Riverside – Shrine of New Generation Slaves

Depuis la formation du groupe, les polonais de Riverside ont connu une progression très intéressante au travers de leur carrière musicale. Mélangeant un métal toujours énergique chargé émotionnelement  et puissant aux ambiances sonores profondément atmosphériques et sombres, le groupe a su se forger une place sur la nouvelle scène du métal progressif, aux côtés des groupes tels que Tool, Porcupine Tree ou encore Opeth. Avec la sortie de Reality Dream, une trilogie constituée des albums Out Of Myself (2003), Second Life Syndrome (2005) ainsi que le remarquable Rapid Eye Movement (2007), Riverside a rapidement été promu parmi les leaders du mouvement prog métal européen. Enchainent les tournées, le groupe voit sa fan-basse s’accroitre et c’est ainsi qu’il entre en 2009 son album Anno Domini High Definition grimpe à la première place du classement national des des ventes devenant ainsi disque d’or en Pologne.

 

Riverside

Avec ce cinquième opus, sorti ce 21 janvier chez Inside Out, les polonais  de Riverside  décident donc de ne pas emprunter les sentiers battus et nous offrent un Shrine Of New Generation Slaves assez inattendu.

Bien que les éléments de marque de groupe soient bien présents, cet album beaucoup moins métal offre un mélange complexe de rock classique allié aux ambiances d’un art rock jazzy. Nous sommes surpris alors par l’introduction de certaines composantes, assez inhabituelles pour un Riverside, comme par exemple le glockenspiel  et les cordes dans la partie centrale de «The Depth of Self-Delusion», ou encore cet excellente alliance du saxophone et des sons proches encore une fois du glockenspiel sur la fin de «Deprived», donnant ainsi une atmosphère à la fois glaciale, mystérieuse et mélancolique à souhait à ce sublime morceau.”¨

«Avec cet opus nous avons essayé de prouver, surtout à nous-mêmes, que nous pouvions encore surprendre, et ce qui est plus important - créer un album qui allait devenir notre pièce maîtresse,aussi bien musicalement que du point de vue des textes. Nous voulions commencer un nouveau chapitre plus mature et c’est pourquoi nous nous sommes penché davantage sur la mélodie et groove rock organique que par le passé» commente le leader du groupe Mariusz Duda.

Et la tentative semble bien réussie! On se laisse porter par ces 8 compositions qui s’étendent sur une cinquantaine de minutes, en nous offrant un éventail varié mais finalement très homogène et bien pensé, nous faisant passer des hammond et autres claviers si caractéristiques du rock classique aux riffs entrainants et énergiques du prog moderne, pour finalement nous entrainer dans les ambiances sombres et mélancoliques si caractéristiques du groupe.

 

Riverside Shrine Of New Generation Slaves Review

Beaucoup plus calme, mais très entrainant, cet album bien par des aspects nous rappellera le Opeth de Damnation à la fois par ses rythmiques, ses ambiances sombres, la sonorité des guitares, et les parties basse richement développées. C’est d’ailleurs peut-être le seul élément qui créera chez moi une certaine gêne assez contradictoire, car il serait injuste de parler de quelconque plagiat et il va de soi que la musique tout comme la littérature fonctionne par un système d’intertextualité qui d’ailleurs fait toute leur richesse.

Du point de vue du concept, c'est un album aussi très intéressant: plus  intense et introspectif que jamais auparavant avec Riverside, mais offrant aussi  cette fois-ci une très forte et sombre composante sociale aux choses. Comme Duda explique lui même la thématique de l’album et son titre: «Il [l’album] est basé sur le fait que presque tous les jours nous entendons dire nos amis et proches comme ils sont malheureux, à quel point ils détestent leurs emplois, à quel point ils manquent de temps pour ceci ou cela, comme le temps passe et à quel point ils se sentent comme des esclaves de leurs vies. Je pensais que c'était un bon sujet, écrire sur ce genre de tristesse et cette «nouvelle forme d’esclavage", où les gens semblent incapables de prendre le contrôle de leur propre vie ».

Cet album est certes moins métal, et peut-être moins complexe de part de ses structures, mais n’en reste pas moins progressif pour autant. Avec cette oeuvre à la réflexion presque philosophique Riverside signe un petit chef d’oeuvre dont on ne se lasse pas.

Rappelons que le groupe passera par la capitale le 20 mars prochain, lors de sa tournée mondiale en compagnie de deux groupes très prometteurs: leur compatriotes de Dianoya et les américains de Jolly.
 

Riverside Shrine Of New Generation Slaves
Tracklist:

1. New Generation Slave (4:17)
2. The Depth of Self-Delusion (7:39)
3. Celebrity Touch (6:48)
4. We Got Used To Us (4:12)
5. Feel Like Falling (5:17)
6. Deprived [Irretrievably Lost Imagination] (8:26)
7. Escalator Shrine (12:41)
8. Coda (1:39)

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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