Sebastian Bach sortant un live intitulé "ABachalypse Now", c'est un évènement qui va rendre le kiki tout dur à certains, tandis que pour d'autres, cela ne fera pas frémir, ne serait-ce qu'une demie-balloche !
Il faut dire que depuis son départ de Skid Row en 1996, la carrière du grand blond (non pas avec une chaussure noire !) n'a pas vraiment affolé les gazettes, tout du moins jusqu'à 2011 où l'album "Kicking & Screaming" a valu à Baz un assez joli retour de flammes.
Afin d'immortaliser (ou de capitaliser diront les médisants) cette belle période, c'est un double CD/DVD qui nous est proposé aujourd'hui, regroupant les prestations du Hellfest 2012 et du Club Nokia à Los Angeles (No comment sur le DVD puisqu'il semble désormais d'usage du côté des labels de faire la promo de support vidéo en ne fournissant que la partie audio ! Donc faisons simple, le dvd, je ne l'ai pas vu, si vous voulez avoir des infos dessus…Bah achetez-le si le cœur vous en dit !)
Comme nous sommes entre gens de bonne compagnie, des petites présentations s'imposent. Nous retrouvons donc l'inusable Bobby Jarzombek à la batterie et Jason Rappise à la basse. Aux guitares, Johnny Chromatic (très présents également pour les chœurs) soutient le tout jeune Nick Sterling (que Baz nous présentait comme un petit prodige, une future star, son Randy Rhoads à lui, mais qui a depuis quitté le groupe avec pertes et fracas…). Mais, bien sûr, la vedette du show, c'est bien Sebastian Bach, un véritable animal scénique, une bête en liberté sur les planches de Clisson !
Le groupe déboule sur la Mainstage 1 en fin d'après-midi et agresse littéralement le public avec une version de "Slave To The Grind" d'une férocité inouïe. Un déluge qui ne peut qu'embraser l'assistance qui, c'est évident, est plus là pour entendre du Skid Row qu'autre chose. Et le bougre le sait bien et va donner au public avec pas moins de huit titres sur dix issus du répertoire de son ancien combo (seuls "Kicking & Screaming" et "American Metalhead" témoignent, et de belle façon, de la carrière solo du chanteur). Pour les fans, c'est un concentré de bonheur avec des brûlots comme "Piece of Me" (largement accéléré), Monkey Business" ou bien les ballades "18 & Life" ou "I Remember You".
Ayant assisté à ce show, j'y retrouve la fougue du groupe, le charisme du chanteur (qui tient magnifiquement le public dans sa main) et l'enthousiasme que j'ai ressenti sur l'instant. Malheureusement, j'y retrouve aussi les nombreuses approximations tant musicales que vocales entendues en juin dernier. Les chœurs sont assez souvent aux fraises, et quasiment tous les morceaux possèdent leurs petits pains (sûrement un hommage discret au pays de la boulangerie).
On a l'impression d'entendre un bootleg assez moyen, tout en sachant que tout n'est même pas authentique !
Mais, là où le malaise s'installe, c'est concernant la prestation de Bach lui-même. Etonnamment, il chante beaucoup mieux qu'à Clisson ! Autant les instruments sonnent naturellement (avec, comme dit précédemment, leurs couacs, à l'instar de cette intro à la basse de "Monkey Business" où la sortie de route est complète), autant on sent qu'il y a eu beaucoup de retouches sur le chant (qui est pourtant plus qu'approximatif a de nombreuses reprises, comme sur le charcutage en règle de "I Remember You" – remarquez, de la charcuterie avec des pains, il ne manque plus que les cornichons pour que tout soit parfait !). Pour ceux qui ont un peu de mémoire, la vidéo de ce concert a circulé sur le net pendant quelques temps. Depuis, You Tube notamment a été très efficacement "nettoyé". Le final tellurique sur le méga hymne "Youth Gone Wild" était édifiant à ce sujet. Bach y chantait mal, avant de partir. TOTALEMENT FAUX ! Or ici, rien de cela ! Là, il faut être clair, je pense que pas un mot de cette chanson n'a été capté en France dans cette version ! Risible !
Vous aurez noté l'absence de qualificatifs sur la performance de Nick Sterling, guitariste beaucoup trop jeune pour ce genre d'évènement, tétanisé par la foule et qui faisait de la peine à voir sur scène. Sa présence est purement anecdotique et il ne transcende aucun morceau. Finalement c'est Johnny Chromatic qui s'en sort le mieux en assumant l'essentiel du set (ce qui explique peut-être ses errances vocales).
Voilà pour ce qui concerne le set du Hellfest. On traverse ensuite l'Atlantique pour retrouver le groupe dans un club de L.A. Au programme, neuf chansons (dont sept déjà présentes sur la première partie – quel intérêt ?) avec un son plus fluet (mon dieu cette batterie) et deux morceaux made in Bach de plus (dont le furieux "(Love Is) a Bitch Slap" tiré de "Angel Down" qui apporte un peu de folie). Bien que d'un intérêt très limité, ce deuxième live est finalement mieux équilibré et peut-être plus spontané, notamment pour les guitares bien plus à leur avantage et un chant moins trafiqué (même si là aussi, on n'a pas zappé la case studio – écoutez donc Bach être à la peine sur une phrase de "18 & Life" et enchainer sur un cri totalement parfait !). L'ensemble est toutefois un peu pataud et poussif. Du coup, on est vraiment heureux de voir arriver la fin avec (une nouvelle fois) "Youth Gone Wild" (cette fois dotée de chœurs volontaires et en place) qui définitivement poutre diablement bien !
L'écoute de ces deux enregistrements laisse finalement un gros regret quant à l'absence du DVD. On se demande effectivement comment on peut rendre cohérent un montage vidéo lorsque le matériau brut audio est autant retouché ou tout simplement de piètre qualité.
Je sais bien que les fans vont me détester et que ce jugement peut paraître très méchant, mais j'adore les chansons qui se trouvent sur ce disque et c'est juste difficile d'entendre un résultat pareil ! J'ai beau essayer d'y croire, ça ne passe pas. Encore un produit bâclé, qui tente de soutirer quelques euros d'une manière peu digne ! Fuckin' Business !
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Photos : © 2012 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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