ».
La qualité de la Production se ressent également sur le rendu des intros comme ce bébé qui se met à pleurer et que l'on a envie de serrer ... très ... très fort.
La rapidité est au service de la puissance et Malnatt joue sur de nombreux terrains pour mieux surprendre l'auditeur, d'un « Iper Pagano » totalement old-school, on passe à un Black'n'Roll à la Satyricon sur « Il Canto Dell'Odio » avant de changer de cap et nous envoûter en seconde partie de disque...
Certains titres sortent vraiment du lot et je tenais tout particulièrement à saluer le titre « Ulver Nostalgia » ! Un chef d'oeuvre interprété par une voix féminine simplement superbe... sensuelle, grave, sans chichis, si puissante et sans surenchère !!! Ah ! Des frissons vont vous traverser de parts ...je vous le garantis.
Un achat indispensable en cette fin d'année !
Ma note : 8,5/10
Katarz