Back to the roots lundi 4 mars dernier au Trabendo ! L’hyperactif (et hyper-talentueux) Mike Portnoy venait nous présenter son ‘nouveau’ projet. Après deux concerts très réussis avec Adrenaline Mob (à la Maroquinerie en juin dernier) et Flying Colors (au Trianon en septembre), retour aux sources du prog avec une troupe triée sur le volet :
The Flower Kings
Sous des lights psychédéliques, Roine Stolt (chant / guitare) et sa bande nous dévoilent en hors d’œuvre, somme toute assez costaud, une musique mystique, très 70’s. De fabuleux soli de guitare et une palette de sons majestueux montrent l’étendue du savoir-faire de Stolt, tandis que le synthé évoque les grandes heures des envolées de rock progressif façon old school. « Numbers » lance le concert avec 25 minutes de bonheur de musique expérimentale. L’assistance écoute religieusement, et l’ambiance posée et planante en ferait même oublier la complexité des morceaux. Seule ‘ombre’ au tableau : on regrette que le batteur, l’Allemand Felix Lehrmann (au look très Blink 182, décalage très intéressant !) soit littéralement acculé au bas du rideau, du côté de l’aile gauche de la scène.
Roine Stolt
« The Truth Will Set You Free » continue dans la lancée épique et invite au rêve. Même si nos Rois de la Fleur sont tous maîtres dans la pratique de leurs instruments respectifs, on sent en dépit de cela un groupe qui ne se prend pas au sérieux, qui cherche tout simplement à rendre hommage à ses influences, et surprend de manière astucieuse et humble. « Rising The Imperial » commence comme un bon Pink Floyd, et « Last Minute On Earth » et son intro de style musique aborigène donne la touche exotique que seule une génération de musiciens élevés au lait de yak par des parents hippies pouvaient apporter ! « In The Eyes Of The World » clôt le show de la bande pluriculturelle de Stolt et met en appétit pour la suite très attendue du programme.
Setlist The Flower Kings
1. Numbers
2. The Truth Will Set You Free
3. Rising The Imperial
4. Last Minute On Earth
5. In The Eyes Of The World
Neal Morse Band feat. Mike Portnoy
Nombreux sont les gens qui sont venus ce soir pour écouter la nouvelle mouture du très populaire batteur de Long Beach, et dont la mention seule du nom draine les populations tant elle est un gage de qualité. Deux synthés, deux guitares, et un basse / batterie redoutable, le groupe de Neal Morse met d’emblée le paquet. Le groove est présent, et l’on reconnaît immédiatement la griffe inimitable de Portnoy, sous un angle de jeu cependant quelque peu différent, donc rafraîchissant. Les deux guitaristes, Adson Sodre et Eric Gillette, ne payent pas de mine avec leurs airs de jeunes premiers, mais s’illustrent dès le début du set avec des passages respectifs en lead pour le moins impressionnants (virtuosité, tapping, et des sons venus d’une autre galaxie). Neal Morse, visiblement ravi d’être là, alterne le synthé et la guitare avec dextérité. Son Band est d’une cohésion remarquable, et si les 70’s lorgnent toujours dans un coin, son approche est résolument plus moderne, plus groove rock 2.0.
Eric Gillette
Mike Portnoy, la star de la soirée, est en constante interaction avec son groupe et son audience. Il s’adapte ce soir très bien au propos du groupe, tout en conservant sa griffe perso, et va chercher véritablement le public – les trois clefs de son succès, sans doute. « Author Of Confusion » dévoile une polyphonie somptueuse, qui mime bien la confusion justement, mais d’une manière savamment contrôlée par nos multi-instrumentistes de génie. Le groupe n’hésite pas à inclure divers instruments incongrus, comme de petites percussions singulières, ou du saxophone et du violon, afin d’enrichir sa recherche musicale. Globalement, la musique du Neal Morse Band est bien plus prog et barrée que les deux autres formations dans cette mouvance, par lesquelles Portnoy s’est illustré auprès de nous auparavant (Dream Theater et Flying Colors). Un solo de batterie bien pensé fera rêver le public, et scander son nom. Il se laissera prendre au jeu en ironisant. « The Temple Of The Living God » propose de renouer avec les envolées à la Pink Floyd, mais en un peu plus fou. Sur « Entrance », Neal Morse descend dans le public, et l’interactivité est à son comble avec ce moment très graphique et ludique.
Un silence religieux infuse la salle par moments, mais ces phases d’accalmie sont souvent suivies de moments de pur délire prog, appuyés par des lumières planantes. Paroxysme atteint avec « Thoughts Part 5 », puis avec « World Without End » qui scellera le deuxième pan du show de ce soir.
Mike Portnoy
En guise de rappel, Neal Morse revient sur scène avec Roine Stolt proposer une version intimiste et très convaincante du fameux « Bridge Across Forever » de Transatlantic. Ils sont vite rejoints par les autres musiciens à l’affiche ce soir, et la joyeuse troupe se fendra de l’interprétation de cinq excellents titres de Transatlantic, dont le point culminant sera « Stranger In Your Soul », magique et démontrant l’habileté, la fraternité et tout le talent des musiciens du show.
Nostalgiques de rock prog ou amateurs de metal prog, tout le monde trouve son compte dans le show grandiose de ce soir, et le sourire est sur toutes les lèvres, en permanence, que ce soit du public comme du groupe. Une très belle entrée en matière de rock teinté 70’s pour les néophytes, et un grand cours de musique et de camaraderie pour tous ! Décidément, on peut faire confiance à Popo pour nous dénicher d’excellents groupes et nous faire rêver tout en puissance et en lyrisme !
Neal Morse
Setlist Neal Morse
1. Momentum
2. Weathering Sky
3. Author Of Confusion
4. The Temple Of The Living God (part I)
5. Another World
6. Sweet Elation
7. 12
8. Entrance
9. Thoughts Part 5
10. World Without End
Rappel / Set Transatlantic
1. Bridge Across Forever
2. All Of The Above
3. Overture
4. A Man Can Feel
5. Rose Colored Glasses
6. Stranger In Your Soul
Liens :
Site officiel The Flower Kings
Site officiel Neal Morse
Site officiel Mike Portnoy
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http://www.yog-photography.com
Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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