Deuxième journée du PMFF5 en ce froid samedi de janvier. Les échos de la soirée de la veille sont tellement positifs qu'on en oublierait presqu'il meule vraiment et que tenir une conversation de plus de cinq minutes dehors vire invariablement au supplice (heureusement, il y a pour cela le bar d'en face, les bracelets remis à l'entrée permettant d'aller se jeter un demi derrière le gosier pour un tarif moins prohibitif que dans la salle – fin de la séquence du consommateur). C'est donc parti pour une journée de retrouvailles en tout genre, une journée qui, si cette édition est à la hauteur de ses devancières, devrait encore être riche en émotions !
Dès l'entrée dans la salle, une halte s'impose au stand merch pour faire l'acquisition tu t-shirt immortalisant l'évènement (il vaut mieux être prévoyant car certaines tailles partent plus vite que d'autres et je n'ai pas la chance de pouvoir tenir dans du XS !). Le Divan Du Monde apparait bien étroit pour ce fest et on regrette vite la Loco dont le long couloir d'entrée offrait un lieu idéal pour les discussions à l'écart du tumulte des concerts. Tant pis, on fera avec (il est vrai que les salles parisiennes se font de plus en plus rares – ou totalement hors de prix pour les organisateurs). Afin de ne pas surcharger chaque report, précisons que toute l'équipe sera chaleureusement remercié par tous les groupes présents, à commencer par leur chef à tous, Phil, dont la passion et l'obstination ont trouvé en ce week end une superbe récompense. Tous les sets se sont enchaînés sans encombre, le timing a été respecté, seul le son était parfois un peu brouillon (notamment pour les groupes à deux guitares) sur les premiers morceaux, le temps d'affiner les balances.
Mais trêve de bavardages, après un petit mot d'accueil de Phil (qui précise une fois de plus que tous les groupes jouent gracieusement [ce qui explique l'absence de certains, dont le combo "le plus avant-gardiste de ces trente dernières années, comprenne qui pourra]) puis un speech de prévention contre les troubles de l'audition liés à la musique (excellente initiative), entrons dans le vif du sujet avec l'arrivée sur scène du premier groupe, et non des moindres :
MÖRGLBL
Avant de commencer, une pensée émue pour le cerveau de ce charmant garçon discutant derrière moi avec des potes et qui ne connaissait pas encore Christophe Godin ! Le regard de l'individu en question à la fin du set en disait long sur la mandale qu'il venait de prendre et résumait assez bien l'impression générale !
Avec Mörglbl (Christophe Godin à la guitare, Ivan Rougny à la basse et Aurélien Ouzoulias à la batterie), on connait d'avance l'essentiel du programme : un metal jazz festif bourré d'humour, joué par des techniciens hors pairs qui prennent un plaisir évident à délirer ensemble ! Le plus important étant évidemment que cet entrain n'est pas du tout nombriliste et qu'ils embarquent avec eux l'auditoire à grands coups de blagues potaches, de sourires et de clins d'œil complices.
Christophe (qui est pourtant malade à crever, mais ça ne se ressent pas du tout) est intenable, toujours plus virtuose, ne faisant qu'un avec sa guitare et bondissant un peu partout. Ivan donne l'impression d'être plusieurs tant on a l'impression qu'il joue à la fois de la basse et de la guitare rythmique (aux dernières nouvelles, les spécialistes en recomptage de l'UMP n'arriveraient pas à se mettre d'accord sur le nombre de doigts de ce garçon !). Quant à Aurel, quoiqu'il joue, ça semble simple (même quand il en met partout !).
En quatre titres instrumentaux, la messe est dite (et bien dite), le public abasourdi sourit bêtement (en tout cas moi, j'ai ce rictus niais du mec heureux et incrédule à la fois). Mais le combo nous avait promis des surprises et c'est maintenant l'heure de contenter aussi ceux qui n'aiment pas "quand il n'y a pas de chant" ! Voici donc venir Matthieu Gerbin-Johansson (Conscience) au chant et Yann Armellino à la guitare pour une reprise endiablée (et un peu bordélique pour être honnête car manifestement, le son n'est pas top sur scène – dans la salle n'ont plus) avant que Butcho (Watcha, Pleasure Addiction…) viennent lui aussi pousser la chansonnette sur "Unchained" de Van Halen (comme il l'avait fait avec Gnô l'an dernier ici même). Histoire de bien montrer qu'il y a une bonne dose de metal dans l'ADN de Mörglbl, vient ensuite une reprise de "Becoming" de Pantera (Matthieu est cette fois à la six-cordes). Autant vous dire que ça débite du steak encore plus vite qu'à la boucherie de la supérette du coin !
Alors que les trois compères pensent avoir écoulé leur temps de jeu, ils apprennent qu'il leur reste cinq minutes. Un court flottement s'ensuit sur le thème "bon qu'est-ce qu'on joue ?". Aurel suggère alors le morceau "Metal Khartoom". Choix on ne peut plus judicieux puisque ce titre est excellent, complètement dans l'ambiance, et qu'il permet de se prendre une dernière grosse baffe (écoutez ce morceau sur l'album "Brütal Römance" et vous comprendrez que, pour des humanoïdes ordinaires, il n'est pas concevable d'interpréter un truc pareil comme ça, à l'improviste !).
Voilà, le PMFF5 part 2 est lancé de manière royale, par un trio dont on ne se lasse pas, et qui a tout compris à l'état d'esprit qui règne dans ce rassemblement.
Set list Mörglbl : Brütal Römance - Gnocchis on the Block - The Monster within Me - The Tale of Thibault - Riff Raff (ACDC) - Unchained (Van Halen) - Becoming (Pantera) - Metal Khartoom
WILD DAWN
Derniers arrivés sur l'affiche de ce Paris Metal (suite au désistement de Pink Rose dû à la fracture de deux doigts de son guitariste Fabrice Fourgeaud), les orléanais de Wild Dawn ont la lourde tâche de passer derrière les aliens de Mörglbl. Déjà qu'ils sont de loin les "jeunots" de l'affiche (et dans la salle), il faut donc en plus qu'ils fassent abstraction de la démonstration époustouflante à laquelle on vient d'assister pour nous présenter leur set, principalement axé sur les titres qui figureront sur leur deuxième album (enregistré et en cours de mixage, et dont la sortie est prévue pour avril-mai).
Dès l'intro (et malgré un son assez brouillon, dans lequel semble manquer une guitare), on voit que Wild Dawn ne va pas s'en laisser compter et qu'ils ne sont nullement impressionnés par l'évènement. Groupe aguerri aux joutes scéniques en première partie de Koritni, Electric Mary (mais pas Scorpions !), le quatuor (qui pour l'occasion a ressorti les chemises à carreaux) va nous balancer un set carré, propre et énergique duquel on remarquera bien sûr l'excellent "Back On Track". Le groupe propose toujours une musique où Rock'n'roll débridé (à la ACDC) et heavy plus rugueux cohabitent harmonieusement. Greg (guitare et chant) tient la scène avec l'aplomb d'un vieux briscard. La rythmique est aussi discrète dans la gestuelle qu'efficace dans le propos et Romain, comme à l'accoutumée semble parti dans son monde, une sorte de transe, son corps semblant transpercer par l'électricité ambiante.
Dans le cadre du festival (et devant un public qui dans sa grande majorité les découvrait) il aurait peut-être été plus judicieux de placer un ou deux morceaux de plus du premier album ("Now or Never" par exemple), n'empêche que au fil du set, Wild Dawn conquiert le public et que le final sur "I've got the Rock" avec un Romain qui descend dans le public pour un très long tour de salle en solo, achève de convaincre l'auditoire qu'on tient avec ses quatre là un combo aussi sympathique qu'efficace et qui sait faire monter la température, quelles que soient les conditions.
Set list Wild Dawn : Intro - Bitter Mind – Plague - Back on Track – SAD - Sometimes... - Ain't life Grand ? - I've got the rock
DYGITALS
Premier groupe issu des 80's à foulée les planches en ce samedi, Dygitals attaque son set avec détermination et enthousiasme. Hervé, le chanteur assure vraiment, tant vocalement que scéniquement (il court et saute dans tous les sens, un large sourire aux lèvres). Les deux premières salves du combo passent très bien et, bien que n'ayant pas accroché à cette formation à l'époque, je me dis que je suis parti pour une très agréable surprise.
Hélas, durant le troisième titre, le bassiste casse une corde et Dygitals se retrouve embarqué dans une grosse galère, obligé de jouer quasiment trois chansons sans basse (je le dis sans aucune agressivité, je trouve effarant de venir jouer en concert sans avoir au moins un instrument de rechange – cela n'engage que moi, mais bon…). Malgré le courage des quatre autres musiciens, qui continuent à faire tourner la machine, on a quand même mal pour eux car la fête est grandement gâchée, malgré des compos de qualité et une belle envie de s'éclater. Lorsque la quatre cordes est de retour, le show reprend de plus belle, mais j'avoue que pour ma part, le cœur n'y est plus, et, vu le timing très serré qui est celui du PMFF, je décide d'aller me sustenter, histoire de tenir pour le reste de la journée. Un set toutefois plaisant qui donne envie de retrouver le groupe dans des conditions plus favorables, histoire de vivre pleinement le concert.
Set list Dygitals : Stars Of Life – Running - Reason to live - Killing Machine - Brand New Day - Green Man - Not Alone - Big enough - Ave Cesar
TEARS
Après avoir rempli avec avidité un estomac qui commençait à s'impatienter, je retourne dans la salle pour ce qui est annoncé comme LA reformation de ce PMFF5, à savoir le retour des glammeux de Tears (groupe qui a sorti deux démos mythiques fin 80's début 90's, avec en point d'orgue une première partie historique de D.A.D à l'Elysée Montmartre).
Le groupe monte sur scène et première surprise, ils ne sont que trois ! Ensuite… comment dire ? On assiste à ce qu'on aurait aimé ne jamais voir, c’est-à-dire l'explosion en plein vol d'un groupe !
Une première chanson mal maîtrisée (avec des musiciens qui tournent souvent le dos au public) à la fin de laquelle le guitariste nous dit "On est désolés, on n'a eu que six heures de répète" (je suppose qu'il faut comprendre "de répète à trois", car le retour du combo est annoncé depuis de longs mois), un deuxième titre chaotique (malgré un chant tout à fait correct) et là, le bassiste chanteur tripote sa casquette, hésite et lance "On est désolés…" (Il bredouille aussi quelques mots que j'ai oubliés) puis débranche sa basse et quitte la scène !
Voilà, c'est fini ! Deux morceaux et puis s'en vont !
Phil'em All, le grand manitou monte alors sur scène pour présenter ses excuses au public, nous demande de ne pas trop en vouloir au groupe (ça c'est la classe) et surtout, s'excuse auprès des "250 groupes qui se sont proposés pour jouer au PMFF et qu'on a refusé"… Ambiance !
Le groupe a depuis publié un communiqué peu convaincant et on a du mal à croire que Tears pourra se relever d'un tel couac ! No Comment !
MANIGANCE
Les Palois sont de retour dans la capitale avec un nouveau batteur (bravo Guillaume, tenir le set avec juste un mois d'intégration dans le groupe dans les jambes, il fallait le faire) et va vite remettre le festival sur de bons rails avec 45 minutes de haute tenue pour une prestation qui va couvrir une large partie de la carrière du combo.
Comme à l'accoutumée, ce sont les guitares qui se taillent la part du lion (d'autant plus que le groupe joue avec des samples et sans claviériste sur scène), donnant à François Merle et surtout Bruno Ramos, l'occasion de montrer tout leur talent (et avec le sourire, ce qui ne gâte rien). Au chant, Didier Delsaux fait toujours preuve d'une aisance vocale hors du commun, et étonne une nouvelle fois par sa décontraction, à la limite de la nonchalance. Loin du chanteur metal qui harangue la foule sur un ton vindicatif, lui parle posément, comme dans une soirée entre potes (d'ailleurs, c'est un peu ça le PMFF).
Le public reprend tous les refrains avec ferveur et Manigance peut constater encore une fois qu'il jouit d'une popularité importante dans la capitale. Le groupe (qui compose actuellement son prochain opus prévu pour la fin de l'année, si tout va bien) est homogène et les titres s'enchainent sans temps mort.
Que dire de plus, si ce n'est qu'avec un répertoire aussi costaud et des musiciens aussi solides, un concert de Manigance , c'est forcément bon, et celui-ci n'a pas dérogé à la règle, développant, et c'est bon signe, un fort goût de trop peu (personnellement, j'aurais volontiers signé pour un set un poil plus long suite à la prestation avortée de Tears).
Set list Manigance : En mon nom – Dernier allié – Héritier – Dès mon retour – Mercenaire – Récidiviste – Maudit – Dernier hommage – Privilège
OCEAN
Reformé depuis deux ans, Océan est pour moi une découverte car je n'ai pas du tout connu le groupe lors de sa première partie de carrière. Le quatuor ayant perdu son chanteur historique Robert Belmonte, décédé en 2004, c'est désormais Stef Reb (ex Tr3nte) qui officie au micro. Si le bougre chante remarquablement bien en voix claire, il faut reconnaître que ce soir, le son ne l'avantage pas lorsqu'il force sur sa voix, son propos devenant quasiment inintelligible ! C'est dommage car les textes étant en français, on a parfois l'impression d'être privé d'une partie de l'histoire ! Frustrant !
A ses côtés, les trois autres musiciens assurent le boulot avec une aisance fleurant bon l'expérience. C'est particulièrement vrai pour George Bodossian ! Ce gars-là (on a tout de suite envie de dire monsieur tant il impose naturellement le respect), avec sa Les Paul dans les mains, on sent qu'il peut tenir la baraque à lui tout seul. Un son, un touché très personnel, et l'impression que rien ne peut lui arriver, tant la musique coule de ses doigts.
Alors, c'est vrai, pour être honnête, ce que fait Océan ne me touche pas et leur set ne m'a pas fait chavirer, mais c'est uniquement une question de goûts personnels, parce qu'objectivement, il n'y a rien à jeter. Ca joue, ça groove, le groupe est en place et fait son truc avec conviction. D'ailleurs, le public, désormais très nombreux ne s'y trompe pas et réserve un accueil plus que chaleureux à Océan. Une vraie réussite (malgré ma non-réceptivité) !
BLASPHEME
Avant-dernier concert de la journée, le concert de Blasphème s'annonce pour moi comme le point d'orgue de cette journée de samedi. En effet, en raison de problèmes de santé, Marc Ferry le chanteur ne peut plus accompagner le groupe sur scène et cette prestation marque donc la fin définitive de ce que je considère comme le combo le plus attachant de toute l'histoire du hardrock en France ! Pour clore cette magnifique épopée (dont la seconde partie avait vu le jour lors du PMFF2) Pierre, Philippe et Aldrick (fils de Philippe et guitariste de Klone) seront épaulés, non par un, mais par deux vocalistes.
Après un court message de Pierre (au bord des larmes) pour dédier ce set à Marc, ainsi qu'à l'ancien manager du groupe décédé il y a quelques années, c'est "Désir de Vampyr" qui ouvre le bal, avec au chant Alexis du groupe Hürlement (qui joue le lendemain ici même). Pas vraiment une surprise puisqu'il interprète ce morceau avec sa formation. Pas de doute, le garçon est capable de monter aussi haut que Marc, et l'amour qu'il voue à Blasphème transparait dans chacune de ses interventions. Un très bon choix donc, qui se confirmera tout le long du set.
Pour "Carpe Diem", c'est au tour d'Olivier Del Valle de rejoindre Blasphème sur la scène, et là, même constat, c'est une réussite. Visiblement ravi d'être là et de participer à la fête, le chanteur de Shannon va sortir le grand jeu et faire lui aussi de ce concert un magnifique bouquet final pour Blasphème.
La répartition du chant est assez équitable entre les deux vocalistes et leur complicité évidente. C'est véritablement jubilatoire de voir à quel point ils sont là pour rendre hommage au groupe sans aucune arrière-pensée. De plus, leurs voix se marient à merveille, Alexis montant plus haut, celle d'Olivier étant plus puissante (pour être franc, je l'ai trouvé bien plus convaincant dans ce registre qu'avec sa formation).
Tous les morceaux sont boostés par un Aldrick déchaîné et il est parfois difficile pour Pierre de suivre le rythme effréné ainsi imposé. Mais le six-cordiste s'en sort plus que bien, profitant de chacune de ses secondes uniques, Philippe ne cessant de venir à ses côtés pour ces ultimes moments sur scènes ensemble !
Si le dernier opus est bien évidemment à l'honneur (comme le fait malicieusement remarquer Pierre "Maintenant qu'on l'a fait, on va essayer d'en vendre !"), la fin du gig nous réserve quelques sublimes surprises.
A la demande de certains fans qui ont beaucoup insisté sur les réseaux sociaux, Blasphème nous offre son titre le plus emblématique : "Excalibur" ! Une rareté pas jouée live depuis pas loin de trente ans ! Alexis nous prévient d'ailleurs qu'il n'est pas impossible qu'il verse sa petite larmichette tant il a toujours rêvé de chanter cette pièce (ce qu'il va faire avec brio). Un immense bonheur pour les aficionados comme moi. Et ce n'est pas le bris de cordes de guitare qui plombera cet instant. Il manque la guitare ? Qu'à cela ne tienne, le public redouble d'ardeur pour faire les chœurs ! S'ensuit un "Jéovah" rageur sur lequel le divan Du Monde frôle l'implosion.
Finalement, c'est la seconde guitare de Pierre qui va rendre l'âme durant le dernier morceau, un "Vengeance Barbare" qui s'annonçait épique. Mais sans six-cordes, comment faire ? après un temps de flottement qui laisse craindre une fin de carrière en queue de poisson pour Blasphème, c'est Georges d'Océan qui débloque la situation en apportant une de ses grattes. Et là, le groupe nous balance une version testostéronnée de "Vengeance Barbare" sur laquelle tout le public chante à gorge déployée ! Une ultime communion avant un salut final empreint d'une grande émotion et d'un immense respect.
Blasphème est mort, vive Blasphème ! (et peut-être bien que moi aussi, j'avais les yeux un peu humide !)
Set list Blasphème : Désir de vampyr – Carpe Diem – Seul – Briser le silence – The Crow – Cœur d'Enfant – Territoire des Hommes – Excalibur – Jehovah – Vengeance Barbare
HEADLINE
Dernier groupe de la journée, Headline revient sur scène pour la première fois depuis dix ans ! Le militantisme de Phil'Em all a encore fini par payer et c'est donc à Didier Chesneau, Sylvie Grare et consort de clore cette belle affiche. Autant être honnête, je ne connaissais pas du tout ce groupe avant ce samedi soir et, fatigue aidant (huit groupes à la suite, ça laisse des traces sur l'organisme), je n'ai pas été le plus attentif des spectateurs.
Après une intro grandiloquente, le combo débarque sur scène et d'emblée, ceux qui auraient pu douter de la mise en place du combo en seront pour leurs frais, car Headline, c'est propre, c'est net ! Mais trop pour moi. Rapidement, je décroche car je ne ressens pas vraiment de passion dans cette prestation statique et faisant la part belle à des claviers, certes bien exécutés, mais trop envahissant à mon goût.
De plus, si Sylvie Grare gère très bien vocalement, sa communication avec le public est bien trop en retenue pour m'emballer (en vérité, c'est sûrement parce qu'Headline m'est inconnu. Du coup, ce qui passe avec Manigance passe beaucoup moins bien ici, alors qu'on est à peu près sur le même genre de rapport au public).
Sarah Layssac (The Outburst – qui joue aussi le lendemain) vient donner de la voix sur "Bereft of Sky" sans que la passion n'embrase la scène et le set se déroule gentiment mais sans vrai entrain. J'en devise avec un collègue, regrettant qu'il ne se passe rien sur scène (le bassiste ne bouge pas du tout, le batteur est un peu limite par moment), que tout cela manque d'une étincelle de folie, lorsque nous tournons brusquement la tête ! L'arrivée de Philippe Roux (Xianosis) vient mettre un coup de fouet salvateur au show sur "Exorcise Me, qui du coup devient LE grand moment de ce concert. Ah, ça y est, tout semble prendre vie (même le bassiste monte sur un ampli !), il y a de la hargne, mais aussi de la complicité sur scène et les trois voix (Sarah aussi est de retour) se marient bien. Ca fait plaisir de ressentir ce que manifestement, les fans aux premiers rangs vivent depuis le début !
Malheureusement, le set touche à sa fin, et c'est sur une reprise du "To France" de Mike Oldfield en compagnie de Constance Amelane, qu'Headline choisit de nous quitter. J'avoue qu'intervertir les deux derniers titres aurait sûrement été plus judicieux afin de laisser une impression très forte sur le public. Toutefois, ne boudons pas notre plaisir et reconnaissons que pour un retour, le groupe n'a pas déçu ses fans, à défaut d'en conquérir de nouveaux et qu'il aura aussi ravi certains en annonçant la sortie d'un nouvel opus cette année.
Set List Headline : The Call (intro) - Time of Lords – Redemption - Bereft of sky – Seven - Never enough - Silent sign - Sad Clown - Exorcise me - To France (Mike Olfield cover)
Voilà, que dire de plus si ce n'est un immense merci à Phil'Em All et toute l'équipe du RockFort Show (Radio Aligre) pour avoir cru en ce projet et l'avoir mené à bien aussi brillamment. Merci aussi à Roger et Base Prod pour leur confiance, et puisqu'à la surprise générale, Phil vient d'annoncer que d'un point de vue financier, le festival avait équilibré ses comptes, pourquoi ne pas espérer une sixième édition ? Si cela se fait, nous serons là !