Koritni – Alive and Kicking (CD Live + DVD)


A chaque fois, c'est la même chose !

Dès qu'un nouveau disque de Koritni sort, je me dis "Du calme mon grand (oui je m'appelle mon grand dans l'intimité de mes discussions avec moi-même), ne t'emballe pas, tu risques d'être un peu déçu (ça ne peut tout de même pas être encore mieux à chaque fois !), et puis essaie d'être un peu objectif pour ne pas tomber dans une fan-attitude qui fera rire tes voisins !"

Alors en 2013, pour bien démarrer l'année, je me fais un petit plaisir avec le nouveau live de Koritni "Alive And Kicking" mais promis de chez promis, je serai juste, objectif, je ne dirai pas bêtement que c'est génial, que ce groupe me file des frissons, tout ça, tout ça, car non, non, non et encore non, aujourd'hui, je revêts ma tenue d'impartial chroniqueur et je m'en vais vous narrer par le détail le contenu de cette galette en m'appliquant à la traiter d'une manière si parfaitement neutre qu'aucun être vivant sur cette Terre ne pourra esquisser le moindre début de commencement d'embryon de reproche !
 

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"Alive And Kicking" est un enregistrement regroupant le concert donné par le quintet franco-australien (deux australiens, deux français [pour l'occasion, Manu Livertout ayant remplacé Luke Cuerden] et un australien vivant désormais en France, on peut parler d'un bon équilibre, non ?) lors du Hellfest 2012, cinq morceaux captés en mars 2012 au Divan du Monde à Paris ainsi que deux morceaux issus d'une session acoustique chez Francis Zegut (dans des versions différentes de celles diffusées à l'antenne) ce qui au final nous fait 17 titres (dont quinze inédites en live). Avec le cd, un dvd bonus vous permettra de revivre (j'y reviendrai) le concert de Clisson, encore mieux que si vous y étiez (et j'y étais) !

Qu'attendre de cet assemblage disparate me demanderez-vous fébriles ?

La réponse est simple et tient en un mot facile à retenir : ROCK'N'ROOOOOOOLLLLLL !!!!!!

Ah non, ça me reprend ! Oh et puis mince après tout ! Pourquoi vouloir cacher qu'une nouvelle fois, Koritni vient de nous sortir un disque capable de nous réchauffer au cœur du plus terribles des hivers, de nous donner envie de taper du pied et secouer la tête avec ce sourire béat qui irrite tant votre voisin de palier (vous savez, le vieil aigri avec son pardessus gris qui vous regarde de travers à chaque fois que vous dévalez l'escalier de l'immeuble en sautant les trois dernières marches) ?

S'il y a bien un terme qui colle à ce disque (et à ce groupe d'ailleurs), c'est "authenticité" ! Quelle que soit la partie analysée, on en revient toujours au même, cet album est un superbe témoignage de ce qui fait l'essence même de Koritni.
 

Koritni, Alive And Kicking, Hellfest, Live, Manu Livertout

Prenons le morceau de choix de cet opus, à savoir le concert du Hellfest. Une arrivée sur scène qui prend tous les autres groupes à contre-pied en démarrant par une chanson assez lente au départ ("Sometimes"), avec une montée d'intensité très progressive, là où les autres attaquent pied au plancher. Les musiciens se chauffent, prennent le temps de poser l'ambiance, et déjà, les guitares dégoulinent de partout. D'emblée, ce qui marque, c'est la qualité et l'honnêteté du son. Mixé par   Dean Malher   ( Nickelback , Bryan Adams), ce "Alive  And Kicking" est une véritable immersion dans le concert, avec les guitares très distinctement balancées, une grosse caisse qui vient vous taper dans le creux du ventre sans pour autant vous arracher les entrailles, et la gouaille de Lex au top de sa forme. Ici, on est loin de ces lives où on ne retrouve rien de ce que l'on a vu et entendu lors du concert (son devenu nickel, pains qui disparaissent, réactions disproportionnées de la foule ou absence de celle-ci etc.). Tout so nne juste et vrai. Donc, vous n'échapperez pas à quelques petites notes en trop, ou au contraire à celles un peu "rabottées" dans l'euphorie d'un solo.

Par contre, vous profiterez au maximum de ces échanges de six-cordes chers au groupe (mention spéciale à  Manu Livertout  dont l'intégration est bluffante et dont le jeu très moderne se marie à merveille avec celui plus old school d'Eddy), à la prestation de haut vol d'un Lex qui s'adresse de plus en plus souvent au public en français, avec au passage un e adorable perle ("Comment ça va Hellfest ?" et face à la réaction qu'il trouve trop timide, il rajoute "Pardon, j'écoute pas" !). L'énergie, le groove du groupe sont immenses et on se rend vite compte de ce qu'est un vrai groupe, c’est-à-dire bien plus que la simple addition du talent de chaque musicien. Quand ces gars-là jouent, il se produit un truc qui les dépasse, une sorte de machine qui se met en branle (on se calme les prépubères) et que rien ne semble arrêter. L'enchaînement "Heart Donation"/"155" met tout le monde à genou et ensuite Koritni n'a plus qu'à dérouler une prestation imparable faisant la part belle aux chansons issues du dernier opus, tout en gardant tout de même l'incontournable "Red Live Joint" dans une version juste historique ! (Montez le son, c'est fait pour !)

 


Pour ceux qui auraient manqué un épisode et qui classeraient encore Koritni dans la catégorie des "AC-DC-like", la doublette centrale, composée de "Better Off Dead" et "Lost For Words" devrait remettre les idées en place, tant le combo montre qu'il se promène aussi avec classe dans un registre plus heavy ou a contrario, plus léger. OK, pour l'objectivité, je suis aux fraises, mais franchement, que ce soit le riff d'intro ou le solo de la première citée ou la progression harmonique et les chœurs de la seconde (oui on peut marier hard rock et mélodies flirtant avec la variété dans ce qu'elle a de plus noble) on sent bien que l'éventail des possibles chez Koritni dépasse de loin ce qui se fait actuellement dans le monde du rock.

Le final est à la fois un feu d'artifices et un pied de nez. Parce que qu'il faut en avoir une bonne paire pour conclure un concert au Hellfest sur un énorme riff en slide (pour une version survoltée de "Down At The Crossroads") puis une reprise de "Sweet Home Chicago" ! Clisson, capitale du blues, vous en rêviez, Koritni l'a fait !

Seul point étrange de ce disque, le passage de l'après-midi outdoor de Clisson à la chaleur du Divan du Monde (oui, il faisait chaud à Paris en mars 2012, Chris Brown en t-shirt "4WD" dans la rue en est la preuve). Surtout qu'on entend bien Lex prendre congé du public du Hellfest avant de le retrouver, dans une ambiance où la proximité se fait tout de suite sentir, pour un "Game of Fools" très chaud. D'ailleurs, côté son, cette captation est beaucoup plus roots, beaucoup plus brute. Salle oblige, le public est plus présent (et ce n'est rien de le dire). On sent que ça pousse fort et que l'alchimie entre le groupe et ses fans fonctionne à plein. On regrettera juste les blancs entre les morceaux (même si c'est finalement plus honnête que d'enchaîner des titres qui ne se suivaient pas forcément ce jour-là) qui cassent un peu l'ambiance.

 

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Autant Koritni déroule un set serein à Clisson, autant il ressort de celui de Paris une sorte d'urgence, de tension qui ne fait qu'en relever la saveur. J'en veux pour preuve le "Party's Over" sulfureux qui explose littéralement, la basse groovant comme rarement, poussant les guitares à réellement prendre feu. Même constat sur le superbe "Stab In The Back" !

Passé maître dans l'art des reprises, Koritni nous livre ensuite une version magnifique du "Got To Get You Into My Life" des Beatles. Chris Brown à la batterie est impérial et donne à cette chanson une énergie qui manque cruellement à la version originale. Un grand moment, mais dont je ne vous dirai rien de plus tant me brûle l'envie de vous parler du morceau suivant !

En effet, je dois vous avouer qu'entre le manager, les musiciens du groupe et moi, il existe un running gag qui remonte à déjà fort longtemps, puisque en fan assumé, je fais passablement suer mon monde pour entendre un jour sur scène "I Wanna Know" tirée de l'album de Green Dollar Colour. Et en ce 28 mars 2012, le vœu se réalise. Alors, ne comptez pas sur moi pour vous dire autre chose que cette chanson est terrible et le pont (non chef, pas celui d'Avignon, ni celui de la rivière Kwaï) est renversant. Retrouver cette chanson sur disque, c'est pour moi comme l'aboutissement d'un lobbying forcené, une récompense, un cadeau !

Après autant d'émotions, on termine plus tranquillement par les studiosde RTL2 et l'émission "Pop Rockstation" de notre père à tous (tout du moins toute une génération) Francis Zégut. Deux dernières salves de Koritni qui sont encore l'occasion d'avoir les poils au garde-à-vous, notamment sur la reprise du "Beds Are Burning" de Midnight Oil. Mais je fatigue, j'ai vidé mon sac à compliments et je vous le dis tout net :"Je ne vais pas faire tout le boulot tout seul, courez acheter ce disque, écoutez ces pépites et terminez cette chronique avec vos propres louanges !"

"Oh, dis donc, feignasse, tu nous a parlé d'un DVD au début et tu penses pouvoir partir sans nous en avoir causé ! Allez, au boulot !"

Ok, j'avoue, j'ai essayé de filer en douce alors que chez Koritni on n'est pas regardant quand il s'agit de faire plaisir. Alors le dvd bonus reprend l'intégralité du set du Hellfest et pour vous donner une idée, si vous aviez regardé la captation faite par Arte et bien, c'est simple… vous oubliez !

 

Un son en 5.1 qui vous fera être DANS le concert (avec parfois des variations du son hyper réalistes) et onze caméras qui ne manquent aucun regard complice, aucun sourire au public, bref qui font que vous verrez tout et plus du show (sans finir avec les yeux explosés, le montage étant dynamique sans être épileptique, merci Sam "Devil" Prévot). C'est en regardant ce film qu'on perçoit le mieux cette dimension supplémentaire que prend le groupe sur scène. Cinq gars qui se donnent à fond et qui créent un truc bien plus grand qu'eux. C'est flagrant sur "155" et son intro sur laquelle Matt tient dans sa main tout le public avant que le morceau ne s'emballe. Pas d'esbroufe de rock star vaniteuse, juste cinq mecs heureux d'être là, de ce qu'ils donnent et de ce qu'ils reçoivent en retour.
Ce live permet aussi de voir l'énorme boulot accompli pour les chœurs (où chacun donne de la voix), la complicité, l'assurance (visuellement, c'est impressionnant comme le combo dégage une confiance en lui qui semble le mettre à l'abri du gros pépin). On profite aussi des gimmicks classiques de Koritni, notamment le solo joué par Lex sur la gratte d'Eddy en passant ses bras de chaque côté du guitariste ou encore Manu jouant guitare derrière la tête.

Lex est comme un poisson dans l'eau et occupe l'espace aussi facilement que dans une salle bien plus exiguë.  Manu  paraît profiter à 200% de chaque seconde qu'il passe avec le groupe, souriant plus qu'à son tour. Eddy a rarement été aussi mobile (Run Eddy, Run !) bref, tout le monde est à la hauteur de l'évènement (il faut dire  que comme en 2009, un heureux concours de circonstances a permis à Koritni de jouer à un horaire bien plus avantageux que celui initialement prévu) devant sûrement le parterre le plus imposant de sa carrière.

45 minutes de bonheur, point barre ! (Depuis que je l'ai, je le regarde tous les jours, sans aucune lassitude, c'est peut-être un signe, non ?)
 

Ma note : 11/10

CD DISC (environ 72 min.)
Live at Hellfest, Juin 2012
1. Sometimes
2. Heart Donation
3. 155
4. Red Light Joint
5. Better Off Dead
6. Lost For Words
7. TV’s Just A Medium
8. Highway Dream
9. Down At The Crossroads
10. Sweet Home Chicago
Live in Paris, Mars 2012
11. Game Of Fools
12. Party’s Over
13. Stab In The Back
14. Got To Get You Into My Life
15. I Wanna Know
Zacoustics by Zégut, Mai 2012
16. Beds Are Burning
17. Khe Sanh

BONUS DVD "LIVE AT HELLFEST" (Environ 45 min.)
Mixed in Stereo and 5.1 Surround. Format HD PAL16/9.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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