The Omega Experiment – The Omega Experiment

The Omega Experiment. Le nom annonce déjà la couleur. Des expériences en veux-tu en voilà, sur une base fixe de metal progressif, le tout fait maison en home-studio. Voici ce que nous propose le premier album éponyme du groupe, sorti le 15 février 2013. C'est tout un programme donc, puisque selon leur propre description, on peut s'attendre à du « quirky, epic, gritty and uplifting » (bizarre, épique, graveleux et exaltant), « with no fear of experimentation and rule breaking » (sans avoir peur d'expérimenter et de briser les règles). Nous voilà prévenus...

Pourtant, grand fan de musique extrême et recherchée, je me suis jeté sur l'album à l'écoute du titre "Furor", particulièrement entraînant et fouillé. Elle a un côté très extrême justement, et ce dès l'intro. Ce que j'appelle extrême et ce que j'apprécie justement beaucoup, c'est ce côté décalé, cette envie de se surpasser, surprendre ; pousser la musique à son paroxysme, et non pas tenter de faire le plus de bruit possible. Des groupes comme Shining (Nor), Converge ou The Faceless sont de très bons exemples chacun dans leur style. C'est donc de cette manière que j'ai abordé ce premier album de The Omega Experiment.

Quelle surprise pourtant à l'écoute de l'album entier ! L'album débute avec "Gift", et je crois bien que ce n'est pas un cadeau de m'être jeté sur ce disque : l'atmosphère de la chanson (et de l'album de manière générale) est bien plus heureuse (à l'extrême encore une fois) que ce que je m'étais imaginé avec "Furor". Il s'agit en fait d'un metal progressif disposant de trois éléments majeurs : un chant très typé heavy progressif, doublé, triplé voire quadruplé (!), des nappes et des nappes de claviers et d'éléments électroniques mélodiques, et enfin des guitares également influencées heavy mélodique se permettant parfois quelques folies, mais finalement assez noyées dans tout ce gros bordel auditif organisé. La batterie semble être électronique (donc très bien exécutée) et ne nuit pas du tout à la production du disque ; elle est d'ailleurs bien composée.

L'album est particulièrement compliqué à aborder, surtout avec un tel début d'album. Le côté paillettes la vie est belle très naïf, presque choquant, a de quoi surprendre. Pourtant, c'est une exécution parfaite, très personnelle, recherchée, émotionnelle et donc très intéressante que nous proposent Dan Wieten et Ryan Aldridge (les deux têtes pensantes du groupe), et c'est particulièrement respectable. A un tel niveau de création, de folie, c'est évidemment affaire de goût, comme à l'écoute d'un Shining, d'un Kontrust, d'un Sigh ou encore d'un Unexpect. Habituellement, on aime ou on déteste. Musicalement, on fera évidemment le rapprochement avec Devin Townsend.

Pourtant, je reste partagé entre le côté très extrême et remarquable dans l'idée, et l'autre côté vraiment, vraiment too-much de l'univers entier du groupe, très accentué par le doublage quasi-omniprésent du chant clair. Cet univers nécessite clairement une ouverture d'esprit, une patience et une persévérance féroce. Les chansons sont relativement longues en général, mais elles laissent toutes une impression étrange de répétition et de diversité extrême à la fois. Chaque écoute réserve donc son lot de surprises.

Tout amateur de metal progressif, d'expérimental ou d'extrême musico-idéologique se devrait d'écouter The Omega Experiment. C'est une aventure à vivre au même titre qu'un Thy Catafalque, mais dans un tout autre registre. Evidemment, ça ne plaîra pas à tout le monde et l'album, très enjoué et enchanté, aura énormément de mal à s'imposer chez la plupart des fans de metal « dur ». Il n'en reste pas moins que c'est une musique remarquable à la composition brillante.

Unna
 

7,5/10

Tracklist : 
1. Gift
2. Stimulus
3. Motion
4. Tranquility
5. Furor
6. Bliss
7. Karma
8. Terminus
9. Paramount
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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