Matthias Kupka, chanteur du groupe Emergency Gate

Il semblerait que nos voisins germaniques ne soient jamais en reste de groupes sympathiques à nous envoyer sous la dent ! Au délà du Rhin, on pratique une kyrielle de styles, et aujourd'hui c'est le death metal mélodique que nous choisissons de mettre à l'honneur : Emergency Gate nous présente You, un nouvel album qui regorge d'influences intéressantes et qui ne devrait pas manquer de charmer nos esgourdes aguerries. Rencontre avec le massif Matthias Kupka (chant).

Bonjour Matthias ! Peux-tu nous parler un peu d’Emergency Gate ? Vous n’êtes pas encore très connus en France, mais je pense que le public gagne à vous connaître !

Matthias : Et bien nous sommes Allemands, nous sommes vos voisins ! A la base, Emergency Gate s’est formé autour d’un groupe d’amis d’école ! Notre groupe a déjà quinze ans d’existence, mais moi je ne suis arrivé que récemment, en 2008. Mon arrivée a marqué un virage dans le son du groupe. Nous pratiquons un metal assez puissant je dirais, qui combine tout de même divers éléments comme le death metal mélodique, le metal core, mais aussi la musique électronique. Certains critiques de magazines et webzines appellent cela des éléments techno, ou même du « Nintendo Style » ! Ils ne sont pas loin de la vérité en fait. Pour cette raison, on nous rapproche assez souvent d’un groupe comme Asking Alexandria, mais il faut savoir que nous avons expérimenté ce genre de sons de synthé bien avant eux, vers 2008 justement. A l’époque, les seuls à arpenter cette voie étaient : nous et un groupe japonais du nom de Blood Stain Child. Nous essayons de développer au maximum notre death metal. Notre musique reste brutale, mais avec des passages et refrains catchy parfois.

Aujourd’hui vous sortez votre quatrième album, sobrement intitulé You. Quels sont les thèmes que vous y abordez, et pourquoi ce titre ?

Matthias : C’est Udo (Udo Simon, guitare) et moi-même qui nous sommes attelés aux paroles de cet album, excepté celles de "Back From The Grave" qui sont signées de ma main et de celle de Mario (Mario Lochert, basse). Elles sont assez personnelles, et le titre de notre album est le reflet de cette introspection justement : l’album fonctionne comme une sorte de miroir pour nos auditeurs ; leurs peurs, les changements et révolutions qui se présentent dans leurs vies sont les mêmes que les nôtres, nous ne leur offrons ni plus ni moins que cette vérité-là. Je pense que tous les êtres humains rencontrent les mêmes problèmes, et ont à mener les mêmes combats dans leurs vies. Et puis pour finir : notre auditoire est la raison principale pour laquelle nous faisons de la musique il était donc normal de dédicacer cet album à You (vous) ! L’édition spéciale est très sympa, je vous la recommande : on peut distinguer sur la pochette six miroirs, avec dans chacun d’eux les visages des différents membres du groupe.

 

Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié "Breathless", de quoi parles-tu dans cette chanson ?

Matthias : Alors là, tu as mis le doigt sur LA chanson super personnelle que je ne veux surtout pas décortiquer ! En fait, elle est dédiée à ma femme. Mais c’est trop privé, je ne peux pas t’en parler... Paradoxalement, tu me diras « mais pourquoi donc tu la mets sur un album alors ? » et je te répondrais que c’est justement ça la magie de la musique : la possibilité pour le public d’imaginer ce qu’il veut à partir des paroles d’une chanson. Je laisse à chacun la possibilité d’interpréter nos chansons comme il l’entend, elles sont faites pour ça.

Où puises-tu ton inspiration Matthias ?

Matthias : Le cinéma m’inspire pas mal de chansons, et la nature également. Je suis assez préoccupé par l’environnement, et la chanson "Revolution" en est un bon exemple. Je pense que nous ne réalisons pas suffisamment à quel point nous sommes bien en Europe… Sinon la musique n’entre pas en ligne de compte dans mes influences pour écrire, car lorsque je suis dans cette phase, ou alors carrément en studio, je tente de ne pas écouter du tout d’autres groupes, précisément pour rester neutre et tenter de trouver l’inspiration ailleurs. Même sans le vouloir, je reste persuadé que tu finis par reproduire certaines choses dans la musique que tu écris si tu en écoutes tout simplement à ce moment-là. Mais hors de ces phases là, et pour que tes lecteurs me situent mieux, j’aime beaucoup les groupes et artistes suivants : Deep Purple, Kreator, Testament, The Gathering ; les chanteurs Mika Akerfeldt d’Opeth et Howard Jones de Killswitch Engage, nous utilisons par ailleurs des techniques vocales assez similaires.
 

Matthias Kupka

Tu me parlais précédemment de ton intégration au sein d’Emergency Gate en 2008. Comment as-tu connu le groupe ?

Matthias : Et bien je jouais tout simplement au festival Wacken avec mon groupe de l’époque Suidakra. Mario (Lochert donc, basse) y participait également en tant qu’ingénieur du son de Symphony X (ndlr : rien que ça !) et il m’a repéré. Il m’a appelé après le festival, m’a dit que son groupe et lui cherchaient un nouveau chanteur, et je crois que le deal était clos au bout de dix minutes ! Ils m’ont convaincu et j’étais ravi de les rejoindre.

Quelle est votre actu pour les mois à venir ? Avez-vous prévu de nous rendre visite bientôt ?

Matthias : Cet été, nous allons prendre part à différents festivals, notamment en Allemagne, en République Tchèque et en Slovénie. Nous sommes contents de prendre part au Metaldays en Slovénie (anciennement Metal Camp) par exemple. Et bien-sûr, nous espérons bien venir jouer dans votre beau pays ! Pour ma part, j’avais déjà joué chez vous avec mon ancien groupe. C’était à La Locomotive à Paris, et j’ai adoré !

 


 

Site officiel du groupe

 
 



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