Les années 1990’s avaient empêché la continuité du Hair Metal, les années 2000’s ont très vite rattrapé le tir. Une toute nouvelle génération a ainsi prouvé que l’esthétisme glam s’additionne avec les éléments provocateurs du rock, ce qui était reproché aux groupes californiens des 80’s. King Lizard, Crashdïet ou encore Reckless Love ne cachent pas leurs influences et ont apporté de très belles mélodies grâce aux chœurs. D’autres chercheront la controverse en puisant dans le morbide comme Kissin' Dynamite, Fatal Smile et surtout Hardcore Superstar.
C'mon Take on Me est le neuvième album du groupe. La pochette montre une belle rockeuse avachie sur une scène, à côté d’une batterie et d’une guitare disposées de manière incongrue. Est-ce la fin d’un de leur concert ? Contrairement à cette photographie, le quatuor de Jocke est juste, sûr de la direction à prendre. L'excellent Split Your Lip, sortie en 2010, leur permis d’atteindre une nouvelle notoriété en combinant des sons plus modernes, plus indus. Mais cette fois, on arrête tout et on reprend la route du succès, des riffs heavy, une rythmique entraînante, un son bien hard et glam. C'mon Take on Me se compose de douze titres tous aussi différents, mélodieux et magnifiques permettant aux anciens comme aux nouveaux fans de s’y retrouver. En gros, ça cogne d'entrée. Une seule écoute est suffisante pour avoir envie de les voir en live dans la seconde... Si ce n’est pas déjà le cas, ce sont des superstars quand même !
Dès les premières notes de l'intro « Cutting The Slack », moi, j’ai entendu la bande son du film Les Clowns tueurs venus d'ailleurs. Une sensation malsaine et mystérieuse s’y dégage. Le morbide est pleinement assumé. Nikki Sixx aurait adoré cette entrée en matière pour un album de Sixx:A.M.
Ça enchaîne sur « C'mon Take On Me » qui donne le ton. Tous les éléments pour créer une chanson parfaite sont présents : chorus maîtrisé, refrains éloquents et puissants, solos harmonieux.
Les deux titres suivants, « One More Minute » et « Above The Law », ont été dévoilés au public avant la sortie de l'album. Ces musiques nous rappellent des hymnes hard des 80's. L'inspiration US glam et hard FM y est plus que présente. Voilà ce qui fait un bon et grand groupe de sleaze ! … aaah ça y est je suis déjà en train de transpirer à force de headbanguer. Et nous ne sommes qu’au début de l’album !
« Are You Gonna Cry Now » change la donne. Un son tout aussi heavy mais on retrouve une ambiance souillée voir Dark. Les clowns tueurs, les psychopathes sont de retour ! La voix chuchotée fait immédiatement penser au métal indus comme Rob Zombie ou son petit frère Powerman 5000. Du glam indus ? Hardcore Supertsar possède sa propre sous-branche dans le sleaze !
Arrive enfin l’éternel (et indispensable ?) ballade bluesy « Stranger Of Mine ». Elle ne vous laissera pas un souvenir indélibile et vous la zapperez quand vous écouterez l’album à nouveau. Le refrain est certes très agréable, mais la mélodie un peu trop simpliste.
On perd de la cadence avec « Won't Take The Blame Pt. 1 » et « Won't Take The Blame Pt. 2 (Sect Meeting) » Les compos sont pauvres et en voulant compenser, le quatuor a tout simplement rallongé le refrain afin de remplir le vide. Et oui, on va les blâmer pour ça !
Et lorsque l'on enchaîne sur « Dead Man's Shoes » et « Too Much Business »… et bien, je suis torse nu en train de danser partout où je peux. Hardcore Supertsar réussit un très album de sleaze avec, pas une, mais deux hymnes au Hard FM version 2000’s.
L'album s’achève sur une complainte mélancolique : « Long Time No See ». Je l’aurai placé juste après la ballade.
Hardcore Supertsar nous livre un album abouti, avec un petit temps mort au milieu mais qu’on oublie vite par la qualité des autres compos. Ils ont bien choisi leur nom de scène : ils fond du hard rock, aime le gore et sont des superstars !